La desserte maritime de la Corse est principalement assurée par cinq compagnies qui la relient à la France et à l'Italie. Jusqu'au 30 septembre 2019, il est prévu que la desserte relevant du service public au départ de Marseille soit assurée par la Corsica Linea (ex-SNCM, Société Nationale maritime Corse-Méditerranée), qui transporte passagers et fret, et La Méridionale (Compagnie Méridionale de Navigation, principalement spécialisée dans le fret). Pour le transport des passagers, la première compagnie sur la Corse est la Corsica Ferries, qui assure en toutes saisons des liaisons avec l'Italie (Savona et Livorno) et les ports de Nice et Toulon. Quant à la Moby Lines, ses liaisons avec le continent ne concernent que les liaisons Corse-Italie (au départ de Bastia vers Livorno et Genova) et Nice-Bastia. La desserte corso-sarde est assurée en saison par la BluNavy au départ de Bonifacio et la Corsica Ferries (depuis Porto Vecchio) ainsi qu'à l'année par la Moby (depuis Bonifacio). Pour une présentation générale ou détaillée des lignes de Corse, des navires et des flux de passagers concernés, se reporter aux pages spécifiques de Mare Nostrum Corsica. Les photos de navires qui illustrent les commentaires ci-dessous ont été prises pour la plupart sur le port de Bastia. Classées chronologiquement, elles offrent un aperçu des mutations intervenues ces dernières années dans l'offre de transport.
1990-1992 Des années fastes sous le signe du confort
Le début des années 1990
voit l'émergence des ferries de croisière, comme les jumeaux Corsica
Regina et Corsica Victoria.
Il s'agit d'années de reprise après une saison touristique 1989 décevante. La CMN et la SNCM mettent en service de nouveaux cargos-mixtes. Il s'agit du Girolata (premier du nom, remplacé depuis par le Kalliste) et du Monte d'Oro. Ce dernier navire se substitue au roulier L'Aude et permet d'offrir une capacité nettement supérieure (en particulier pour le transport des passagers). Une fois le Corsica Victoria lancé, la Corsica Ferries, qui a beaucoup investi à la fin des années 1980, marque une pause, et retire successivement des lignes de Corse ses navires les plus anciens, les Corsica Marina I et Corsica Viva I (supprimant notamment ses lignes entre Porto Santo Stefano et la Corse). A l'inverse, la Moby Lines connaît un fort développement en 1990, avec l'ouverture de la ligne Genova-Bastia et la mise en service de deux ferries de grosse capacité, les Moby King et Moby Vincent. Mais cette progression sera stoppée en 1991, probablement suite au tragique accident du Moby Prince sur les lignes sardes, qui coûta la vie à 140 personnes. Cependant, dès 1992, le trafic de toutes les compagnies repart à la hausse et la saison est marquée par une affluence touristique record. Le port de Bastia n'est pas en reste, puisqu'il établit alors un record historique (1 559 000 passagers) qui ne sera dépassé qu'en 1998.
1993-1995 Le krach du tourisme italien
Une nouvelle génération
de cargos mixtes voit le jour avec la mise en service du Kalliste
(1993, à gauche sur la photo) et du Paglia Orba (1994).
Il s'agit d'années de crise, plus encore pour les trafics avec l'Italie qu'avec le continent français. Dès 1993, la dégradation de l'image de la Corse auprès du public ainsi que l'instauration d'une taxe sur les transports (de 30FF - soit 4,57 euros - pour toute personne entrant ou sortant de Corse, y compris les insulaires...) votée par l'Assemblée de Corse contribuent à peser sur la fréquentation touristique de l'île. Cette tendance est aggravée par la forte dépréciation de la lire vis-à-vis du franc, qui contribue à renchérir la destination Corse comparée aux îles italiennes, ce qui induit notamment une baisse sensible du nombre de touristes italiens. La Moby Lines ferme deux de ses lignes en 1993 (La Spezia-Bastia et Porto Santo Stefano-Bastia) et retire des lignes de Corse les navires qui assuraient ces dessertes (les Moby Will et Moby Blu) ainsi que le Moby Love. Le Moby Fantasy, mis en service la même année, sera essentiellement dédié à la desserte des lignes sardes de la compagnie. Malgré la tourmente, la CMN et la SNCM poursuivent leur effort de modernisation en mettant en service une paire de cargos mixtes de grande capacité, le Kalliste et Paglia Orba . Dans le même temps, le Monte Stello, qui s'est échoué durant l'hiver 1993-94 sur un îlot de l'archipel de la Maddalena, sort de la flotte SNCM.
1996-1998 Les années folles des NGV
Plus encore que le Napoléon
Bonaparte, les quatre premiers NGV de la SNCM et de la
Corsica Ferries créent l'événement sur Nice en 1996 ;
ici le premier d'entre eux, le NGV Asco, inauguré en
avril 1996.
C'est une période de réorganisation profonde des dessertes maritimes. La baisse quasi-ininterrompue du nombre de touristes de 1993 à 1996 pousse les compagnies à repenser radicalement leur offre de transport. La Corsica Ferries ferme à son tour la ligne de La Spezia pour se concentrer sur Livorno où elle ouvre en 1997 le service Corsica Shuttle (multiplication des traversées vers Bastia, à des horaires cadencés). L'offre est aussi améliorée sur le plan qualitatif : le nouveau Napoléon Bonaparte se substitue à l'ancien Napoléon sur les lignes corses de la SNCM. Mais surtout, la SNCM et la Corsica Ferries mettent chacune en service deux navires rapides monocoques de la première génération les fameux NGV (parallèllement l'Esterel de la SNCM est vendu et le Corsica Regina de la Corsica Ferries, transféré sur les lignes sardes, sous le nom de Sardinia Regina). En dépit de leur capacité modeste (environ 150 voitures et un peu plus de 500 passagers pour chacun des NGV et des Corsica Express), des problèmes techniques rencontrés et des limites liées à la météo, ces navires vont fortement contribuer à la reprise spectaculaire des trafics observée à partir de 1997. C'est ainsi que le nombre de passagers transportés entre la Corse et Nice, qui concentre la majeure partie des rotations de NGV, va plus que doubler entre 1995 et 1998. On a évoqué trois explications, non mutuellement exclusives à ce phénomène : l'effet incitatif de la division par deux du temps de traversée, la multiplication du nombre de rotations que permet ce gain de temps (avec en particulier une desserte plus régulière des ports dits secondaires), la possibilité de choisir sa compagnie entre la Corse et le continent puisque la Corsica Ferries met fin en 1996 au monopole de fait de la SNCM sur Nice en ouvrant des liaisons rapides vers Bastia et Calvi.
1999-2001 L'aube d'une nouvelle ère sur fond de croissance
Sur fond de concurrence
accrue en vue du renouvellement de la concession de service
public sur la Corse, les compagnies multiplient les nouveautés :
la SNCM lance son super-NGV, le Liamone, en 2000 et la
Corsica Ferries fait construire deux Mega Express à
Livorno pour la saison 2001 (photo).
En 1999,seule une nouvelle venue, la compagnie Happy Lines, a créé un mini-événement en relançant la ligne La Spezia - Bastia, fermée fin 1996 par la Corsica Ferries. Aucun autre navire nouveau, si ce n'est le cargo mixte Scandola de La Méridionale sur Ajaccio, en remplacement du Porto Cardo, n'a été mis en service. Puis la SNCM a mis en service son troisième navire rapide, le NGV Liamone, pour la saison 2000 et renforcé son offre de transport au départ de Livorno grâce à sa filiale Corsica Marittima ; avec plus de 1,4 million de passagers tarnsportés, la compagnie bat son record de fréquentation (qui datait de 1982) en cette année 2000. En 2001, la Moby Lines a substitué ses nouveaux navires semi-rapides, les Moby Wonder et Moby Freedom, au Moby Lally et fermé pour un an la ligne Piombino-Bastia. Cette année 2001 a également été marquée par la mise en service des deux nouveaux Mega Express de la Corsica Ferries, sur de nouvelles lignes au départ du continent français (Toulon-Ajaccio, Toulon-Bastia et Nice-Corse), ainsi que sur Savona-Bastia (et, dans une moindre mesure, sur Livorno-Bastia). La Corsica Ferries a ainsi fait passer son nombre de traversées de 2 700 à 3 400 par an en 2001 (+25%), devenant ainsi le premier transporteur de passagers sur la Corse au cours de l'été 2001 ! Ayant fait le choix des ports de Nice et Toulon, elle n'a finalement pas présenté d'offre pour le renouvellement de la concession de service public au départ de Marseille, intervenu au 1er janvier 2002. À cette date, la concession de service public de la SNCM et La Méridionale sur Marseille-Corse a été renouvelée pour 5 ans, aussi bien pour le transport des passagers que pour celui des marchandises.
2002-2003 La nouvelle donne du maritime
Tandis que la montée
en puissance des cargos mixtes bat son plein, les navires de type
Mega Express de la Moby Lines (à l'image du Moby
Freedom, à droite sur la photo) et de la Corsica Ferries
connaissent un très grand succès et s'imposent rapidement comme
le premier vecteur de passagers sur la Corse.
L'année 2002 marque une étape dans l'histoire des transports maritimes de la Corse. Année de renouvellement du contrat de service public de la SNCM et de La Méridionale, désormais limité aux liaisons avec Marseille, elle est marquée par la mise en service du nouveau Danielle Casanova de la SNCM et du Girolata de la Compagnie Méridionale de Navigation (ex-Aretousa de la compagnie grecque Minoan Lines, construit en 1995) en remplacement de navires plus anciens : l'ancien ferry Danielle Casanova de la SNCM (rebaptisé Méditerranée, affecté aux lignes de Tunisie puis d'Algérie) et des cargos Monte Rotondo (SNCM) et Santa Regina de la Méridionale, tous deux vendus. L'innovation la plus marquante des nouvelles obligations de service public sur Marseille réside dans la capacité passagers accrue requise pour tous les cargos mixtes : 500 passagers au moins sur Marseille-Porto Vecchio, Marseille-Bastia et Marseille-Ajaccio (au lieu de 200 jusqu'ici) et 200 passagers au moins sur Marseille-Balagne et Marseille-Propriano (au lieu de 100). Cette réorganisation a nécessité des transformations du Kalliste et du Paglia Orba. L'année 2003 s'inscrit dans la continuité par rapport à 2002 en termes de desserte ; l'événement notable étant la mise en service du cargo mixte Pascal Paoli de la SNCM au mois de mai. Les années 2002 et 2003 sont aussi marquée par le fort développement de la Corsica Ferries - devenue premier transporteur de passagers sur la Corse, tous modes de transport confondus - qui, s'appuyant sur ses Mega Express, peut désormais elle aussi faire bénéficier un grand nombre de passagers de tarifs réduits définis par l'Assemblée de Corse, sur ses lignes de Toulon et de Nice. Sur les lignes Italie-Corse, notons aussi le rebond de la Moby Lines, qui profite notamment du fort désengagement de la filiale Corsica Marittima de la SNCM sur la ligne Bastia-Livorno et de la disparition de la Happy Lines qui cessent leur activité à l'issue de la saison 2002.
2004-2005 Mer agitée sur fond de crise pétrolière
A droite sur la photo,
le Pascal Paoli, qui deviendra l'un des emblèmes du
conflit social de l'automne 2005,
ici à quai lors de la grève
de septembre 2004 à la SNCM.
L'année 2004 s'inscrit
dans le droit fil de 2003 pour ce qui est de la programmation de
la desserte de service public au départ de Marseille et de la
desserte de l'Italie. Au départ de Nice et de Toulon en
revanche, la Corsica Ferries renforce sensiblement son offre en y
affectant à plein temps ses deux premiers Mega Express, qui étaient devenus dès 2003 le
premier vecteur de transport entre la Corse et le continent français
devant les cargos mixtes, selon l'Observatoire régional des
transports de la Corse. Ce redéploiement, qui se traduit
par un accroissement considérable de l'offre de transport sur la
Corse (+700 000 places supplémentaires en Mega Express,
soit +40% d'après l'ORTC), est permis par l'entrée en service du Mega Express
Three de la Corsica Ferries qui se substitue aux deux
premiers navires de la série sur les lignes sardes (Livorno-Golfo
Aranci). La saison 2004 n'est toutefois pas à la hauteur des espérances
: selon une étude de l'ORTC, elle s'inscrit - pour le
maritime - en baisse de 5,4% par rapport au record établi en
2003. Or, cette diminution affecte presque aussi durement le
trafic avec le continent français (-5%) que celui assuré avec
l'Italie (-6%), dont la régression se poursuit depuis plusieurs
années. Dans ce contexte difficile, marqué de surcroît par une
hausse continue des cours du pétrole et par plusieurs mouvements
sociaux d'envergure à la SNCM (de longues périodes de grève en
mars puis en septembre 2004 notamment), la compagnie publique voit son trafic
diminuer de plus de 20% en 2004. C'est donc avec la plus grande
prudence que les compagnies élaborent leur programme de desserte 2005 de la Corse, dont les navires
les plus gros consommateurs de carburant sont les premières
victimes : à la SNCM, après la vente du NGV Aliso en
octobre 2004, intervient celle du NGV Asco en mai 2005 ;
le NGV Liamone navigue désormais à vitesse réduite en
période creuse tandis que la Corsica Ferries renonce à
programmer le Corsica Express Seconda. Cela se traduit
par une diminution sensible du nombre de rotations de la SNCM
entre Nice et la Corse (en particulier sur la ligne Nice-Bastia
qui n'est quasiment plus desservie par la compagnie) et de la
Corsica Ferries sur Livorno-Bastia. Pour autant, après un printemps difficile,
la saison 2005 est finalement un peu meilleure que prévue. La
SNCM ne parvient toutefois à poursuivre son activité que grâce
à des ventes d'actifs (la filiale Sudcargos notamment, qui opère
entre Marseille et l'Afrique du Nord) et à des avances de fonds
de l'Etat et, lors des longs conflits sociaux du printemps et de
l'automne 2005, la compagnie frise le dépôt de bilan. Face à
cette menace, le plan gouvernemental, qui prévoit une
privatisation à 75% de la SNCM (38% pour Butler Capital
Partners, 28% pour Veolia transport et 9% pour les salariés),
est finalement accepté in extremis par les syndicats de
la compagnie début octobre.
2006-2007 Des remous pour une continuité
Le Mega Express
Four, premier des navires acquis pendant
l'été 2006 par les compagnies desservant la Corse et la
Sardaigne,
a été mis en service dès novembre 2006 par la
Corsica Ferries.
Du point de vue de la continuité territoriale, les années 2006 et 2007 apparaissent avant tout comme celles d'un retour à la normale après deux années 2004 et 2005 particulièrement agitées à la SNCM sur le plan social. Dans ce contexte de calme relatif, les trafics maritimes mesurés par l'Observatoire régional des transports de la Corse ont logiquement enregistré une embellie : +7,3 % sur la période allant de mai à septembre en 2006 puis +2,7 % sur la même période de 2007. Dès lors, avec plus de 3,17 millions de passagers transportés entre mai et septembre, les trafics maritimes saisonniers de la Corse ont battu en 2007 leur record de l'année précédente de plus de 80 000 passagers. Mieux, les trafics maritimes de la Corse ont franchi pour la première fois en août 2007 la barre symbolique des 4 millions de passagers transportés sur douze mois. La tendance apparaît, de nouveau, plus favorable sur les lignes Corse-continent français que sur les lignes Corse-Italie, qui stagnent (respectivement +4,2 % et +0,1 %). Au-delà d'une paix sociale retrouvée, ces résultats résultent aussi des modifications opérées dans l'offre de transport. Les deux principales compagnies desservant la France depuis le continent français ont sensiblement renforcé leur offre estivale sur l'axe Nice-Corse durant l'été 2006 : la Corsica Ferries en ajoutant un navire, le Corsica Serena Seconda, sur les lignes Nice-Calvi et Nice-Ile Rousse et la SNCM en augmentant le nombre de rotations sur cette ligne avec le NGV Liamone. Si la SNCM a ensuite réduit son offre au départ de Nice lors de la saison 2007, la Corsica Ferries l'a restructurée et a surtout considérablement augmenté son offre sur les lignes Toulon-Ile Rousse et Toulon-Ajaccio (le Mega Express Four se substituant au Corsica Express Three). Dès lors, l'axe Nice-Corse est celui qui a connu la plus forte progression en 2006 (+17,4 % de janvier à septembre par rapport à 2005), avant de reculer de 5,4% sur la même période de 2007. En 2007, c'est l'axe Toulon-Corse, boosté par la Corsica Ferries, qui connait une vive progression (+23,8 % depuis janvier) à tel point que Toulon a retrouvé en 2007 la première place des ports continentaux pour le trafic passagers avec la Corse, devant Marseille. Bien que faisant plus que doubler son score par rapport à 2006, l'éphémère ligne de Grimaldi-Louis Dreyfus au départ de Civitavecchia (de et vers Bastia en 2006, destination remplacée par Porto Vecchio en 2007, qui bénéficie aussi d'une nouvelle ligne saisonnière sur Livorno) n'a en revanche enregistré qu'une fréquentation très modeste (un peu plus de 8 000 passagers en 2007).
La fin de l'année 2006 aurait aussi dû être marquée par l'attribution de la nouvelle concession de service public pour la période 2007-2013 sur les lignes Marseille-Corse. Trois compagnies étaient candidates : la SNCM, la Méridionale et la Corsica Ferries. En sus de de leurs offres individuelles, ces deux dernières compagnies avaient notamment présenté en août 2006 une offre commune après la rupture par la CMN, en mars, du pacte d'actionnaires qui la liait à la SNCM depuis 1992. Mais la procédure d'appel d'offres en cours a été annulée par le Conseil d'Etat le 15 décembre. Le Conseil d'Etat estimait que si les offres de la Corsica Ferries sur la Balagne et Porto-Vecchio et l'offre conjointe CMN/Corsica Ferries étaient recevables, en revanche "l'Office des transports de la Corse (OTC) n'avait pu régulièrement engager des négociations avec la SNCM au vu de l'offre que celle-ci avait initialement déposée". En effet, l'offre de la SNCM n'était pas détaillée ligne par ligne, ce qui ne permettait pas de la comparer avec celles de ses concurrents, et elle englobait trois navires non nommés. Suite à cette annulation, la procédure a été relancée et a échappé de peu une à nouvelle annulation en juin 2007, demandée par le Commissaire du Gouvernement, au motif que la procédure retenue par l'Office des transports de la Corse favorisait la SNCM. Mais, fait extrêmement rare, le Conseil d'Etat n'a pas suivi cet avis, validant ainsi la procédure. L'Assemblée de Corse ayant tranché en faveur du groupement SNCM/CMN reconstitué, la nouvelle délégation de service public entre Marseille et la Corse a donc finalement pu débuter le 1er juillet 2007. Cette délégation, qui couvre l'utilisation de 7 cargos mixtes toute l'année et de deux car-ferries en périodes de pointe, dure jusqu'au 31 décembre 2013. La Corsica Ferries, qui estime que son offre était beaucoup plus avantageuse et moins coûteuse pour la Collectivité, a toutefois introduit de nouvelles actions en justice pour contester cette attribution. Avant même le résultat de l'appel d'offres, les compagnies ont anticipé la restructuration de leurs flottes respectives : dès juillet 2006, la Corsica Ferries a fait l'acquisition du Mega Express Four, suivi de près par le Mega Express Five en septembre ; la SNCM a répliqué en août 2006 avec l'achat d'un nouveau navire mixte semi-rapide, le Jean Nicoli, dont elle n'a finalement pas eu l'usage suite au renouvellement de son partenariat commercial avec la CMN. Ce navire, dont la longueur (203 mètres) posait des problèmes d'accostage dans la plupart des ports corses et continentaux, n'a finalement jamais navigué sur les lignes de Corse. Enfin, début septembre 2006, la Moby Lines a également acquis deux navires semi-rapides (Moby Tommy et Moby Otta), pour ses lignes sardes - en sus des cinq navires mixtes de la Lloyd Sardegna. En effet, parallèlement aux grandes manoeuvres observées sur les lignes de Corse, de forts remous ont aussi eu lieu du côté de la Sardaigne : la concession de service public de la Tirrenia, qui arrivait normalement à échéance le 31 décembre 2008, a finalement été prorogée de 4 ans...
Parallèlement, la rupture du pacte d'actionnaires entre la CMN et la SNCM a donné lieu de 2006 à 2007 à une empoigne judiciaire entre ces deux compagnies : alors que la SNCM semblait sur le point d'obtenir en justice le contrôle opérationnel de la Méridionale, la Cour d'Appel de Paris a fait sensation le 15 décembre 2006 en laissant son indépendance à la CMN. La Cour a en effet estimé que le pacte d'actionnaire pouvait effectivement être résilié à tout moment à l'initiative de l'une des deux parties puisqu'il avait été conclu pour une durée indéterminée. L'indépendance de La Méridionale vis-à-vis de la SNCM a définitivement été confirmée début novembre 2007 par la Cour de Cassation. Par ailleurs, le climat est demeuré tendu car la Commission européenne a publiquement émis des doutes, en décembre 2006, sur le caractère minimal des sommes (plus de 150 millions d'euros) allouées par l'Etat à la SNCM juste avant sa privatisation et sur la compatibilité du plan de restructuration de la SNCM avec la législation communautaire.
2008-2009 Belle résistance du maritime dans un contexte en dégradation
2010-2011 La crise rattrape les ferries
La Moby Lines a fait l'actualité aussi bien par son arrivée sur la ligne Toulon-Bastia en avril 2010
que par son retrait surprise courant février 2011.
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