En continuant à suivre le fil rouge de la légende de Thunder Mesa, la ville que domine Big Thunder Mountain, nous tombons alors sur une demeure effrayante, le terrifiant manoir hanté : Phantom Manor. Scène deux du grand western, en quelque sorte. Le très riche propriétaire de la Thunder Mesa Mining Co (la société qui, selon la légende, exploite la mine de Big Thunder) est un certain Mr. Ravenswood. Comme la plupart des personnes qui faisaient fortune à l'Ouest, à cette époque, il décida de se faire construire un grand manoir, dont l'architecture s'inspirait du style que l'on pouvait contempler à San Francisco à l'époque et qui, en outre, ne passait pas vraiment inaperçu dans cette petite ville minière.

Maquette de l'attraction.

Phantom Manor se trouve à la sortie de Thunder Mesa, l'endroit le plus riche de la ville. A l'époque de sa splendeur, le Manoir était une demeure superbe. Dans la salle de bal se trouve une peinture de Julie Svendsen, l'une des artistes de Walt Disney Imagineering, qui montre le Manoir tel qu'il fut construit, selon la légende, avant de tomber en ruines lorsque la mine s'épuisa.

Une maison en ruine à l'intérieur d'un parc Disney ? Walt Disney avait toujours refusé ce concept, ayant d'ailleurs affirmé : "Nous devons nous occuper de l'aspect extérieur du bâtiment. Les fantômes, eux, auront toute liberté pour s'occuper de l'intérieur."

Pourtant les Imaginieurs savaient qu'en Europe communiquer grâce à des symboles est capital, la signalétique étant très complexe à utiliser, du fait de la barrière des langues. L'extérieur de Phantom Manor devait donc tomber en ruines pour bien communiquer l'idée que des phénomènes mystérieux vous attendaîent à l'intérieur.

Phantom Manor de jour, la nuit, un fantôme se déplace parfois de fenêtre et fenêtre avec une bougie.

Cette façade "en ruine" n'en restait pas moins un élément clé de Disneyland Paris et il fallait donc la vieillir artistiquement et avec minutie en conférant aux peintures une subtile patine. Cette subtilité du processus apparaissait comme cruciale aux yeux du coloriste Ron Esposito : "Nous avons vieilli la partie droite de Phantom Manor de manière très intense, car le mauvais temps est censé avoir érodé le bâtiment pendant des dizaines d'années.
Or le mauvais temps vient de l'Est. Les endroits protégés des intempéries, quant à eux, ont des couleurs plus vives."
Les visiteurs qui ont le courage d'entrer dans Phantom Manor embarquent dans un des Doom Buggies pour découvrir les 92 personnages Audio-Animatronics, de l'attraction. Ces véhicules fantomatiques à deux places utilisent un procédé de mouvement continuel nommé OmniMover, système développé pour la première fois dans les années 60 par les Imaginieurs eux-mêmes.

"Le faste, la splendeur intérieure de Phantom Manor montrent que le propriétaire était au fait de sa gloire. La mine d'or était florissante et sa fille splendide", raconte Jeff Burke. "Très amoureuse, elle s'apprêtait à se marier. Son fiancé ayant prévu de l'emmener dans une ville autre que Thunder Mesa, le père devint furieux. Ce qui se passa ensuite, personne ne le sait très bien. Je vous le laisse imaginer."

Les portraits qui s'étirent dans la pièce sans portes ni fenêtres représentent la jeune fiancée. Comme vous pouvez le constater, de nombreux signes prémonitoires jouent contre elle. Le jeune homme vous le découvrez, dans cette même pièce... pendu. "Le visiteur découvre ensuite la tête de Mme Leota, dans sa boule de cristal, cette tête sans corps qui préside à la séance de spiritisme. Sa voix en France est celle de Oona Lind, son visage, toujours celui de l'imaginieur Leota Toombs, comme aux Etats-Unis."

Plus loin, nous retrouvons la jeune mariée et le propriétaire du manoir, appelé "le Fantôme", dont la rage ne fait que croître au fur et a mesure de notre parcours. A la fin de l'attraction, la mariée comme le Fantôme, nous invitent à les rejoindre. Ayant tout compte fait décidé de ne pas accepter leur invitation, nous sortons de l'attraction et nous nous trouvons dans le surprenant cimetière de Boot Hill. Les arbres de Boot Hill sont particulièrement insolites, comme tout le reste d'ailleurs.

Paul Comstock, le responsable de l'aménagement paysager, se souvient de leur histoire : "Nous avons une manière spéciale de déplacer les arbres, qui consiste à faire passer une barre métallique au cœur du tronc. Nous attachons ensuite des cordes à cette barre afin de soulever l'arbre et une fois qu'il est installé, nous rebouchons le trou. Pendant la construction, lors des premières tentatives, les ouvriers de Disneyland Paris ont utilisé un acier trop mou qui se pliait quand on commençait à soulever les arbres. Les arbres qui moururent du fait de ces erreurs furent utilisés tout autour de Boot Hill. Fort heureusement, le poirier que nous avons planté à l'entrée de Phantom Manor et dont nous avons sorti du sol certaines racines pour créer une ambiance mystérieuse a, lui, très bien survécu."

Jeff Burke avec la maquette de l'attraction.

L'acteur américain de film d'épouvante, Vincent Price, dont le rire glace le sang des visiteurs dans la pièce sans porte ni fenêtres.

La séance de spiritisme vue par Christian Hope.

La salle de bal, par Fernando Tenedora.

La Mariée face au lugubre miroir de la coiffeuse.

Maquette de l'intérieur de l'attraction.

Quelques-uns des Audio-Animatronics les plus décharnés et les plus lugubres de Disneyland.

Dessins préparatoires pour l'intérieur de Phantom Manor.

Les étranges habitants de la ville fantôme, dans la scène finale de l'attraction.

BOOT HILL

Les tombes de Boot Hill. Dans les villes de l'Ouest, on appelait Boot Hill (la Colline de la Botte) la partie du cimetière où étaient enterrés les indésirables, souvent pendus les bottes aux pieds.

Source : De l'esquisse à la création

Meilleur Dark-Ride d'Europe en 2003

 

Voici la pré-affiche du film sur Haunted Mansion (Phantom Manor à Disneyland Paris).

Distributor: Walt Disney Pictures

Production Company: Gunn Films (The Country Bears, Daddy Day Care)

Cast: Eddie Murphy, Marsha Thomason, Jennifer Tilly (Madame Leota); other cast not announced yet.

Director: Rob Minkoff (Stuart Little 2, Stuart Little; codirector of The Lion King)

Screenwriter: David Berenbaum (feature film debut; he's part of Disney's writers-in-residence program for fresh new talent; he's also working on a rewrite of Herbie the Love Bug)

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