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L'objectif de l'association
Belles Plantes est de traquer tous les espaces qui sans dommage
pour le bon fonctionnement des services hospitaliers peuvent devenir
des respirations vertes au sein de l'hôpital.
Le jardin a toujours été présent dans l'imaginaire
comme un lieu de béatitude.
Dans la réalité le jardin est un lieu de repos et
de calme favorisant l'équilibre psychologique et contribuant
donc à la guérison.
Dans les traditions médicales, la santé s'affirme
lorsque les quatre éléments : feu, eau, air, terre
participent de façon équilibrée à notre
vie. Ce qui ressemble le plus à une personne en bonne santé,
c'est un jardin qui se porte bien, avec suffisamment d'eau, d'air,
de chaleur et qui repose sur la terre. Donc la vision et la présence
d'un beau jardin est un modèle et un encouragement à
la bonne santé.
D'autre part, un jardin doit sa vie non seulement aux soins qu'on
lui apporte (on dit soigner son jardin) mais aussi aux éléments,
aux pluies, au vent. En introduisant tous les symboles vivants dans
l'espace de soins, les malades et les soignants sont invités
à se remémorer les rythmes naturels avec leur force
et leur influence. La pluie dans un jardin n'est jamais tout à
fait comme la pluie sur le trottoir ou la pluie sur le béton.
Et pourtant, elles ont en commun cette fonction bénéfique
: nous apporter de l'eau. C'est pourquoi, un jardin dans un hôpital
donne un sentiment de complétude, d'harmonie, d'équilibre.
C'est si vrai que l'image de la jouvence était donnée
par une fontaine et l'image du paradis par un jardin.
Retrouver ces liens, ouvrir et prolonger l'action de la thérapeutique
par un environnement favorable, ceci ne nous semble pas inutile,
alors qu'une certaine vision de la modernité (corps seul,
technique seule) risque de nous priver de ces facteurs concourrant
au maintient ou à la restaurattion de notre santé
! Plus largement d'un point de vue historique ou sociologique l'hôpital
doit encore et toujours se débarrasser des dernières
traces qui demeurent de ses origines, le lieu d'enfermement de ceux
qu'on ne voulait pas voir (cf. Michel Foucault), pour redevenir
un lieu proche de la vie. Accentuer l'idée de village thérapeutiques,
de l'hôpital jardin dans la ville, tel est le propos de Belles
Plantes.
La fonction première et ultime de l'hôpital reste et
demeure d'y accueillir les malades et de les y soigner. Ce que nous
avons constaté lors de nos visites dans plusieurs hôpitaux
nous renforce dans l'idée qu'il existe une multitude d'espace
perdu et qu'il suffit de peu de choses mais de beaucoup d'idées
pour faire sortir l'hôpital de l'image de grisaille et de
tristesse qui lui est encore accolée. A titre d'exemple de
cet audit vert que nous avons, avec la modestie de nos moyens, entamé.
Nous avons repéré dans huit grands hôpitaux
parisiens plusieurs milliers de mètres carrés de parking,
cours, terrasses actuellement inutilisés, susceptibles d'être
transformés, à coûts relativement minimes en
massifs, squares, minifôret ! Ailleurs ce sont des restes
de jardins qu'il faudrait réaménager en y insufflant
un nouvel interêt, de nouvelles fonctions, de nouveaux tracés,
de nouveaux végétaux.
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