le voyage de Benoist Nalbone à Magellan et au Cap Horn , page 6
de choses se confirmait dans l'après-midi. Progressivement nous approchions du Cap Horn, et nous n'osions croire que nous allions le doubler comme ça, " les mains dans les poches ". Nous nous demandions si en arrivant nous n'allions pas subir un coup de tabac, autrement dit, nous étions inquiets, mais… inutilement inquiets, car peu de temps après, virant de bord et prenant progressivement le cap à l'Est, et toujours avec une mer qui n'était que peu agitée, nous sommes passés devant lui, tout comme dans une revue navale on passe devant le navire amiral. Dommage que nous ne pouvions acheter, à bord, de billets pour la Loterie nationale !
Peu de temps après nous étions déjà loin ; d'ailleurs la nuit venant nous ne pouvions plus le distinguer, il s'est fondu dans la nuit comme un fantôme.
Adieu Cap Horn ! je ne t'oublierai jamais.
Addenda : J'ai donc passé le Horn, mais je suis loin de me considérer comme " CapHornier ", même si les conditions pour avoir ce titre ont été fortement édulcorées. Disons que dans la hiérarchie CapHornière, je pourrais avec protection, recevoir le titre de " Pigeon du cap Horn ".
Fait à Toulon, Juillet 1999.
Benoist NALBONE