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LUNDI 26 MAI 2003
CANNES
LES FILMS
Dans Saltimbank l'un des frères est banquier et l'autre, saltimbanque. Une histoire de famille
QUINZAINE DES RÉALISATEURS. Cinéaste rare, le critique signe un réjouissant "Saltimbank".
Comme du bon Biette
Il existe une famille Biette, depuis au moins 1977 -date de son premier film, le Théâtre des matières- où l'on croise le bougon Noël Simsolo, la mutine Yse Tan, la rivettienne Michelle Moretti, et dont le noyau central repose sur les épaules de Jean-Christophe Bouvet. Alter ego renversé du cinéaste, Bouvet est quant à lui un acteur qui sait à peu près tout faire et couvre en entier le spectre du cinéma français : présent dans la trilogie Taxi des Gérard Krawczyk/Besson (grosso modo 13 millions d'entrées à chaque fois) il fit le malin chez Pialat (dans Sous le soleil de Satan) et il sera un certain C. Maillard dans le prochain film de Godard, dont le tournage vient de s'achever à Sarajevo.
Humour dévastateur. Bouvet est chez Biette comme chez lui (mais il est aussi chez lui avec Vecchiali ou Guiguet). Les films de Biette dans lesquels Jean-Christophe Bouvet occupent une place prépondérante ont d'ailleurs la systématique particularité de ressembler à leur acteur comme deux gouttes d'eau : ils ont cette vitesse d'exécution borderline, ce sens du plaisir permanent (comme on le disait des cinés pornos) un dévastateur humour de vilaines filles qui leur sied à merveille, et une aristocratie-née virant à la caricature douce. A ces traits bouvétiens, Biette ajoute une circulation de personnages, de liens sociaux et amoureux, la diction attentive de textes classiques et l'amour du théâtre, de la troupe, de ses croisments et un plein ressort de jeux de mots
P.A.
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