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LES COSTUMES :

Film : Les anges de thermidor


La révolution a été un éclatement, un "big-bang" qui a libéré l'individu dans sa façon de vivre en société, en famille, entre amis, compagnes et compagnons, au travail et au loisir.

Fi des préjugés et vive la liberté !

Très vite la mode évolue pour atteindre les extravagances des "Merveilleuses" et des "Incroyables" du directoire. Sous la terreur, le citoyen a froid et faim, il n'est vraiment pas fortuné et il s'habille de bric et de broc et récupère même les habits des nobles en banissant les attributs aristocratiques et en arborant toutes les couleurs et surtout les bleu, blanc et rouge.

Le port de la cocarde était une nécessité gage de survie, car son absence désignait le suspect. Les sans-culottes, cela va de soi, ne portent plus la culotte signe de richesse et réhabilitent le pantalon discrédité par la monarchie. Chaque citoyen récupère un sabre, une épée, un fusil ou à défaut se confectionne une pique (*) ou tout au moins un gourdin.

Le couvre-chef est essentiel. Le chapeau aux larges bords relevés est orné de plumes d'autruche venues d'Egypte : Un bord relevé de face avec trois plumes teintées aux trois couleurs, c'est un élu ou un magistrat; deux bords relevés avec plumes, c'est un militaire; trois bords, c'est un tricorne, qui sied aux nouveaux bourgeois.

Quant au peuple, c'est le bonnet de la liberté, le phrygien rouge qu'il coiffe avec fierté les jours de fête et pour le quotidien, il se confectionne un képi à sa fantaisie et toujours avec la cocarde.

Les cheveux sont parfois courts, mais le plus souvent longs, frisés, vaporeux ou flous, et ils flottent au delà de la charlotte ou du chapeau. L'homme porte aussi la boucle d'oreille. Les femmes s'agitent dans les rues plus que dans les assemblées politiques ou Sociétés Populaires et s'habillent sans trop de recherche et même certaines, comme les hommes, en sans-culottes.

Pour tous, les plumes, les rubans, les écharpes à franges ajoutent à l'exubérance un semblant de luxe artificiel, illusion d'une liberté criarde si peu encore assurée.

Partant de ce constat il fallait concevoir les costumes dans cette variété colorée et expressive.

Notre souci n'a pas été de réaliser une reconstitution fidèle toujours trop apprêtée, neuve et rutilante, mais plutôt de souligner les traits essentiels avec un brin de fantaisie et d'excés. En cela nous avons été aidés par les caricatures anglaises de l'époque dont les auteurs n'ont pas manqué de brocarder, les révolutionnaires sanguinaires français.

Nous n'avons pas fait livrer les plumes d'autruches d'au delà des mers, mais nous avons déplumé quelques croupions de l'élevage de Monsieur Gadeau à Saint-Saud-la-Coussière en Périgord et orné le chapeau périgourdin en relevant les bords suivant la qualité du personnage.

Si pour les acteurs principaux, redingotes, tenues de garde, soutanes, robes ont été confectionnées, pour les autres personnages nous avons retaillé et décoré leurs propres vêtements, usagés afin qu'ils se sentent à l'aise parce que déjà "culottés" dans la nuance de notre langue.

Avant chaque tournage les figurants venus déjà en tenue paysanne traditionnelle, trouvaient dans des malles les attributs complémentaires ayant le "label" révolutionnaire.

Les hommes ne devaient pas se raser depuis l'avant-veille. C'est ainsi que la barbe et l'habit faisaient le révolutionnaire...


Voir les autres illustrations.

Textes et dessins de M.M.L., "Les anges de thermidor" (Style : film d'époque, drame, (P) année 2004, durée 1h33, langue française, réalisateurs M., M. & P. Labroue).



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