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Bébés et la Pub
Dès la naissance, nos tout-petits voient déjà braqués sur eux les objectifs des appareils photo et des caméscopes familiaux. Pour nous, ils sont bien sûr les plus beaux bébés du monde ! Certains parents, parfois, veulent aller plus loin et inscrivent très tôt leurs enfants dans des agences de mannequins. Beaucoup d'appelés et peu d'élus (environ 2 000 enfants) finissent par faire des photos ou tourner dans des spots de publicité. Qu'est-ce qui pousse les parents à inscrire leurs enfants dans des agences spécialisées ? Comment ces derniers vivent-ils les hauts et les bas de leur célébrité ? Comment se passent les castings ? Comment la loi encadre aujourd'hui le travail (occasionnel) des enfants ? Les intervenants Monique Dagnaud, sociologue et directrice de recherche au CNRS, ancien membre du CSA ; Odile Lemant, psychologue-clinicienne. Pour en savoir plus : Les livres pour parents Nahtalie Guichard , Publicité télévisée et comportement de l'enfant , Ed. Economica, 2000 . Claire Brisset , Le travail des enfants , Ed. La Documentation française, 2000 .Dominique Youf , Penser les droits de l'enfant , Ed. Puf, 2002 .

Article trouvé sur le site France 5 Adresse http://www.france5.fr/

Bébé au Portugal

Cette semaine Swatch lancera la spéciale Fraldinhas, qui sera en vente seulement Au Portugal. La swatch affiche de jolis petits bébés et est offerte avec une épingle À couche avec le mot Swatch gravé dessus.

Swatch Portugal a crée cette Swatch pour ramasser des fonds pour un projet qui porte le nom de "Quero uma casa deste tamanho" (Je veux une maison grande comme ça). Pour chaque montre vendue Swatch versera 6 euros à la fondation. "Ajuda de Berço" La Swatch est en vente à 50 euros.

Une Maxi est aussi en vente au Portugal pour 25 Eur.

Merci à Pedro Coelho pour les informations et Maria de swatch-boavista pour la photo.L'article vient du site! http://www.agena.net/

Enfants stars de la pub : la génération surexposée

Le thème du débat

Star de pub

Du bébé Cadum au ballet aquatique d'Evian, il ne cesse de tenir les feux de la rampe : le bébé fait vendre

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Grâce soit rendue au commerce, qui mit le bébé sur le marché, en vantant les produits modernes qui lui feraient du bien. De l'autre côté de l'Atlantique, un jour de 1837, James Gamble et William Procter fondent leur entreprise, vouée auconfort du cercle familial : ils ont vendu des chandelles, puis du savon, de la lumière, des détergents, et ainsi de suite, jusqu'à devenir le géant mondial de la lessive et du change complet anti-fuites. Dans cette phase ascendante de la civilisation du tout-à-bébé, l'un est un symbole : le bébé Cadum. En 1912, Mistinguett déclare dans la revue « Mode » : « Le savon Cadum est le plus agréable à employer. » L'année suivante, la petite fabrique Cadum placarde sur les murs une affiche du peintre Arsène-Marie Le Fèvre, dont le personnage central va devenir un mythe renvoyant au bambino enluminé des peintres de la Renaissance. Bébé Cadum pose devant une baignoire, un drap en toile de fond. « Locution familière. Gros bébé rose et joufflu », définira beaucoup plus tard le Robert. L'identité du poupon est restée trouble, et quand disparaît le fils de Charles Lindbergh, la rumeur se répand : c'est le bébé Cadum qui a été ravi. En 1940, Bébé Cadum s'efface derrière une grande rivale qui commence à lui faire une ombre jalouse et schizophrénique : la Femme, sa maman. Il est réduit à un écusson sur les emballages, quand la pub montre de jolies femmes, avec le slogan : « Douce comme une peau de bébé ». En 1961, un pas de plus est franchi : « Pourquoi les bébés Cadum ont-ils de si jolies mamans ? »

Toujours est-il qu'au terme des Trentes Glorieuses bébé est devenu un projet adjacent au devenir de la femme épanouie. Il n'a toujours pas de père ménager ; ça viendra, quand bébé sera vraiment une personne. Il ne l'est pas encore : s'il sourit comme un angelot, il ne parle pas, au sens fort de la parole telle que l'entend Françoise Dolto. La personne, c'est maman. Une maman ambiguë, qui commence à se méfier du lait naturel en arguant d'allergie, et dont la santé va de pair avec l'hygiène et la beauté. Ce qui est bon pour elle et lui facilite l'existence est bon pour bébé, pas encore l'inverse. Un publicitaire a l'idée perverse d'afficher dans le métro « Bébé aime Charrier », une eau minérale, allusion au mari de Brigitte Bardot (B. B.), Jacques Charrier...

L'air du temps fait souffler un vent de liberté et d'anticonformisme. Le standard de la femme libre est une femme détachée de bébé. Il faut dire que les figures offertes par la presse féminine, née de l'après-Libération, ne sont pas vraiment des parangons de la mère au foyer. Simone de Beauvoir n'a jamais touché un biberon de sa vie. Les stars sont divinisées : elles n'ont ni menstrues ni enfants. Jusque dans les années 80, il est à peu près impensable de trouver dans les magazines people la photo d'une star ou d'une top model enceinte, si ce n'est Grace Kelly attendant un petit prince, ce qui métamorphose la grossesse en conte de fées.

Bébé désiré a fini par arriver, poussé par « les événements ». La France a découvert dans « Elle » et « Paris Match » la crèche autogérée de la Sorbonne, en juin 1968. Les gauchos font des bébés, et bébé devient alternatif... Jusqu'au jour où, dans les années 80, l'alternative devient un mode de vie et de consommation démocratique.

Bébé a alors pris le pouvoir. La bébécratie a donné bébé président chez Nestlé, bébé qui veut aller chez McDo, bébé foetus habillé d'un jean Wrangler (en 1984), bébé Peaudouce sur un canapé qui parle comme un grand d'une voix gouailleuse. Bébé peut faire des taches en toute impunité, maman est contente, elle va tout effacer avec la lessive impeccable. Parfois, c'est papa que la pub met en avant, pour vendre une eau minérale ou une voiture. « Révolutionnaire ! », titre une affiche Citroën de Jacques Séguéla, montrant un bébé en tenue de garde rouge faisant le V de la victoire. Bébé en couche porte une chemise Levi's, trop grande pour lui, avec la légende « La liberté finira un jour par aller à tout le monde ». Un bébé violoniste et un autre informaticien illustrent la campagne « Montpellier la surdouée ». Autre objet, autre campagne : la « Génération Mitterrand » a été déclinée au coeur des années 80 par une affiche montrant un bébé qui saisit la main d'un homme inconnu. Bébé sortait enfin de l'univers exclusif de la femme et de la maternité pour devenir équilibre.

L'idée que bébé pourrait faire vendre n'importe quoi a longtemps semblé scandaleuse. Pourtant, depuis le début des années 90, toutes les études montrent sa puissance d'incitation à l'achat. Bébé veut tout ce que ses parents peuvent avoir à désirer. Il en devient presque un mutant, enfant d'une planète virtuelle, jusqu'à l'hallucination. Pour Benetton, il reste attaché au cordon ombilical, ou bien une nounou noire tient dans ses bras une bébé blanc, histoire d'attester l'universalité des hommes. Le film Evian et son merveilleux ballet de bébés dans l'eau, orchestré par l'agence Euro RSCG Babinet Erra Tong Cuong, est exemplaire à cet égard. Le tournage de ce spot illustrant l'idée de « jeunesse à l'état pur » a nécessité soixante-dix bébés, de 7 à 14 mois, et des effets spéciaux pour retravailler leurs mouvements dans l'eau. On est bien loin des pubs Evian des années 50 et 60, centrées sur la santé de la mère, puis de la famille. Maintenant, on le sait : on a tous été bébé, l'important est de survivre...

Nouvel Observateur - HORS-SERIE N° 37 Adresse internet du site le Nouvel Observateur

http://www.nouvelobs.com/hs_bebe/

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