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CHATEAU |
Après le traité de Ryswick en 1697, par lequel, nous l'avons vu, la liberté de culte fut rétablie dans le comté de Sarrewerden rendu alors aux Nassau, les réformés de Diedendorf qui, le dimanche, célébraient leur culte dans une salle du château, profitèrent de cette paix nouvelle pour demander au prince l'autorisation d'engager un pasteur de leur confession. Otto Eberhard II obtint alors que ce pasteur résidât à Diedendorf et accueillit ainsi au château Samuel de Perroudet, issu d'une famille huguenote émigrée en Suisse. C'est sous l'impulsion de ce dernier, grâce à des collectes provenant de Strasbourg, de Suisse et de Hollande, mais aussi avec l'appui financier du châtelain, que l'église du village fut reconstruite et inaugurée en 1700. Otto Eberhard II y trouva, fort légitimement, sa dernière demeure en 1722.
Sa succession posa des problèmes. En effet, si sa nièce et plus proche parente, Charlotte Quadt de Landscron, dame de Münchhausen, prit possession immédiatement du fief et en reçut l'investiture du prince Guillaume-Henri de Nassau-Sarrebruck, Charles Streiff de Lauenstein (1695-1754), lieutenant-colonel au régiment de cavalerie Royal Allemand, fils de Frédéric Streiff et de Thérèse Guyot, petit-fils de Charles-Frédéric Streiff et arrière petit-fils de Johann Reimbert, déjà mentionné plus haut comme auteur de la branche balte des Streiff, ne l'entendit pas ainsi. Un litige s'en suivit, qui se termina par un partage d'investiture quant à Diedendorf, Charles Streiff en recevant la co-investiture avec Madame de Munchhausen et en prenant conjointement possession avec elle. Il y renonça d'ailleurs assez rapidement, aux termes d'une transaction datée du 23 janvier 1730. Les Munchhausen ne restèrent pas longtemps en possession de Diedendorf. En effet, par un acte du 17 septembre 1730, ils vendirent le fief à Auguste Guillaume de Lüder, grand bailli du comté de Sarrewerden, avec le consentement du prince, mettant fin ainsi à plus d'un siècle et demi de présence de la famille Streiff à Diedendorf.
Auguste Guillaume de Lüder mourut dès 1731, laissant le château à ses quatre fils, Frédéric Chrétien, Charles Auguste, Charles Frédéric et Charles Henri, investis du fief par un acte du 17 août 1732. Le troisième fils, Charles-Frédéric, devenu à son tour grand bailli du comté, réunit à lui seul toutes les parties du fief de son père peu de temps après, mais le refusa en faveur du prince lui-même. Dès lors, les propriétaires se succédèrent à une cadence rapide.
En 1765, le prince Guillaume Henri de Nassau Sarrebruck vendit le fief en toute; propriété au baron Gustave de Geisspitzheim et à sa femme, née Henriette Louise Frédérique de Bode, apparentée aux Lüder. A leur tour, les Geisspitzheim vendirent en 1769 le château à Jean-Baptiste de Verlhac, chevalier de l'ordre royal de Saint-Louis, lieutenant du roi, commandant de Fort Louis et, plus tard, de Sarrebourg, et à son épouse, Claire Sabine Jadart, qui le gardèrent plus de vingt ans. En 1791, en effet, le domaine fut de nouveau mis en vente. L'acquéreur, était le général Pierre-François de Frimont, de la famille du dernier gouverneur de Fénétrange, Dominique de Frimont, lequel fut lui-même propriétaire du château de Fénétrange entre 1765 et 1780. Dès 1796, le général de Frimont vendit Diedendorf à fonds perdus à David Braun, négociant de Fénétrange. Ce dernier en fut dépouillé par expropriation en 1811, au profit de Jean-Lebrecht Rausch, négociant à Strasbourg, qui le vendit en 1819 à Claude Joseph Harmand, inspecteur des domaines à Lunéville.
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