SIMÉON

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Siméon marque de sa personnalité le second chapitre de l'évangile.
Il était de Jérusalem et Luc le disait un homme juste
(DIKAIOS) et pieux (EULABHS) dans l'attente de la Consolation
(PARAKLHSIN) d'Israël , l'Esprit Saint demeurant sur lui.
EULABHS était un terme rare rencontré six fois dans la
Bible dont 4 fois sous la plume de Luc (3 fois dans les Actes).
L'occurence de référence est celle de Lev 15:31
recommandant aux prêtres de veiller à ce qu les fils
d'Israël ne s'approchent pas du sanctuaire en état
d'impureté. Si tel était le cas des simples fils
d'Israel, à plus forte raison des prêtres eux-mêmes.
Deux fois il était dit "Bénir". Il bénit Dieu par une
louange et il bénit les parents de l'enfant qu'il avait pris
dans ses bras. C'est
la raison pour laquelle
l'iconographie l'a représenté souvent dans un
habit sacerdotal. En effet il était
réservé aux prêtres de bénir
les fils d'israël en prononçant les paroles
gardées en Nb 6:24-27:
Que le Seigneur te bénisse et te garde.
Qu'il fasse sur toi rayonner son visage
Que le Seigneur te découvre sa face
te prenne en grâce et t'apporte la paix.
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Siméon, un grand-prêtre?
Luc
n'avait
pas spécifié qu'il était
prêtre ni de quelle classe sacerdotale il
relevait, ce qu'il n'avait pas manqué, pourtant,
de signaler à propos de Zacharie. En outre
Théophile à qui il dédiait son
évangile était très vraisemblablement
le grand-prêtre, en fonction de 37 à 41. Parmi les hautes personnalités sacerdotales il y eut Simon fils de
Boethus d'Alexandrie,
élevé par Hérode à la dignité de
grand-prêtre avant qu'il ne devienne son beau-père. il
exerça plus de quinze ans, jusqu'en
5 av JC, date à laquelle sa fille fut éconduite pour
avoir participlé au complot contre le roi. Durant son pontificat il présida la reconstruction du temple.
La famille
sacerdotale des Boéthusiens avait amené une discussion
sur la date de la Pentecôte , qui selon elle, devait être
fêtée toujours un lendemain de Sabbat, soit le dimanche (Talmud Menachot 65a).
Or il apparaît que le décompte Lucanien des semaines entre
la Pâque et la Pentecôte répondait au comput
Boéthusien.
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Simon le Juste
Luc disait Siméon un homme «juste», reprenant le qualificatif propre de Simon le Juste,
frère de Judas et Jonathan Maccabée et qui fut
gouverneur et grand-prêtre de 143 à 134. Il
était réputé prophète
(Talmud Sotah 33a). En campant son personnage, Luc
n'hésitait pas à le comparer à cette
haute figure de l'Histoire. Etait-ce seulement parce qu'il s'appelaient
tous deux Simon? (Syméon est une autre orthographe de Simon,
cf Act 15:14). Se pourrait-il que d'autres raisons aient
suscité le rapprochement comme le pontificat pendant plus de
dix ans?
Que le Siméon de l'évangile ait été
ou non une personnalité en vue, il semble, à la lecture
du récit , qu'il connaissait Marie, d'autant que leur
"dénominateur commun" était
l'Esprit Saint.
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Dans
le tombeau d'Absalom, à
Jérusalem, qui ne date que du IVème siècle , deux
graffiti des parois internes gardent le souvenir de
Zacharie et de Siméon.

«Ceci
est le tombeau de Zacharie, martyr,
prêtre très pieux, père de Jean »
« Le
sépulcre de Siméon, qui
était un homme juste et un vieillard très religieux
et (qui) attendait la consolation du peuple. »
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Le Benedictus
Sous le pinceau de Rembrandt, le regard de Siméon
ressemble à celui de l'aveugle dans sa chair, discernant dans l'enfant qu'il
portait dans ses bras la lumière qu'il percevait
prophétiquement.
« Maintenant tu délies ton serviteur, Maître,
selon ta parole, en paix,
parce que mes yeux ont vu
ton Salut
que tu préparais
à la face de tous les peuples,
Lumière pour la révélation
et la gloire de ton peuple Israël»
Luc 2, 29-31 D
La
tradition a lu dans cette adresse à Dieu la demande d'un
homme très âgé sur le point de quitter
cette terre. Elle pourrait se comprendre aussi comme celle de celui qui
avait été longtemps au service de Dieu et de son
peuple et qui ne cessait de demander pour lui l'illumination.
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Lecture audio
«DESPOTA», adressé à Dieu, ici comme en Ac 4:24 recouvre le titre «ADONAÏ» très souvent couplé dans la Bible avec le tétragramme. |
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