le voyage de Benoist Nalbone à Magellan et au Cap Horn , page 3
et n'en veulent pas. Ils ne chassent et pêchent que ce dont ils ont besoin pour vivre en famille, ils font parfois du troc, c'est tout et donc respecte la nature. Rechercher la nourriture, manger, aimer, assurer l'habitat, dormir, élever les enfants (je dis bien " élever " et non " nourrir "), quelques distractions enfantines peut-être et voilà. Certes, il y a une certaine mortalité infantile non négligeable, mais j'ai l'impression qu'elle est acceptée, non sans douleur bien sûr, et cela depuis le nuit des temps.
B.Nalbone , 1935Après notre appareillage du " Havre-Molineux ", nous avons poursuivi notre délicate navigation. Comme je l'ai dit plus haut, le rétrécissement du détroit, la présence de toutes ces îles et îlots rendent la navigation plus difficile voire dangereuse. D'ailleurs, nous avons vu plus d'une dizaine de cargos échoués, souvent dans des positions acrobatiques sans parler de ceux qui ont franchement coulé. Plus tard, j'ai eu l'occasion d'apprendre que ces échouages étaient parfois volontaires, questions d'assurance, car les expertises à cette époque étaient difficiles et hors de prix !
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2- Quelques compléments historiques
- Concernant la période depuis la découverte de la Patagonie à 1920 : Celui qui devait fournir le plus de renseignements utiles sur la navigation dans les détroits fût Sarmiento qui en outre essaya d'établir une forteresse au milieu des détroits et fonda la petite ville de " Port San Félippe ". par la suite ayant été obligé d'abandonner la petite colonie pour l'exécution d'autres missions, les habitants de la petite ville finirent par mourir de faim et de froid, ce qui a justifié le changement de nom de la ville en " Fort Famine ".. En 1766, notre grand navigateur Bougainville a contribué à enrichir nos connaissances sur le Détroit de Magellan lorsqu'il le traversa à bord de " La Boudeuse ". L'explorateur Cook a lui aussi largement contribué à la connaissance de ces terres.
- Période des années 1920 et 1930 : A la fin des années 20, La Patagonie comptait 115.000 habitants soit 1 habitant pour 10 km2,. C'est une population cosmopolite (Europe et Amérique). L'ensemble des grandes propriétés et du commerce était concentré, toujours dans les années 20-30, entre les mains de quelques familles qui avaient pour noms : Menendez, Braun, et Blanchard (Français).
A cette époque, il n'y avait pas de routes goudronnées mais des pistes en terre dure. En 1920, il y a eu de fortes grèves à caractère révolutionnaire qui ont ravagé la Patagonie argentine. Des bandes pillaient et incendiaient les " estancias " et prenaient des otages. C'est une