A l'occasion du Conseil européen des chefs d'Etat et de
gouvernement de Milan (28-29 juin 1985), on a évoqué
la possibilité de mettre fin au "compromis de Luxembourg"
qui, en 1966, a rompu la règle du vote à la majorité
au sein du
Conseil des Communautés européennes. Le présent
fascicule, sans prétentions juridiques ou institutionnelles,
a pour but de faire le point d'une question qui, après Milan
reste très ouverte.
Nous remercions Mme Bahu-Leyser de nous avoir autorisés
à reproduire un
extrait de son livre De
Gaulle, les Français et l'Europe montrant
comment les agriculteurs ont été en première
ligne pour que cesse la "crise de la chaise vide" qui
allait aboutir au "compromis de Luxembourg".
Un fort courant d'opinion soutient qu'il faut supprimer, ou du
moins limiter, l'usage
du vote à l'unanimité qui en résulte, afin
de revenir à l'orthodoxie du Traité de
Rome qui prescrit le vote à la majorité dans la plupart
des cas. Il faut néanmoins souligner que, en dépit
du handicap que constitue l'unanimité et malgré la
crise économique, la Communauté a progressé
et s'est même élargie.
Si aujourd'hui l'incapacité décisionnelle parait
l'emporter, on doit se demander si la responsabilité en revient
seulement au processus de vote ou à des raisons plus profondes
qui ne dépendent que de la volonté de chaque Etat-membre.
Ce n'est
point tant la construction européenne qu'il faut relancer,
que l'esprit européen qu'il
faut vivifier.
Il faut faire fructifier l'héritage que constitue le Traité
de Rome et peut-être plus
encore l'esprit européen qui l'a engendré. Mais cet
héritage comporte un passif qui
paraît, après vingt ans, toujours aussi difficile à
gommer : le compromis de
Luxembourg.
On ne peut accepter l'actif sans consentir au passif. Il faut donc
s'en accommoder.
Jean-Claude CLAVEL
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