Inventé dès 1932 par l'autrichien Gustav Tauschek, le tambour magnétique a été la première mémoire cinétique magnétique utilisée dans les ordinateurs au début des années 1950 (il remplace les tubes de Williams sur le Manchester Mark 1).
C'est en fait la première mémoire fiable de capacité relativement importante (de 100Ko à qq.Mo) et de temps d'accès court (pour l'époque). Il a permis aux ordinateurs de faire de gros progrès, servant à la fois de mémoire principale et de mémoire de masse. On y stockait aussi bien les programmes que les données; il servait en particulier pour la mémoire virtuelle.
Le principe en est simple : un cylindre est révétu d'un revêtement magnétique. Une série de têtes est disposée suivant une génératrice, chaque tête écrivant sur une piste. C'est onéreux car il y a autant de têtes que de pistes, mais c'est rapide car les têtes n'ont pas à être déplacées et le temps d'accès moyen est 1/2 tour. Les programmeurs faisaient des miracles pour disposer les instructions sur les pistes de façon à ce que lorsqu'une instruction se terminait, la suivante arrivât sous la tête.
À partir des années 1960 les tambours ont été détrônés par les tores (environ 10000 fois plus rapides) dans leur rôle de mémoire principale et par les disques un peu plus lents (car il faut positionner la tête sur la bonne piste) mais beaucoup moins chers et de plus grande capacité, dans leur rôle de mémoire de masse.