Vie de RENÉ- LÉON PÉTEL , page 1



Vie de RENÉ- LÉON PÉTEL racontée par son fils Claude d'après les relations orales faites par René-Léon ainsi que par les souvenirs de ses enfants: Francis, Henriette et Claude complétés par la bonne mémoire de son neveu Fernand Badier.

René-Léon Pétel naît le 28 septembre 1878 au 9 rue de la Poterie dans le quartier des Halles de Paris 1er petite rue parallèle à la rue Berger qui joignait la rue de la Lingerie à la rue des bourdonnais.
La maison avait une façade remarquable caractérisée par de grandes cariatides de style néo-égyptien: torses de femmes et chapiteaux en forme de lotus. Elle a été détruite comme tant d'autres vieilles demeures lors de la suppression des Halles de Paris transférées à Rungis.
Il ne semble pas que l'enfance de René, né troisième après deux soeurs aînées, se soit écoulée dans un climat de grande tendresse familiale. Il est rapidement mis en nourrice chez la "Mère BENOIST"(Adolphine) à Fleigny, petit hameau de la commune de Rouilly à 2 km au nord/nord-ouest de Provins, en Seine et Marne. Il y restera au moins jusqu'à 4 ans (peut-être même 6 ans). Il gardera un souvenir affectueux de "maman Dolphine" mais l'éducation devait être assez rustique:
Il se souvenait de journées passées le long des chemins de campagne en compagnie de ses deux soeurs de lait, Antoinette et Marthe, ainsi que de Victoire ... la fille du facteur.
Ils partaient du matin au soir avec un petit sac contenant un déjeuner ...
Venu en visite chez sa mère avec la nourrisse il fit un peu scandale en retirant les morceaux de feuilles de poireaux de sa soupe et en les jetant sur le tapis..!..
Il semblerait qu'alors sa mère résidait avec son père à elle, Joseph FORTIN, rue des Deux-Ecus, face à la bourse du commerce. Etait-ce la conséquence d'une dissension entre les parents de René? Ce n'est qu'une supposition mais cela expliquerait que Félix PÉTEL, son père, lorsqu'il décède à 36 ans, le 21-9-1886, soit domicilié chez sa mère à St.-Just-en-Chaussée (Oise) et que René gardait le souvenir d'avoir perdu de vue son père quand il avait 6 ans.
René aura encore des nouvelles de sa bonne nourrice, au moins par une lettre de la fille de celle-ci puis d'elle-même à l'automne 1922. La mère Benoist a alors 78 ans et vit à La Bretonnière, toujours sur la commune de Rouilly.
Au décès de son père il a 8 ans. Comment s'écoule son enfance de 8 à 16 ans ?... où fit-il ses études? :
D'abord habitant avec sa mère dans une école du Ier arrondissement de Paris jusqu'au certificat d'études primaires qu'il passe à 11 ans 1/2 (en juin 1890). C'est à cet âge aussi qu'il apprend le violon avec le père Mauduit, artiste aveugle de naissance. Le hasard les amènera à se rencontrer plus tard en deux circonstances:
-Une première fois à Granville en 1902 au Casino où Mauduit est venu travailler comme accordeur et pianiste et....électricien ! car c'est cet aveugle qui met en place l'éclairage par petites lampes sur toutes les tables. René y chantera accompagné par Mauduit car il a une belle voix. A noter qu'à l'époque le "Casino" de cette petite station avait comme enseigne"à l'instar de Paris" et que, sur une porte de coté on pouvait lire ce renseignement précieux: Entrée de l'Instar
-La deuxième rencontre se produira, environ 9 ans plus tard, à Paris, dans le métro, (sans doute en 1911), où c'est le père Mauduit qui reconnaît René grâce à un tic de celui-ci, un petit raclement de gorges très caractéristique. Et c'est encore l'aveugle qui interrompra la conversation en disant: attention, René, tu arrives à ta station.