Mare Nostrum Corsica 

Finlandia, Moby Wonder, Moby Aki & Pascal Lota (Eckerö Line, Moby Lines & Corsica Ferries) : 4 "cubes" naviguant entre Baltique et Méditerranée... 


Prise en mars 2014 à Tallinn par Kalle Id (site Kships), cette photo résume à elle seule l'entrecroisement de ces quasi-jumeaux entre Baltique et Méditerranée : au premier plan, le Superstar de Tallink, devenu en 2017 le Pascal Lota de Corsica Ferries croise, en arrière-plan, le Finlandia de Eckerö Line, ex-Moby Freedom de Moby Lines...

La mise en service du nouveau Pascal Lota de la Corsica Ferries pour la saison 2017 est l'occasion de revenir sur le concept de quatre navires quasi-jumeaux construits entre 2001 et 2008, les Finlandia de Eckerö Line (ex-Moby Freedom de Moby Lines), Moby Wonder & Moby Aki de Moby Lines et Pascal Lota de Corsica Ferries (ex-Superstar de Tallink).



Sources : vignettes Mare Nostrum Corsica d'après photos Romain Roussel, sauf pour le Finlandia (photo Pjotr Mahhonin visible sur Wikipédia)
et le Pascal Lota (image extraite du film de Stefano Nicolai sur la première escale du navire à Bastia - voir en fin d'article).





Un concept de navires d'abord apparu sur les lignes de Corse du fait de la rivalité entre Corsica Ferries et Moby Lines...

À gauche, le Moby Freedom à Bastia en août 2007 (quatre ans et demi avant sa vente par la Moby Lines) avec sa verrière panoramique de proue ; à droite, détail du Moby Aki en avril 2010 ; photos : Romain Roussel.


Si des ferries rapides ont vu la jour dès les années 1970 - comme en attestent par exemple les Moby Drea et Moby Otta de Moby Lines, conçus en Baltique en 1976 pour l'armateur suédois Tor Line, absorbé depuis par le danois DFDS - le concept de navire qui allait être ensuite popularisé sur les lignes corses sous le nom de Mega Express (car alliant grande vitesse à d'importantes capacités fret et passagers) a commencé à se répandre tout d'abord en Méditerranée orientale à partir du milieu des années 1990. Un des premiers exemples aboutis étaient en particulier les Superfast Ferries du groupe grec Attica lancés en 1995 entre Italie et Grèce et dont un représentant navigue aussi désormais depuis 2006 sur les lignes de Corse sous le nom de Mega Express Four pour le compte de la
Corsica Ferries. Suivant cet exemple qui a révolutionné la desserte en ferry - car elle combine une rapidité proche de celle des navires à grande vitesse et le confort des ferries classiques - la Corsica Ferries a annoncé dès septembre 1998 la commande aux chantiers Orlando de Livorno (Italie) des deux premiers navires de cette nouvelle génération spécifiquement destinés aux lignes de Corse, les Mega Express et Mega Express Two, qui seront livrés comme prévu pour la saison 2001.

Au moment de la commande, la Corsica Ferries déclare qu'elle envisage de placer ces deux navires sur des liaisons mixant lignes corses et sardes (Savona-Bastia
et Civitavecchia-Golfo Aranci en traversées de jour, Savona-Golfo Aranci de nuit). La desserte Savona-Golfo Aranci ne sera en fait jamais activée, la compagnie préférant finalement développer de nouvelles liaisons entre Toulon et la Corse - ce qui s'est finalement avéré un grand succès. Pour autant, cette annonce a sans doute incité la Moby Lines a commander à peine six mois plus tard deux navires du même type aux chantiers coréens Daewoo, les Moby Wonder et Moby Freedom. Ceux-ci seront placés sur des liaisons similaires (Genova-Bastia et Civitavecchia-Olbia de jour, Genova-Olbia de nuit) à celles initialement envisagées par la Corsica Ferries et inaugurées, avec un peu de retard, à l'été 2001 et y resteront jusqu'à la saison 2011 inclus (voir l'article thématique sur ce sujet). Le concept précis des deux sisterships examiné ici - qui seront même trois à partir de 2005 et quatre à partir de 2008 - et qui se répandra de la Méditerranée à la Baltique est donc né initialement de l'émulation entre les compagnies rivales Corsica Ferries et Moby Lines sur les lignes Italie-Corse et Italie-Sardaigne ! À noter, pour l'anecdote, que la personnalisation des coques des deux premiers jumeaux de la Moby n'a pas suivi le même calendrier : en raison de leur retard de livraison, leur coque est restée blanche et bleue (hormis l'inscription MOBY en lettres géantes) pendant la saison 2001 puis, si le Moby Freedom a rapidement arboré une fresque célébrant les Looney Tunes, le Moby Wondera affiché pendant plusieurs années - jusqu'à fin 2004 - la baleine bleue typique de la compagnie sur ses flancs, avant qu'elle ne cès à son tour la place à ces célèbres personnages dessins animés...
Par rapport à la paire commandée par la Corsica Ferries dont elle s'inspire fortement pour ce qui est de la vitesse (proche de 28 noeuds, contre 29 pour la paire de la Corsica Ferries) et de la capacité cabines (300 initialement, comme pour les Mega Express et Mega Express Two), les jumeaux de la Moby Lines se distinguent par une capacité d'emport supérieure, légèrement pour les passagers (la Moby annonce 2 200 pour ses jumeaux contre 1 756 pour la Corsica Ferries) et surtout pour le fret (le nombre de mètres linéaires étant deux fois plus élevé, à 1 950 ml, principalement du fait que les Moby peuvent charger des camions sur plusieurs niveaux et non sur le seul pont principal). Pour autant, la capacité en véhicules particuliers diffère nettement moins (665 à 700 pour la paire de la Moby contre 550 pour celle de la Corsica Ferries), l'usage de car-decks venant niveler leurs capacités respectives. L'ensemble de ces navires étant conçus pour pouvoir accoster dans le port de Bastia, leur longueur est dans tous les cas limitée à 176 mètres, la largeur des Moby étant un peu plus élevée que celle des Mega (27 mètres contre 24,8 mètres). La nécessité de devoir respecter cette contrainte a conduit les jumeaux de la Moby à afficher une allure plus massive - se traduisant par un tonnage [1] supérieur, moins de ponts extérieurs et de cabines avec hublots sur le flanc - ce qui leur vaut parfois le surnom de "cubes" [2]. Tenir la vitesse de pointe l'ordre de 28 noeuds nécessite une puissance des machines (4 moteurs Wärtsilä) élevée, de 50 400 kW, équivalente à celle des jumeaux de la Corsica Ferries, ce qui suppose une consommation de carburant élevée. 

Alors qu'en saison, les jumeaux de la Moby étaient affectés au deux tiers sur la Sardaigne et à un tiers aux lignes Corses de 2001 à 2011, ils ont été rattrapés par la crise qui a réduit fortement la demande (notamment sur les lignes sardes, voir cet ancien article thématique) tandis que, dans le même temps, flambaient les cours du carburant. Cela a rendu inévitable une forte réduction des capacités de nombreuses compagnies en Méditerranée : par exemple, pour la seule liaison Livorno-Sardaigne (vers Olbia ou Golfo Aranci, selon la compagnie), on ne comptait plus en saison en 2012 que 14 traversées par semaine pour la Moby (contre 21 en 2011) et 9 par semaine pour la Sardinia Ferries (contre 14 auparavant), soit au total un tiers de rotations en moins sur cet axe ! Le PDG de la Moby Lines, Vincenzo Onorato, rappelait courant 2011 à la presse italienne que les prix du carburant atteignaient alors des niveaux insoutenables pour les compagnies et l'illustrait par un exemple concret concernant justement les Moby Wonder et Moby Freedom : le carburant ayant plus que doublé en deux ans, un aller-retour de ces navires sur l'une de ses lignes majeures, Genova-Olbia (dont la longueur un peu supérieure à 200 miles nautique est comparable à un Bastia-Marseille), lui revenait alors à 70 000 euros par voyage rien qu'en frais de combustibles ! Avec une première forte baisse de fréquentation également enregistrée sur Genova-Bastia (-24,1% en 2011, selon l'Observatoire régional des transports de la Corse, soit 186 000 passagers), c'est sans doute l'une des raisons qui a poussé la Moby à se séparer début février 2012 du Moby Freedom, vendu pour 75 millions d'euros à un opérateur finlandais (Eckerö Line) et à ne plus opérer cette ligne avec un navire de la capacité du Moby Wonder, désormais positionné entre Livorno, Piombino et Olbia.

Celui-ci y a rejoint un troisième navire similaire, le Moby Aki, construit entre-temps aux chantiers Fincantieri d'Ancona et mis en service pour la saison 2005. D'un coût de construction sensiblement supérieur (proche de 110 millions d'euros, contre environ 80 millions d'euros pièce pour la paire initiale, renchérissement du prix de l'acier et construction en Europe obligent), ce troisième navire de la série se distingue par quelques innovations tant sur le plan technique (positionnement différent des 4 moteurs Wärtsilä, par paire l'une devant l'autre plutôt que de front) qu'au niveau de l'accueil des passagers (le nombre de cabines atteint 320 au lieu de 300, modification parallèlement étendue courant 2004 aux deux premiers navires de la série en réduisant la superficie du Show Lounge, bar situé derrière l'immense verrière de proue et s'étendant sur trois niveaux - ce qui, avec environ 700 places, en fait l'un des plus vastes sur un ferry). Depuis 2012, les Moby Aki et Moby Wonder continuent d'opérer pour le compte de la Moby Lines à titre principal sur les lignes Livorno-Olbia (jusqu'à deux rotations par jour, dont l'une de nuit toute l'année) et à titre secondaire sur Piombino-Olbia (une rotation par jour, en saison uniquement). Fait notable, c'est aussi au Moby Aki qu'est revenu l'honneur d'inaugurer la ligne Toulon-Bastia de la Moby en avril 2010, liaison ensuite reprise par le Moby Corse lors de cette saison 2010 et finalement abandonnée en février 2011...



Un concept et une concurrence qui se sont exportés en mer Baltique avant de revenir en Méditerranée...

Ces photos de 2010 et 2013 de Kalle Id (site Kships) illustrent deux conceptions du design intérieur d'un même bar de poupe : à gauche celle du da Vinci Bar sur le Superstar de Tallink (les deux niveaux sont visibles, mais la photo est prise du niveau inférieur), à droite celle du bar Satama du Finlandia (dans ce cas, la photo est prise du niveau supérieur). Sur les Moby, l'espace équivalent est dénommé Sport Bar.


Lorsque la compagnie finlandaise Eckerö Line a racheté le Moby Freedom, celle-ci y a réalisé un certain nombre d'adaptations à sa nouvelle ligne qui ont duré au total 10 mois et auraient coûté environ 15 millions d'euros. Il s'agissait notamment de passer ce navire en configuration nordique, c'est-à-dire par exemple à couvrir le poste d'amarrage situé à la proue du navire, à modifier le système d'embarquement des passagers (ceux-ci accèdent directement au navire via une passerelle latérale reliée à la gare maritime, alors qu'avant, une porte-rampe spéciale leur était dédiée à la poupe du navire, sur le modèle déjà développé sur les NGV Corsica Express et sur les Mega Express de la Corsica Ferries) ou encore à retirer la piscine extérieure. Le changement de système d'embarquement des passagers a contraint la compagnie finlandaise à déplacer la réception
de l'arrière vers l'avant du navire et, en conséquence, à supprimer quelques cabines. D'autres modifications substantielles ont été apportées aux intérieurs initialement conçus par la Moby : non seulement la décoration des Looney Tunes a été retirée à la fois à l'extérieur et à l'intérieur du ferry, mais l'ensemble des salons ont été redécorés et le Show Lounge de proue a été réduit pour permettre la création d'un espace wi-fi de classe affaire (l'Extra Class) et surtout d'un grand supermarché, l'Eckerö Market. En effet, les ferries nordiques proposent sur la liaison Estonie-Finlande des produits détaxés et, c'est une constante, les boutiques y occupent une place incomparablement supérieure à celle des ferries qui croisent en Méditerranée.

Ces modifications avaient pour but de mettre le nouveau navire d'
Eckerö Line au niveau de son concurrent direct, le Superstar, opéré sur la même ligne Tallinn-Helsinki en un peu plus de deux heures par le leader estonien Tallink, devenue en quelques années une des toutes premières compagnies de ferries au monde [3], suite notamment à l'absorption de la célèbre et très réputée compagnie finlandaise Silja Line. Or, le Superstar, construit en 2008 pour un peu plus de 120 millions d'euros aux mêmes chantiers italiens d'Ancona que le Moby Aki - dont il est étroitement dérivé - n'est autre que le quatrième et dernier navire de la série des "cubes" ! Jusqu'à son remplacement pour la saison 2017 suite à sa vente à la Corsica Ferries, on a donc assisté de 2013 à 2016 à une rare forme de concurrence extrêmement frontale entre ces deux compagnies de la Baltique, employant deux navires quasi-identiques sur une même ligne, qui n'est pas sans rappeler la concurrence que se livrent depuis des années la Corsica Ferries et la Moby Lines sur l'axe Bastia-Livorno avec les sisterships Corsica Marina Seconda et Moby Vincent !

Par rapport à ses trois prédécesseurs, le Superstar de Tallink se singularise tout d'abord au premier coup d'oeil par sa cheminée "inversée". Si son appareil propulsif est directement comparable à celui du Moby Aki, ses emménagements intérieurs sont davantage similaires à ceux du Finlandia, du fait de la ligne opérée. En particulier, le navire ne comporte pas de piscine extérieure et la réception ne se situe pas à l'arrière du navire comme sur les Moby, mais vers l'avant. En raison de la brièveté de la ligne opérée (deux heures de traversées à environ 25 noeuds de vitesse de croisière entre Tallinn et Helsinki), le navire comporte moins de cabines que ses aînés (186 contre 320), l'espace ainsi gagné ayant été consacré à un atrium intérieur qui court sur plusieurs niveaux vers l'arrière du navire et à des espaces commerciaux très développés, une galerie marchande occupant une partie importante du pont 6. Pour le reste, le navire comporte un nombre similaire de bars et de restaurants, avec les mêmes grandes particularités (notamment un bar sur deux niveaux en poupe, le da Vinci, et un bar-spectacle sur trois ponts à l'avant, le Dolce Vita avec, dans les deux cas, des surfaces vitrées importantes). Ces spécificités internes transparaissent pour partie à l'extérieur puisque le navire compte un peu moins de hublots (les ouvertures des cabines des quatre navires de la série ayant la particularité rare d'être de forme ronde) sur ses flancs mais en revanche davantage d'ouvertures rectangulaires de grande taille correspondant à des salons (comme c'est visible sur la première photo en haut de cet article, au pont 6, c'est-à-dire deux rangées de hublots en dessous de celle du pont supérieur principal, le pont 8, lui-même situé un étage au dessous de la passerelle de commandement). De ce fait, l'impression globale extérieure qui domine à la vue du Superstar est celle d'un navire globalement plus vitré que ses trois ainés.

Acquis par la Corsica Ferries début décembre 2015 pour 91,5 millions d'euros et immédiatement reloué à son ex-compagnie propriétaire jusqu'à livraison de son remplaçant, le Megastar
[4], le Superstar a été mis à disposition de la compagnie aux bateaux jaunes le 31 janvier 2017 et a changé de pavillon fin février 2017 pour devenir le Pascal Lota [5], immatriculé à Genova comme les autres navires de la compagnie. Mais avant sa mise en service effective le 1er juin 2017 sur les lignes corses et sardes de la Corsica Ferries, le navire a fait l'objet de transformations pour l'adapter à ses nouvelles lignes méditerranéennes de la compagnie aux bateaux jaunes. Celles-ci s'apparentent partiellement à celles subies par le Moby Freedom lorsqu'il a été acquis par Eckerö Line, mais en sens inverse : installation d'une piscine extérieure (au niveau du solarium, à proximité du Lido bar), réduction des espaces de shopping au profit de restaurants ou de bars, mais aussi ajout de nouvelles cabines (pour porter leur nombre total de 186 à 297 pour les passagers et ajout de 18 cabines supplémentaires aussi pour l'équipage), déplacement de la réception et aménagement d'une rampe d'embarquement des passagers piétons et de deux escalators à la poupe du navire ! La Corsica Ferries propose sur ce navire le concept de "buffet à volonté" inauguré sur les Mega Smeralda et Mega Andrea et l'étend avec l'inauguration d'un nouveau service aux passagers : l'accès - moyennant un supplément tarifaire - à un salon privatif, le Comfort Lounge (salon VIP hérité de Tallink, situé au centre du navire au pont 6) avec buffet brunch à volonté, eau minérale, jus de fruits et boissons chaudes offertes. Ces travaux se sont déroulés de fin février à fin mai 2017 (alors que les adaptations, de nature un peu différentes, opérées en 2015-2016 sur le Mega Andrea, avaient dû intervenir après la saison d'été) en Italie, aux chantiers navals de La Spezia ; ils ont porté la valeur totale du navire à plus de 100 millions d'euros. Enfin, à l'été 2017, le Pascal Lota fait partie des 4 premiers navires de la Corsica Ferries (avec le Mega Andrea, le Mega Express et le Mega Express Four) à être équipé du système RepCet qui permet de repérer et d'éviter les collisions en mer avec les cétacés.
  
 Toulon, 17 juin 2017 ; photo : Jean-Pierre Fabre
À gauche : le Moby Aki, à quai, à Bastia en avril 2010 (photo : Romain Roussel) ; à droite : l'arrivée du Pascal Lota à Toulon en juin 2017 (photo : Jean-Pierre Fabre).
Ces illustrations de trois-quarts arrière permettent notamment de visualiser les hublots ronds des cabines, la troisième (petite) trappe à la poupe du navire pour l'embarquement des passagers - à gauche sur le Moby, à droite sur le Corsica Ferries - et, aux ponts supérieurs, la verrière de poupe sur deux étages du bar et l'inversion du sens de la cheminée.   



Le Pascal Lota, filmé ici à Savona Vado par Federico Manera du site Videonavi, juste avant sa mise en service, le 26 mai 2017.



Merci à Stefano Nicolai pour son très beau film sur la première escale du Pascal Lota à Bastia, le 1er juin 2017, vu de la mer !

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Nota bene :

[1] Le tonnage d'un navire correspond au volume total de ses espaces fermés. Dans le cas des Moby Wonder et Moby Freedom, il atteint 36 100 tonneaux de jauge brute, contre 26 400 pour les Mega Express et Mega Express Two

[2] Ce surnom avait également parfois été donné par le passé à un autre "quatuor" de navires, venus cette fois de la Baltique où ils ont été construits par la compagnie suédoise Stena Line  au milieu des années 1970 et qui ont poursuivi ensuite leur carrière en Méditerranée sous les noms de Corsica Marina Seconda, Sardinia Vera (Corsica Ferries- Sardinia Ferries), Moby Vincent (Moby Lines) et Al Mansour (Comanav, compagnie marocaine aujourd'hui disparue). Avant d'appartenir à la Comanav et d'être finalement démoli en 2015 suite à la faillite de celle-ci, le Al Mansour avait aussi été notamment propriété de la Moby Lines où il avait éphémèrement porté le nom de Moby Kiss (nom depuis repris pour un autre navire du groupe, l'ex-Banasa de la compagnie marocaine Comarit, acquis et mis en service par la Moby pour la saison 2016...).

[3] D'après la revue suédoise de référence Shippax, le groupe Tallink-Silja occuperait même en 2015 la première place mondiale pour la capacité en cabines de ses ferries.
Le groupe Tallink-Silja a transporté au total 9 millions de passagers sur l'ensemble de ses lignes en 2015, contre 160 000 à sa création en 1990. À noter qu'avant la vente du Superstar en décembre 2015, c'est ce même groupe balte qui avait déjà cédé au printemps 2015 un premier navire à la Corsica Ferries, le Silja Festival, devenu depuis le Mega Andrea. 

[4] La construction du Megastar, remplaçant du Superstar chez Tallink, aux chantiers Meyer de Turku (Finlande) a été décidée par la compagnie pour faire façe au succès grandissant de la ligne Tallinn-Helsinki. Représentant un investissement de 230 millions d'euros, le navire possède des capacités très importantes (sa jauge atteint 49 000 tonneaux), puisqu'il est conçu pour embarquer 2 800 passagers et filer à 27 noeuds. Long de 212 mètres et large de 30,6, il possède la particularité d'être propulsé au gaz naturel liquifié (GNL), comme cela se pratique désormais assez couramment en mer Baltique pour les navires neufs suite à l'entrée en vigueur des nouvelles normes environnementales dans les zones à "émission contrôlée" depuis le 1er janvier 2015 (voir l'article thématique dédié). La compagnie estonienne lui a dédié un site internet spécifique, permettant au grand public de suivre sa construction, et l'a mis en service le 29 janvier 2017.

[5] Compte tenu de ses caractéristiques - notamment de sa vitesse - la Corsica Ferries avait initialement annoncé que le navire devait prendre le nom de Mega Express Six, mais il a finalement été décidé qu'il s'appellerait Pascal Lota en hommage au fondateur de la compagnie, disparu en janvier 2016. Une vidéo de la cérémonie de changement de pavillon du navire est consultable sur une page dédiée du site italien Videonavi.
 

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