Turqueries

Philippa Scott,
Editions Thames & Hudson, Collection Le Génie du lieu

Jaquette :

Califes défilant dans les toiles de Bellini ou de Carpaccio, tapis précieux chers à Lotto et à Holbein, voyageurs vêtus à l'orientale de Liotard, magiciennes exotiques de Dossi : cet ouvrage présente les multiples témoignages de la fascination qu'exerça le mythe ottoman sur l'Occident. De l'érotisme capiteux du harem et du hammam aux pavillons exotiques, des tapis, des soieries et des céramiques aux tulipes, du tabac au café, les objets venus de cet Orient fabuleux sont innombrables.
Dans un texte à la fois érudit et séduisant, Philippa Scott analyse les raisons qui ont fait de la " turquerie " une source d'inspiration inépuisable pour la culture occidentale depuis plus de cinq cents ans, dans des domaines aussi divers que la mode, la peinture, ou la décoration d'intérieur.
Poursuivant son enquête dans le présent, Turqueries explore par ailleurs toutes les possibilités décoratives qu'offrent au regard contemporain les motifs et les objets traditionnels de l'art ottoman, tandis qu'en fin de volume, un précieux guide rassemble une sélection d'adresses ainsi qu'une liste de librairies, de musées et de galeries du monde entier fort utile au collectionneur comme au simple amateur.

Philippa Scott, historienne, écrivain et journaliste, est la correspondante à Londres du magazine truc Cornucopia pour tout ce qui relève du domaine des arts et collabore à la revue Hali.


De l'Empire Ottoman à la Turquie actuelle, du regard que porte l'Occident sur l'Orient à la fascination dûe à de nombreux chefs d'oeuvre, ce livre retrace plus de cinq cents ans d'histoire à travers les arts en re-situant pour chaque époque des anecdotes et commentaires. Du mythe à la réalité, des récits légendaires à la vie quotidienne, cent vingt pages retracent l'évolution d'une culture profondément ancrée dans la tradition. Une lecture plurielle qui - de la mode à la peinture, de l'architecture à la décoration intérieure - a su influencer l'Europe aux siècles passés, de la France à l'Italie. "Ce sont encore les Turcs, et non les Florentins, qui inventèrent le papier marbré. Les techniques ottomanes des 'motifs en tapisserie' dans l'art de la reliure en cuir ouvragé se répandirent rapidement par l'intermédiaire de Venise. L'engouement européen pour le portrait en silhouette est également d'origine turque, de même que la marqueterie de cuivre et d'écaille de Boulle" précise l'auteur. Suivent plusieurs exemples, témoin de l'influence des artisans sur les artistes occidentaux. Dix chapitres rassemblent les principaux thèmes (turbans, tulipes et grenades, intérieurs turcs, harem et hammam, Orient-express pour ne citer qu'eux) et les déclinent en suivant le cours de l'histoire. En insistant sur les apports de Constantinople, en dressant des parallèles entre Istambul et Paris. La fin de l'ouvrage s'ouvre sur un guide renvoyant aux musées dans lesquels sont préservées des pièces, ottomanes ou d'inspiration peu vues du grand public. D.T.

Extrait du Monde Interactif, septembre 2001

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