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un jardin à l'hôpital

POUR QUI ?
3 exemples de réalisation de jardins dans des hôpitaux d'Île de France
la Pitié-Salpétrière
Fernand Widal

Hôpital Louis Mourier à Colombes

L'objectif de l'association Belles Plantes est de traquer tous les espaces qui sans dommage pour le bon fonctionnement des services hospitaliers peuvent devenir des respirations vertes au sein de l'hôpital.
Le jardin a toujours été présent dans l'imaginaire comme un lieu de béatitude.
Dans la réalité le jardin est un lieu de repos et de calme favorisant l'équilibre psychologique et contribuant donc à la guérison.
Dans les traditions médicales, la santé s'affirme lorsque les quatre éléments : feu, eau, air, terre participent de façon équilibrée à notre vie. Ce qui ressemble le plus à une personne en bonne santé, c'est un jardin qui se porte bien, avec suffisamment d'eau, d'air, de chaleur et qui repose sur la terre. Donc la vision et la présence d'un beau jardin est un modèle et un encouragement à la bonne santé.
D'autre part, un jardin doit sa vie non seulement aux soins qu'on lui apporte (on dit soigner son jardin) mais aussi aux éléments, aux pluies, au vent. En introduisant tous les symboles vivants dans l'espace de soins, les malades et les soignants sont invités à se remémorer les rythmes naturels avec leur force et leur influence. La pluie dans un jardin n'est jamais tout à fait comme la pluie sur le trottoir ou la pluie sur le béton. Et pourtant, elles ont en commun cette fonction bénéfique : nous apporter de l'eau. C'est pourquoi, un jardin dans un hôpital donne un sentiment de complétude, d'harmonie, d'équilibre. C'est si vrai que l'image de la jouvence était donnée par une fontaine et l'image du paradis par un jardin.
Retrouver ces liens, ouvrir et prolonger l'action de la thérapeutique par un environnement favorable, ceci ne nous semble pas inutile, alors qu'une certaine vision de la modernité (corps seul, technique seule) risque de nous priver de ces facteurs concourrant au maintient ou à la restaurattion de notre santé ! Plus largement d'un point de vue historique ou sociologique l'hôpital doit encore et toujours se débarrasser des dernières traces qui demeurent de ses origines, le lieu d'enfermement de ceux qu'on ne voulait pas voir (cf. Michel Foucault), pour redevenir un lieu proche de la vie. Accentuer l'idée de village thérapeutiques, de l'hôpital jardin dans la ville, tel est le propos de Belles Plantes.
La fonction première et ultime de l'hôpital reste et demeure d'y accueillir les malades et de les y soigner. Ce que nous avons constaté lors de nos visites dans plusieurs hôpitaux nous renforce dans l'idée qu'il existe une multitude d'espace perdu et qu'il suffit de peu de choses mais de beaucoup d'idées pour faire sortir l'hôpital de l'image de grisaille et de tristesse qui lui est encore accolée. A titre d'exemple de cet audit vert que nous avons, avec la modestie de nos moyens, entamé. Nous avons repéré dans huit grands hôpitaux parisiens plusieurs milliers de mètres carrés de parking, cours, terrasses actuellement inutilisés, susceptibles d'être transformés, à coûts relativement minimes en massifs, squares, minifôret ! Ailleurs ce sont des restes de jardins qu'il faudrait réaménager en y insufflant un nouvel interêt, de nouvelles fonctions, de nouveaux tracés, de nouveaux végétaux.