Antoinette de Gabolde d'Audan, ingénieur hydraulicien, ne tenait plus en place. En effet, son fiancé, Jean-Albert de Jeumont-Schneidre venait de lui annoncer sa visite!! Fébrile, elle lissa soigneusement ses longs cheveux auburns,se débarassa de son allolalie et rajusta son katogan.Elle ne pouvait s'empêcher d'évoquer le mâle visage de Jean-Albert, ses mains fines et racées qui savaient si bien l'émouvoir . Soudain le téléphone sonna. D'une main moite, Antoinette décrocha. Marc !!Son doux visage (photo) s'empourpra. Marc était son vieil ami d'enfance. Ensemble, ils avaient joué à la marelle, à cache-cache, et au docteur dans la propriété familiale de Longe Longe Les Prés, sise prés de Lacaune, où elle se rendait régulièrement en vacances.
- Oui,c'est moi Marc, je reviens d'Amérique où j'ai fait fortune en fabriquant des logiciels compatibles Windows XP.
-Marc, sais-tu que je suis fiancée? J'aime Jean-Albert, et mon coeur est déchiré.
-Antoinette, mon amour, je te ferai l'amour la où tu sais.
-Marc, dans la cuisine?
-Tu sais bien où. Ouvre la porte Antoinette. Nous allons faire une sauce Florida et adhérer à l'Oulibo. Fais péter les chinchards. On va se les faire griller.
-Marc, je ne sais pas, bien que j'aime beaucoup triturer les olives. Mais Jean-Albert tient beaucoup à ses chinchards. Nous allons faire des chichards au gingembre!
- Oui, Antoinette.
- Voyons, il nous faut quatre chinchards de 250g chacun,100 grammes de gingembre frais, 3 blancs de jeunes poireaux, 8 fines tranches de concombre, 3 cuillères à soupes de sauce soja japonaise, et un citron.
-Marc, vous allez demander à votre poissonnier de retirer l'arête en forme de losange située prés de la queue des poissons et d'en lever les filets. Vous pouvez, si vous le désirez, enlever la peau des poissons, mais ce n'est pas obligatoire, car elle est trés fine.
- Votre peau aussi est trés fine, Antoinette.
-Ensuite, Marc, retirez les petites arêtes des filets, rincez les et épongez les. Pelez le gingembre, et râpez le dans une râpe cylindrique équipée de sa grille fine. Lavez les blancs de poireaux et hachez-les finement. Mélangez poisson, gingembre, et poireau.
-Oui, Antoinette, et quoi ensuite ?
-Répartissez la préparation dans quatre coupelles et garnissez de lamelles de concombre. Coupez le citron en quartiers et ajoutez-les dans les coupelles. Versez la sauce de soja dans quatre autres petites coupelles (que de coupelles, Marc!!).
-J'ai faim, Antoinette.
-Servez auusitôt. Chaque convive arrosera la préparation de quelques gouttes de jus de citron et de sauce soja avant de la déguster.
-Je vais vous déguster, Antoinette.
-Ah! Marc!!Je suis désolée de le constater, Marc. Mais votre sexe est napiforme.
-Antoinette, puis-je vous florer avant de vous déflorer ?
-Ah oui, venez Marc, mon ancêtre Louis X en aurait fait autant.
Emporté par son désir, Marc empoigna d'une main Antoinette et de l'autre le CD Windows XP, SP4 qu'il venait de recevoir.
-Ah, je ne peux booter!! s'exclama-t-il
-Ce n'est pas grave, Marc, cela peut arriver, quand on est trés ému, ou avec les logiciels de Bill Gates.
Soudain, le téléphone sonna.
Antoinette de sa dernière main libre saisit l'appareil et décrocha.
- Allo ?
- Oui, ici Jean-Albert, ton fiancé. Je suis en bas, ouvre moi la porte, Antoinette, comme tu m'a ouvert ton coeur.
- Te souviens-tu, Jean-Albert, que tu m'as offert une turbine Pelton ?
-Et si on faisait, tous les trois, une partie?
-Nous allons plutôt pendre la crémière
-Sais tu que Osakana Kikaku, une entreprise de la préfecture d'Oita, dans le sud du Japon, a mis au point une technique pour anesthésier les poissons, ainsi que le rapporte le Nihon Kezai Shimbun.La méthode consiste à presser pendant quelques secondes des poissons fraîchement péchés et toujours vivants sur un matelas posé sur une planche recouverte de trés fines aiguilles. Cette méthode a permis d'endormir des poissons tels que la daurade ou le chinchard pendant une dizaine d'heures. Les experts n'excluent pas l'application de cette méthode à des mammifères marins comme le dauphin, précise le quotidien économique tokyoïte.
- Jean-Albert, j'aime bien quand tu m'expliques. Mais, dis-moi, notre amour passera-t-il l'an 2000? Mon coeur est partagé, et mon corps vibre d'impatience mal contenue.Pendant ce temps, Marc se préparait à partir en voyage de noces. Tout seul. Il avait l'habitude. Mais il avait dans son portefeuille quelques photos de turbines, qui l'aideraient à passer une bonne soirée. Soudain, son portable sonna. "Ah, mon portable sonne", se dit-il. Sans coup férir, il décrocha. "Sais-tu d'où je t'appelle ?", sussura la voix d'Antoinette. "De Fécamp." Chapitre II - La nuit de noces de Marc
Confortablement installés dans leur hotel de Fécamp, Antoinette et Jean-Albert attendaient l'éclipse du 11 août. Jean-Albert se saisit de ses lunettes noires colombiennes, et entreprit d'attacher Antoinette, avec des menottes vulcanisées, aux montants du lit breton. Chapitre III - Eclipse
- Antoinette, montre-moi ton corps, et je te passerai au doigt un anneau nuptial. Il me plairait que dans notre petit groupe, je te module.
D'ailleurs sais-tu que la conjecture de Segal, prouvée par G. Carlsson dans lesannées 80, décrit les morphismes entre les espaces classifiants de groupes finis, vus commes objet dela catégorie homotopique stable appropriée? Cette description a été utilisée par G. Mislin pour montrerque la restriction de G à un sous-groupe H de G induit un isomorphisme des anneaux de cohomologiemodulo p si et seulement si G et H ont la même structure p-locale. D'une part, on cherche à savoir si lesgrands moyens de la topologie algébrique sont effectivement indispensables pour démontrer cethéorème, et d'autre part, on cherche une généralisation de ce théorème pour les blocs de groupes finis- généralisation qui nécessite tout d'abord un travail d'adaptation aux blocs des invariantscohomologiques usuels associés aux groupes finis.
- Jean-Albert, il fait noir !! je suis aveugle !!
- Mais non, Antoinette, darling, tu n'es pas non-voyante. Il est 12h 22, et c'est l'heure de l'éclipse totale.Regarde le rayon vert!
- Prends-moi dans tes bras, Jean-Albert, et formons un groupe fini et commutatif.
- J'aimerais - Jean-Albert sussurait dans l'oreille d'Antoinette - que nous prenions la position numéro 3.
- Si tu veux, Jean-Albert, je suis prête à tout pour te satisfaire.Tu es mon geyser puissant et généreux.Marc s'était bien renseigné. Ses détectives privés de tout - agence Bonnet & Blanc & Worcerstershire - l'avaient prévenu que Jean-Albert et Antoinette passaient leurs vacances en Corse, non loin des îles Lavezzi, lieu du tristement célèbre naufrage de la Sémillante.Sans nul doute, il arriverait à les voir, et approcher l'objet de son permanent désir. Caché dans le maquis, il observait à la jumelle le bungalow superposé où Antoinette abritait sans états d'âme ses turpitudes."Il faut absolument que je consulte un marabout.." se dit-il in petto et en portugais, car il parlait aussi cette langue. Chapitre IV - Antoinette et Jean-Albert et les méduses
Antoinette se dirigea vers la crique, et enleva son peignoir de bain. Elle trempa un délicat doigt de pied dans la mer, avant de le retirer, horrifiée.
- Jean-Albert, une bête immonde m'a mordue !!
- Rassure toi, amour. Tu es une nouille. Ce n'est qu'une méduse. Georgette la méduse.Ecoute-moi bien:- est-il vrai Jean-Albert, que les nouilles se font sauter ?
Je te frapperai sans colère
Et sans haine, comme un boucher,
Comme Moïse le rocher!
Et je ferai de ta paupière,
Pour abreuver mon Saharah,
Jaillir les eaux de la souffrance.
Mon désir gonflé d'espérance
Sur tes pleurs salés nagera
- cela est vrai, amour. Viens, aimons nous, ensuite nous fairons sauter des nouilles à la thaïlandaise. Tu es un ange. J'éprouve envers toi un tropisme positif.
- oui, mais, à force de rencontrer des érudits, j'ai encore ma douleur dans les jambes. Peux-tu me passer mon flacon de Rheoflux et me masser ?
- certains ont démissionné pour moins que ça, persifla Jean-Albert.
- tu es mon père, sévère, dans ta mission massante. Je suis saturée.
- Antoinette, j'aime vos lobes vermiens.
- Et si nous partions, en 2001, voir l'éclipse à Madagascar, chez Luciano...
- Tu es un dorynquet. Viens on va faire tchouk-tchon avec ton cyclotruc.
- Laisse-moi mettre mon grenon dans ta mercantoufle. Tu pourras pigner mon paraseur avec ta dynambouce. Mon goujik!!
- Antoinette, tu te fais des illusions. Il faut arréter de boire.
- Faisons un enfant! Nous l'appellerons Olidal!
- Non. Je préfère Ildevert. Ildevert de Jeumont-Schneidre !
Avec une délectation morose, Antoinette et Jean-Albert lurent des livres obscènes, se livrèrent à des mouvements désordonnés, des baisers et des attouchements. Sans gène aucune, ils se montèrent leurs divers chromosomes. Mais le coeur n'y était pas. Antoinette était lasse d'attendre.Lassée de ses échecs successifs, Antoinette s'était découvert une soudaine passion pour le Go. En catimini, elle se procura une liste de joueurs de go parisiens. Elle s'aperçut vite que l'important était de couper les groupes de pierres adverses. Chapitre V - Antoinette joue au Go
"Couper des pierres", c'est mon truc, se dit-elle, grande castatrice devant l'Eternel. Consciencieuse, elle se procura une revue de Go, et se mit à pratiquer, avec Jean-Albert. Tout en carressant sa grafugne elle réfléchissait à son prochain coup quand Jean-Albert s'écria à brûle-pourpoint :
"Et si nous partions en vacances au Dahomey?"
"Savez-vous que l'eau de cuisson des haricots secs est une excellente lessive pour les cotonnades imprimées? Et puis il faut se méfier des maladies exotiques. J'ai décidé que nous partons pour Chypre. Allons faire quelques provisions chez le vendeur de cocaïne"
Réveuse, Antoinette alluma une Marlboro, tout en se demandant si Marc élevait toujours des huîtres. Sans raison apparente, elle se déshabilla et éclata de rire. "Je vais me fiancer" se décida-t-elle in petto.
La nuit était tombée depuis longtemps. Antoinette se régalait du spectacle de l'occultation d'Ophiucius dans la constellation de l'Ecrevisse, quand arriva sa soeur Simone, portant un élégant bagage en cuir offert par le premier ministre Anglais.
- Simone !! Où étais-tu donc passée?
- Il vient de m'arriver une drôle d'aventure. Figure-toi que j'avais acheté une admirable mutule et ... .
- Attends ! J'entends un klaxon . Il me semble que c'est une Panhard
Antoinette est Marc devisaient à l'arrière de la Panhard. Chapitre V - Antoinette a la migraine
- J'ai envie de vous, Antoinette.
- Vous me voyez navrée, Marc, j'ai la migraine. Et votre soupe japonaise de chinchard m'a laissé comme un arrière-goût d'aji.
- ça ne fait rien, ma douce. Je vais me soulager en étudiant quelques josekis.
- Bonne idée. Je m'en vais quant à moi relire "Du coté de chez Swann" et prende un bain de bulles
Pendant que Marc besognait, une grosse 4X4 doubla la Panhard, fit une embardée, et l'obliga à s'arréter. Descendit de la 4X4 un homme corpulant vétu d'un chapeau de brousse et d'un écharpe du P.S.G.
Rétrotraduction français->anglais->français
(à suivre)