Le cubisme

 
 Nous voyons que l'image
de l'objet a été complètement perdue dans la peinture, et nous pouvons difficilement discerner des indications de ses éléments qui ont été déformés et éparpillées sur toute la surface de l'oeuvre.Mais ces indications sont éparpillées selon une loi précise. Cette loi est guidée par une sensation de l'intensité ducontraste dans la juxtaposition d'un élément ou d'une forme sur l'autre.

 

 "...beaucoup de gens appellent le cubisme du pur formalisme, sans âme. Mais seuls les gens qui ne peuvent pas reconnaître un joyau sans sa monture en or peuvent parler de la sorte. "

 De tous les mouvements artistiques modernes, le cubisme est celui que Malévitch a le plus analysé. C'est en observant la surface de la peinture cubiste qu'il a fait sa découverte fondamentale de l'élément formateur en faucille, caractéristique du cubisme.

 

Dans toutes les oeuvres du nouvel art, une loi formative est à l'action. Tout le contenu pictural est soumis à cette loi. C'est grâce à elle que la peinture a pu acquérir une nouvelle forme.


"La forme en faucille des lignes semble être ce dénominateur même auquel les meilleures oeuvres du cubisme doivent parvenir; en d'autres termes, la formule de la faucille est la formule du Cubisme. "


Si l'on examine l'arrière-plan , le fond, on s'aperçoit que dans le cubisme, ce fond, tout comme l'espace lui-même, commence à être intégré dans la composition générale de la peinture qui est répartie de manière équivalente sur toute l'étendue de la surface.

 Historiquement, les oeuvres cubistes présentent différents stades d'évolution qui les mène du pictural de Cézanne au plan du suprématisme.

Dans le premier stade, (paysage de Braque vers 1908), un flot coloré recouvre la toile, un début de schématisation affecte les objets.

Dans le deuxième stade (natures-mortes de Braque, Picasso, années 1913), un élément formatif caractéristique en forme de faucille, opposition directe de la droite et de la courbe, est à l'oeuvre et déstructure complètement la représentation. Les différents éléments formels sont sélectionnés et regroupés selon une loi du contraste et non de la figuration.

 Ce nouveau stade exige du spectateur un changement dans son mode d'approche de l'oeuvre d'art, où il est vain de chercher la véracité de la représentation. Bien que le cubisme conserve des fragments d'objet qui donnent lieu à des associations d'idée ramenant à la figuration, la tel-quelté de l'oeuvre devient ici prépondérante. L'agencement des éléments plastiques devient désormais le véhicule privilégié de l'expression de sensations plus étendues que celle de la figuration.

 Dans le troisième stade, alors qu'auparavant les contrastes étaient créés à l'aide du pinceau, on observe ici l'introduction du collage. Ce phénomène entièrement nouveau, qui n'avait jamais été rencontré aupraravant et qui change considérablement le rapport de l'artiste au matériau, à la palette et à l'espace.

Après ce troisième stade, le cubisme se séparera en deux courants:

-le quatrième stade, le courant constructif, sortant dans l'espace réel et posant le problème de la technologie et de l'art appliqué auquel appartient le constructivisme russe.

- le cinquième stade, un courant d'art de chevalet voué à la révélation de la couleur pure dont sortira le suprématisme.

 

 

 

 

 

 

 

 
         

 

 


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