le voyage de Benoist Nalbone à Magellan et au Cap Horn , page 3


et n'en veulent pas. Ils ne chassent et pêchent que ce dont ils ont besoin pour vivre en famille, ils font parfois du troc, c'est tout et donc respecte la nature. Rechercher la nourriture, manger, aimer, assurer l'habitat, dormir, élever les enfants (je dis bien " élever " et non " nourrir "), quelques distractions enfantines peut-être et voilà. Certes, il y a une certaine mortalité infantile non négligeable, mais j'ai l'impression qu'elle est acceptée, non sans douleur bien sûr, et cela depuis le nuit des temps.


B.Nalbone , 1935

Après notre appareillage du " Havre-Molineux ", nous avons poursuivi notre délicate navigation. Comme je l'ai dit plus haut, le rétrécissement du détroit, la présence de toutes ces îles et îlots rendent la navigation plus difficile voire dangereuse. D'ailleurs, nous avons vu plus d'une dizaine de cargos échoués, souvent dans des positions acrobatiques sans parler de ceux qui ont franchement coulé. Plus tard, j'ai eu l'occasion d'apprendre que ces échouages étaient parfois volontaires, questions d'assurance, car les expertises à cette époque étaient difficiles et hors de prix !

2- Quelques compléments historiques

A cette époque, il n'y avait pas de routes goudronnées mais des pistes en terre dure. En 1920, il y a eu de fortes grèves à caractère révolutionnaire qui ont ravagé la Patagonie argentine. Des bandes pillaient et incendiaient les " estancias " et prenaient des otages. C'est une