Liste de pratiques et coutumes liées à la Fête nationale du 24 juin, et de quelques commentaires associés.
- Les feux de joie. Voici comment on célébrait la fête à l'Île d'Orléans au début du XIXe siècle. Tous les villages se réunissaient dans la paroisse de Saint-Jean et, comme le raconte le Dr LaRue : "Sur l'ordre du Seigneur, un des habitants transportait sur la grève, en face de l'église, le bois nécessaire au feu : c'était du bois de cèdre invariablement. Après avoir chanté un salut, le curé revêtu de l'étole, se rendait au bûcher. Il le bénissait et ensuite faisait sortir du feu nouveau, en frappant un caillou avec le briquet." On peut déceler l'importance que revêtait encore le "feu nouveau", c'est-à-dire les forces nouvelles et croissantes qu'il engendrait.
- Les défilés. À la fin du XIXe siècle, à Québec et à Montréal, on célébrait d'une façon somptueuse la fête de la Saint-Jean. Les défilés et les décorations prenaient des allures impressionnantes. La fête, écrit Denis Vaugeois, "devient alors cette solennelle occasion qui allie réjouissances populaires et étalement magnifique de toutes les gloires et traditions françaises (...) On affiche avec ostentation les éléments considérés comme les plus nobles de la "nation". Le peuple apprenait à s'apprécier en projetant les plus belles images qu'il avait de lui-même. La solennité des diverses manifestations lui procuraient une plus haute vision de sa destinée.
- Indemnité et congé compensatoire. L'employeur doit verser au salarié une indemnité égale à la moyenne du salaire journalier des jours travaillés au cours de la période complète de paye précédant le 24 juin, sans tenir compte de ses heures supplémentaires. L'indemnité du salarié rémunéré principalement à commission doit être égale à la moyenne de son salaire journalier, établie à partir des périodes complètes de paye comprises dans les trois mois précédant le 24 juin.
- Les volées de cloche. La cloche demeure un point de repère et assure encore, dans de nombreux endroits, un rôle efficace d'instrument d'appel. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, on utilisait la sonnerie des cloches pour régler le travail des vignerons et des laboureurs employés à la journée ou pour appeler les habitants à une activité. Dans certaines coutumes, la cloche est aussi un présage de bonheur : les femmes enceintes frappaient une cloche grave pour avoir un bel enfant et les fiancés tintaient une cloche aiguë pour faire un mariage heureux.
- Les bains du 24 juin. Au début du XIXe siècle, à Saint-Jean Deschaillon et à Trois-Rivières, Benjamin Sulte nous rapporte une coutume qui est bien connue. Le premier bain de l'année dans le fleuve se prenait le soir du 23 juin, au milieu des cris de joie et des ébats de chacun. À partir de la Saint-Jean, aujourd'hui jour de la Fête nationale, on considérait que l'été était arrivé et qu'il faisait suffisamment chaud pour s'y baigner à l'aise. Cette coutume n'a pas seulement une relation avec la température. À ses origines, elle était plus profonde, elle était liée à la naissance.
- La grand tablée. Les gens du Québec ont toujours aimé se retrouver autour d'une table pour partager la nourriture, faire des blagues et jaser. Les repas communautaires qui se multiplient dans les villes et les villages du Québec, représentent une nouvelle façon d'exprimer notre convivialité. Les habitants d'un quartier y font connaissance. Les voisins qui, le plus souvent, ont peu le temps ou l'habitude d'échanger, en profitent pour y passer un bon moment ensemble.