[Page PrécédenteDébut du Site   [Page suivante]

  • 25
  • SEPT
  • 1963

 

Trente milliards d'anciens francs de dégâts

Trente milliards d'anciens francs, dont 40 % pour infrastructure et le reste pour l'agriculture telle est la dernière évaluation des dégâts causés par le cyclone Édith. Ces chiffres étaient rapportés par une dépêche de l'Agence France-Presse le 30 septembre 1963. C'est un véritable désastre pour l'économie de la Martinique.    Trois zones de destruction ont été dénombrées. La zone du littoral et de la plaine du Lamentin, ou 20 %seulement des habitations ont été détruites. Enfin, le massif montagneux du sud sévèrement touché avec 80 à 90 % des habitations détruites. Il ya au total, selon le ministère d'État 5.000 familles sinistrées totales, auxquelles il faut ajouter plusieurs dizaines de milliers de sinistrés partiels.

«Édith.», des souvenirs toujours douloureux

De tous les cyclones qui se sont abattus sur la Martinique, " Édith. " reste gravé dans toutes les mémoires. Cet ouragan a provoqué des dégâts considérables le 25 septembre 1963.

C'est en 195 qu'il est décidé par convention internationale de baptiser les phénomènes cycloniques afin de suivre sans confusion possible. Ainsi le premier cyclone à recevoir un nom et passer sur la Martinique s'appelle " Dog " il visitera l'île le 2 septembre 1951. Mais visiblement "Dog" n'a pas marqué les mémoires Martiniquaises comme a pu le faire " Édith. " les ravages provoqués par ce cyclone    expliquent sans aucun doute pourquoi. Dans une étude de E. Pierre-Fanfan, intitulée " Les cyclones aux Antilles ", on apprend que " Édith. " a été décelé sous forme de dépression alors qu'il était encore à 1 700 km de la Martinique. Le phénomène est photographié par le satellite " Tiros VII ", le 23 septembre par 11° Nord et 53° Ouest. II est suivi par les avions spécialisés à partir du 24 septembre. Les vents sont alors de 170 km/h et la pression au centre de 1 000 MB. Le cyclone se dirige sur l'île à une vitesse de 30 km/h. Le vent, à l'observatoire de Desaix, se renforce jusqu'à 100 km/h à 14 heures et atteint 216 km/h à 0 h 45, en même temps que se produisent de très violents orages. Dans la nuit du 24 au 25 septembre 1963, le phénomène traverse l'île. " Des éclairs très intenses éclairent la nuit comme en plein jour. Le fracas du cyclone est si élevé qu'on n'entend pas la chute des arbres qui s'écroulent à proximité immédiate des habitations " écrit Pierre Fanfan. Le bilan après le passage du cyclone sera très lourd avec 10 morts et 50 blessés. Les dégâts sont très importants : la quasi totalité des toitures a souffert, des ponts sont emportés dont celui de la Roxelane, des glissements se produisent en particulier sur la route de DeuxChoux, à Fonds Saint-Denis. Toutes les bananeraies sont détruites et la canne à sucre à 35 %.

 

" Les gens ont tout perdu "

Serge avait 23 ans à l'époque. Il se souvient des dégâts et des images de désolation.

"De cette époque", je me souviens qu'il y a des gens gui dansaient et s'amusaient de partout. Selon les anciens, on avait annoncé une catastrophe mais personne ne s'en préoccupait. Lorsque le cyclone est arrivé, le ciel était beau et brusquement il a changé. Le mauvais temps a commencé de sévir vers 3 heures du matin. Les gens n'avaient pas été bien mis au courant car il existait un service de météorologie mais les gens disposaient de beaucoup moins de transistors que de nos jours. De plus à cette époque les constructions à la Martinique étaient en majorité des petites cases en bois. Beaucoup de toitures ont été emportées. C'est d'ailleurs après le cyclone "Édith." que les constructeurs ont pensé construire des maisons pour résister aux vents violents. Les gens ont tout perdu. La nature avait beaucoup souffert. Les animaux ont également payé un lourd tribut. Beaucoup ont péri noyé.

     On parle de ce cyclone parce que c'est la première fois que la génération de l'époque subissait une tempête aussi violente. On avait déjà connu celle de 1951 mais ce n'était rien comparé à la force "d'Edith". Un véritable cataclysme. Les gens ne s'attendaient pas également. Beaucoup pensaient surtout à s'amuser. Et pourtant, de mon époque il y avait un prêtre, il est déjà mort, il s'agit du père Florentiny. La semaine précédent le cyclone"Édith.", il avait déclaré : "peut-être que votre joie va se transformer en tristesse!".

1957

  • La fédération communiste de la Martinique du parti communiste français devient le Parti communiste martiniquais dont Bissol devient membre du comité central.

1958

  • Création du parti progressiste martiniquais
  • Création de l'Institut d'Émission des Départements d' Outre-Mer (IEDOM) établissement public national par l'ordonnance du 7 janvier. II exerce les fonctions d'une banque centrale. a Création du COPES (Centre d'orientation de promotion éducative et sociale) de Moutte pour venir en aide à des jeunes sans diplôme et sans aucune formation. L'établissement portait alors le nom de centre Saint Justin.

1960

  • Ouverture du centre d'élevage et d'insémination artificielle de la Martinique.
  • Ordonnance du 15 Octobre qui permettait de rappeler d'office en Métropole sur proposition du préfet et sans autre formalité, tout fonctionnaire en service dans les DOM dont le comportement était de nature à troubler l'ordre public. Trois des principaux dirigeants du P. C : Walter Guitteaud, inspecteur des P.T.T., Guy Dufond, professeur au lycée Schoelcher et Armand Nicolas, professeur également furent mutés d'office en France en août. Ayant refusé cette mutation, ils furent révoqués.

1961

  • Grève au Lamentin.

1962

  • Mort de Joseph Compère. Il s'est consacré pendant plus de 42 ans à la franc maçonnerie. Admis à la loge "Droit et Justice" le 5 juin 1920, il est élu Vénérable à l'unanimité. Sous le gouvernement de Vichy il est traqué, poursuivi et traduit devant les tribunaux à cause de ses opinions philosophiques. Il se défend criant haut et fort son attachement à la franc maçonnerie, il assiste à la dissolution de cette institution qui se verra à nouveau autorisée après la guerre et à laquelle Joseph Compère continuera de se consacrer jusqu'à sa mort.

1963

  • Installation de la COLAS à la Martinique.

1964

  • Arrivée du premier vol Paris-Fort de France sans escale : Le Boeing "Château de Vincennes" d'Air France s'est posé 8h30 après son départ. Le vol s'est effectué sans escale d'Orly au Lareinty. (Mercredi 16 décembre)
  • Apparition de la télévision à la Martinique(21décembre).
  • Naissance de (France-Antilles) créé par Robert Hersant en mars. Premier né de la presse" Industrielle" en Martinique.

1965

  • Ouverture de l'Hôtel Bakoua. Cet hôtel reçoit le trophée international de l'Hôtellerie et du tourisme en 1980.

[Page PrécédenteDébut du Site   [Page suivante]