ATARI
LA PREMIERE MAJOR DU JEU VIDEO
1972-1983
version 1.0 du 23 nov 2002,
article en open write*
première synthèse : Frank Beau
***En 1972, Atari produit 10.000
unités de Pong en quelques mois, mais de nombreux clones apparaissent
dans les salles d'arcade -une douzaine, avant que Nolan Bushnell ne
pense à déposer le brevet. Ainsi Nolan Bushnell est-il le premier
à avoir transformé l'expérience vidéoludique en activité profitable.
Dans le même temps la console Odyssey a bien du mal à démarrer mais
le jeu Pong lui permettra de décoller et d'atteindre une vente de
100.000 unités. Nolan Bushnell est souvent considéré comme l'inventeur
du jeu d'arcade. Or, à la même époque comme on l'a vu (cf
Archéologie du jeu) deux étudiants du MIT tentent de commercialiser
Galaxie Game (1971), mais surtout, bien avant cettte époque,
en 1966 un jeu appelé Le Periscope fut mis sur le marché par
le fondateur de Sega David Rosen.
I.
L'ère du jeu d'arcade 1972 -1977, la naissance d'Atari et l'ère PONG
***Dès 1973 Pong est un véritable phénomène
dans les salles d'arcades. Six milles exemplaires sont vendus à 1000
dollars pièce. Nutting voudrait revenir sur ce marché, regrettant
de ne pas s'être soumise aux exigences de Nolan B. Car dès la fin
de l'année 73, 23 compagnies se sont lancées dans la production de
jeu d'arcade, réduisant d'entrée de territoire commercial d'Atari
(une version Dr Pong existe même pour les hôpitaux). Atari est
la première société à prendre contact
avec la société Namco au Japon. Cette année, la compagnie réalise
3.2 millions de $ de chiffre d'affaires. Atari compte rapidement près
de 80 employés. Elle invente ainsi un certain style "underground"
dans la façon de gérer l'entreprise . Les horaires sont
libres, la musique hard rock est à fond dans les locaux. Bushnell
est forcé de mettre en place des caisses noires pour payer les amendes
des employés pris en possession de "shit", ainsi que pour
les avortements thérapeutiques. Le credo de l'entreprise est alors
: "Nous voulons faire des jeux, pas des bombes".
***En 1974 Atari lance le jeu d'arcade
Touch Me. Quatre boutons s'allument dans un ordre aléatoire,
ordre que le joueur doit restituer en un temps limité, les séquences
devenant à mesure que le jeu avance, plus longues et rapides. Le jeu
ne rencontre pas de succès mais Ralph Baer emprunte à son tour de
concept et en fait Simon qui commercialisé par Milton Bradley,
connaîtra un véritable succès à la fin des années soixante dix. Atari
lancera sa propre version portable mais le jeu Simon ne lui
laissera aucune place.
***En 1974 l'activité industrielle d'Atari
est importante, la société produit un jeu toutes les six semaines.
Sous l'impulsion d'Harold Lee, Atari travaille sur la conception de
sa première console domestique, sur le modèle de l'Odyssey. Des membres
d'Atari quittent la société pour former Kee Games (un ami de Bushnell
Joe Keeman), pour créer de la compétition avec Atari. [à vérifier].
Steve Bristow créé Tank, qui devient un succès […].
Les deux sociétés fusionnent. Joe Keeman devient président d'Atari.
***Naît alors le projet Home Pong
(Al Alcorn), la première console entièrement destinée au jeu Pong,
qui sera un échec commercial, les magasins spécialisés ne croyant
pas dans ce produit. C'est en 1975 que le jeu est enfin distribué
grâce à un partenariat avec une entreprise d'articles de sport. La
chute du prix des composants permet de baisser le coût de fabrication
et de la vendre moins chère que l'Odyssey. Le marché de la console
Pong est lancé. Atari réalise un chiffre d'affaire de 40 millions
de $ et 3 millions de bénéfices en vendant 150.000 unités. En 1975
Tom Quinn, de Sears Roebuck, propose de racheter toutes les unités
de Pong qu'Atari peut fabriquer, et de s'occuper de la publicité et
de la commercialsiation. Il demande à Bushnell de doubler ses capacités
de productions, et obtient les droits d'exclusivité sur Pong pour
un an. Le jeu sera vendu avec le logo Sears Tele-Games, et devient
la sensation de Noël 1975. Atari diversifie ses jeux et lance Space
Race et Grand Tak.
En 1976 Atari est concurrencé par d'importantes compagnies dans le
secteur des jeux d'arcade, se lance dans la fabrication de fleepers.
La sociétié rachète Cyan Engineering qu'elle intègre à son unité de
recherche développement.
Breakout de Steve Jobs
et Steve Wozniak
En 1976 Steve Jobs rentre chez Atari, Nolan le charge de mettre au
point Breakout, considéré comme la deuxième génération de jeu
vidéo. Steve Wozniak le rejoint, et ensemble, ils vont réaliser le
jeu en cinq jours. Jobs remporte 5000 $ et Wozniak 350 $. "Les
ventes s'essouflent sensiblement et Bushnell veut alors lancer un
nouveau type de jeu qui pourrait relancer les ventes. L'idée d'un
casse briques émerge alors, mais les ingénieurs demandent plusieurs
mois avant de pouvoir proposer un prototype ! Bushnell lance un appel
à ses employés. Dans le tas, un jeune homme du nom de Steve Jobs affirme
pouvoir réaliser ce jeu en trois jours. Bushnell accepte et rélève
le défi. En fait, c'est un ami de Steve Jobs, Steve Wozniak, un génie
de l'électronique, qui fabriquera la machine, en échange de parties
gratuites aux jeux d'Atari. Jobs s'occupe alors du jeu lui-même. Mais
la machine n'est pas tout à fait au point, par exemple, lorsque l'on
perd la balle, on voit s'afficher 'oh merde !' à l'écran. Ainsi est
né Breakout" .
II. L'époque WARNER
De la crise à la domination du marché 1977-1982
1. 1976-1978 Bushnell et Warner,
la sortie de la VCS
***En 1976-177 Atari va être concurrencée
par les consoles Coleco, Studio II de RCA (sortie en janvier 1977,
titre éducatifs, jeux en N&B, cartouches) et surtout Channel F de
Fairchild qui invente la console à cartouche interchangeable mais
ne resistera pas longtemps à la VCS. Cette année-là,
c'est aussi l'apparition des premiers micro-ordinateurs comme l'Altaïr.
Kee Games et Atari fusionnent. Bushnell veut lancer l'Atari 8000 mais
n'en a pas les moyens. La société se lance dans le développement d'une
nouvelle console. Le prototype "Stella" est proposé par Joe Decure,
Ron Mihner et Steve Meyer supervisé par Jay Mine, le futur créateur
d'Amiga. En ocobre 1976, Bushnell est à la recherche de fonds. Il
prend contact avec Disney et Universal Studios mais Manny Gerard le
Vice-Président de Warner a vu le prototype de la VCS en laboratoire
et comprend immédiatement qu'elle fera le tour du monde. "Holy
Shit! This is going to take over the world" s'exclame-t-il. Nolan
Bushnell revend son entreprise pour 28 millions de dollars (touchant
au passage une prime de 15M$). Il est nommé Chairman of the Board
et Joe Keeman président. Warner décide alors d'investir 100 millions
de dollars pour lancer la Stella. La console qui finalement sera baptisée
la "VCS "sort en novembre 1977. Quatre cent mille exemplaires
sont produits. Elle est vendue avec neuf jeux et proposée à Noël aux
américains pour 200$. Le marché ne décolle pas immédiatement. Atari
survit durant cette première période de crise grâce aux investissements
de Warner. Si le succès n'est pas immédiat la VCS révolutionne pourtant
le monde des consoles de salon. L'Odyssey va rapidement faire figure
d'ancêtre. La machine est articulée autour d'un processeur MOS Technology
6502 (6507 ?) et chaque jeu est présenté sous forme d'une cartouche
comprenant une puce ROM de 4k. Mais la VCS c'est aussi 128k de RAM
pour enregistrer les scores, trois pistes sons, une vitesse d'horloge
de 1.19 Mhz (cinq cent fois moins les ordinateurs actuels de 2001).
La première version de la console est différente de celle qui sera
commercialisée plus tard en France. Elle comporte six boutons argentés
(au lieu de quatre sur la version européenne). Elle est fabriquée
à Sunnyvale dans la Sillicon Valley mais les usines seront bientôt
transférées à Hong Kong et Taiwan.
La puissance d'Atari dès l'année 1978 et durant les trois années qui
vont suivre, repose sur le fait que tous les titres crées par les
laboratoires Atari ou diffusés par la firme californienne sont très
facilement adaptables pour la console. La logithèque de la VCS va
devenir une référence. Les hits vont s'y succéder très répidement
: Breakout, Pitfall, Pole Position, Galaxian. Spacewar, Outlaw.
Pendant l'été 1978 la firme engrange d'importants bénéfices. Cette
année-là apparaissent les premières vraies concurrentes : l'Odyssey
2 de Magnavox (Videopac en Europe) et l'Intellivision de Mattel Electronics,
Bally dans le secteur de l'arcade. Un nouveau marché va imposer une
réorganisation de la société. Au département Arcade, s'ajoutera le
département "Home Entertainment", puis celui des micro-ordinateurs.
Dès l'hiver 1978 Atari inaugure la méthode du "rationnement"
des consoles lors de leur sortie sur le marché, que l'on connaîtra
plus tard avec les consoles Sega, Nintendo et Sony partout dans le
monde.
En désaccord sur le lancement de la VCS, rebaptisée Atari 2600, et
accusé par les dirigeants de Warner d'être responsable des premières
pertes d'Atari lors de ce lancement, Bushnell va quitter la société
en 1978 avec des indemnités record. En partant, il rachète à Atari
les droits d'exploitation des Pizza Time Theatre, et lance
dans la foulée une chaîne de restaurants dans tout les pays : Chuck
E. Cheese! combinant restaurant et salle d'arcade. On peut y admirer
des animaux robotisés, jouer à des jeux électroniques ou des jeux
d'arcades tout en mangeant une pizza. La mascotte de l'établissement
est le rat Chuck E.Cheese. Ray Kassar surnommé "The Czar" devient
le PDG d'Atari au début de l'année 1979. Les méthodes vont alors changer
radicalement, l'ère hippie se termine, beaucoup d'employés quittent
la société.
2. 1979-81. L'âge d'Or d'Atari,
Space Invaders
En octobre 1978 sort Football le premier jeu utlisant un Trackball.
Ce système de contrôle révolutionnaire est basé sur une boule partiellement
enfoncée dans la machine que le joueur fait tourner du bout de ses
doigts. Son utilisation se généralisera à toutes les applications
informatiques, au même titre que la souris. (voir aussi les
dates des jeux : Air-Sea Battle, Basic Math, Blackjack, Indy 500,
Star Ship, Street Racer, Surround and Video Olympics).
L'année 1979 est marquée par le développement du marché des consoles.
La sortie de l'Intellivision de Mattel et de la Videopac de Philips
mais aussi des premiers micro-ordinateurs grand public, va obliger
Atari à trouver son rythme de croisière. En 1979 Warner réalise que
le marché des consoles peut exister en dehors des fêtes de Noël, et
décide dès janvier de faire la promotion de l'Atari 2600 toute l'année.
Jusqu'ici les consoles de jeu étaient associées au marché des jouet,
ce qui apparaît clairement dès 1975 en France à la lecture de la revue
Science et Vie qui chaque mois de décembre publie dossier sur
le jeux à la mode, dans lesquels commencent à se trouver les premières
consoles telles que l'ES2201 de Philips en 1975, puis la Videopac
dès 1978. Quatre cent mille VCS sont vendues en 1979, rapportant 200
millions de CA à Atari.
En 1979 Atari créé douze nouveaux jeux. La société décide de
quitter le marché des fleepers mais va enchaîner les succès dans les
salles d'arcades. Howard Delman réalise Lunar Lander en août
1979. Le principe est le suivant : le joueur doit aider un module
spacial à alunir en douceur. C'est le premier jeu d'une série à
graphisme vectoriel d'Atari. En novembre Howard Delman, Ed Logg et
Lyle Rains réalisent Asteroids, 70.000 unités sont vendues.
Il détrône Space Invaders de Taito qui a ce moment connaît
un gros succès dans les salles d'arcades depuis sa sortie pendant
l'été 1978 au Japon (arrive aux US et en Grande Bretagne en 1979).
La productiton de Lunar Lander est arrêtée.
L'une des clés du succès d'Atari est de faire de bonnes adaptations
des jeux d'arcades connus du grand public. Pour être compétitive face
à Mattel et l'Odyssey 2, Atari décide d'adapter Space Invaders
sur console, son premier jeu " killer-app". Le jeu sort sur le marché
en janvier 1980. Il est si populaire que pour la première fois le
public achète la console VCS uniquement pour retrouver Space Invaders.
Les quatre cent mille exemplaires sont vendus. Nous sommes en pleine
époque Star Wars. La VCS va dominer 80% du marché jusqu'en
1982.
***En 1980 Atari réalise Adventure
le premier jeu vidéo à contenir un "Easter Egg", un crédit pour son
programmeur, Warren Robinett. Mais cela n'intervient qu'après une
vague de départs chez Atari, de programmeurs lassés de voir leur nom
absent des notices et des emballages. Il 'agit bien de la première
forme de revendication du droit d'auteur et de la propriété intellectuelle
dans le domaine du jeu vidéo. L'exemple le plus édifiant est celui
de Rick Mauer, le programmeur de la première version de Space Invaders
pour la VCS (un million d'exemplaires), qui toucha 11.000$, alors
que ce jeu rapporta 100 millions de $. Il ne fit aucun autre jeu pour
la société et fut licencié six mois plus tard au cours d'un plan de
restructuration. David Crane, Alan Miller, Bob Whitehead et Larry
Kaplan des anciens d'Atari vont créer Activision le 25 avril 1980,
une société qui ne tardera pas à concurrencer Atari avec des jeux
originaux, notamment de simulation sportive. Ils commercialisent les
jeux Dragster, Fishing Derby, Checkers et Boxing très bien
accueillis par le public, et démontrent ainsi pour la première fois
qu'il peut exister des meilleurs jeux sur Atari 2600 que ceux qu'Atari
est capable de produire. Atari va tenter de se retourner contre Activision
accusant les programmeurs de violation de la confidentialité,
essayant de les empêcher de vendre ces jeux, mais ce sera un échec.
Activision réalise 70M$ de chiffre d'affaires cette année-là.
En novembre 1980 Howard Delman, Roger Hecor et Ed Rotberg créent Battlezone,
le premier jeu d'arcade en vue subjective 3D, où le joueur pilote
un char dans un champ de bataille (75000 unités vendues). Le ministère
de la défense des Etats-Unis demande à Atari d'étudier une version
améliorée du jeu pour l'entraînement de ses soldats.
En 1980 Atari organise les premiers championnats et tournois internationaux
sur VCS pour promouvoir ses jeux. Des compétitions régionales sur
Space Invaders dans les régions et la finale à New York. En août
1980 deux millions de VCS ont été vendues aux Etats-Unis.
A la fin de l'année 1980 Atari réalise 415M$ de CA avec 77M$ de bénéfices,
ce qui représente un tiers de bénéfices de la compagnie Warner et
constitue la croissance économique la plus rapide de toute l'histoire
des Etats-Unis.
***L'année 1981 sera plus difficile pour
Atari. Elle sort Asteroïd (Brad Stewart) qui sera le jeu le
plus vendu de l'histoire d'Atari tous supports confondus. Ce jeu présente
une nouveauté : "le scoring", la possibilité pour celui qui établit
le meilleur score d'entrer son nom abrégé en trois lettres. 80.000
unités sont vendues aux USA, mais le succès sera moindre dans le reste
du monde.
Des tentatives plus avant-gardistes à présent avec le
jeu Cosmos, une console portable qui utilise des hologrammes
n'intervenant pas dans le jeu, ayant plutôt une fonction esthétique.
La commercialisation de ce jeu n'aura jamais lieu. En revanche dans
les salles d'arcades sort le premier jeu en couleur avec graphisme
vectoriel, créé par Jeff Minter. En raison de l'instabilité matérielle
de ce procédé l'expérience s'arrêtera là, mais le jeu est un grand
succès. Missile command la deuxième version de Space Invaders
sort à la fin de l'année. En juillet 1981 Atari a produit 43 jeux.
Space Invaders, Asteroïds et Missile Command sont les
trois plus importants. Puis viennent Breakout, Adventure, Circus
Atari, Indy 500, Night Driver et Video Pinball. Les consoles Pong
comme le signal un article dans Science et vie en décembre
1977 (n°723) : "Si le jeu vidéo est utilisé pendant plusieurs
heures, il faut éviter de régler la luminosité du téléviseur au maximum
quel que soit le modèle du jeu. En effet les raquettes et surtout
le filet étant toujours au même endroit risquent de provoquer un vieillissement
prématuré du revêtement interne du tube cathodique et des traces sombres
pourraient alors apparaître durant la réception des programmes TV
normaux. Ce type de vieillissement est irrémédiable : il est donc
préférable de l'éviter, sinon de le ralentir". Des programmeurs
trouvent alors la parade et créant des routines changeant la couleur
de l'écran régulièrement pour éviter de brûler l'écran comme avec
les consoles Pong.
La console Intellivision a beau être supérieure technologiquement,
en 1981 Atari est toujours leader du marché. Le marché se réduit cette
année-là à la concurrence entre ces deux consoles, mais des
sociétés nouvelles se sont montées, telles que Imagic et Games
By Appolo. La société Imagic est fondée par des programmeurs démissionnaires
d'Atari et de Mattel, qui travaillant sur la VCS et l'Intellivision
etaient à leur tour excédés par la non reconnaissance de leur
travail.
La VCS est commercialisée en Europe en janvier 1980. Elle présente
une façade couleur bois avec quatre boutons argentés en façade et
deux boutons de difficulté à l'arrière. Elle est livrée avec 2 manettes
(les CX40). Une version façade noire sera commercialisée par la suite.
En France, la console décolle en 1982 et 84. Des clubs se montent
un peu partout. PECF, une filiale française de la Warner sort son
magazine l'ATARIEN dans lequel on peut trouver des compte-rendus sur
des championnats sur 2600 en EUROPE, des tests de jeux. En France,
les dernières consoles 2600, se vendront en 1986 à 490Frs avec une
cartouche. 125.000 VCS sont vendues en Grande Bretagne, et 500.000
Space Invaders car il va exister très vite plus de cent versions
différentes de ce jeu (bombes zigzagantes, etc.). En Grande Bretagne
Ingersoll Electronics une filiale de Heron Corporation importe la
VCS. Le manuel d'instruction dit : "Atari, une autre bonne idée
d'Ingersoll" (précisons). Atari rachète les
droits pour 21 millions de $. Ingersoll vend 11.000 unités en août
1980, trois fois ce qu'elle avait espéré. A sa première sortie en
GB en 1978/79 la VCS coûtait 169£, et les cartouches étaient à 15£.
Le prix de la console fut abaissé à 99.95£ en 1980, en dessous de
la barrière psychologique des 100£. Ce marché comprit alors qu'en
réduisant le coût du hardware on pouvait réaliser des profits importants
sur la vente des jeux.
***La troisième activité d'Atari entre
1976 et 1981 est celle des micro-ordinateurs. En 1976, Steve Jobs,
un ancien d'Atari était venu demander conseil à Bushnell pour le lancement
de sa création, l'Appel IL. Bushnell l'avait soutenu. Jobs se lance
alors dans l'aventure Apple. Nous voyons ici que l'univers du jeu
et des consoles précède bel et bien celui de la micro-informatique,
en constituant même le terreau principal. Mais c'est en 1978 seulement
qu'Atari va rejoindre les trois leaders que sont Apple, Commodore
et Tandy en lançant les ordinateurs 8 bits 400 et 800. Seulement le
public n'adhère tout de suite pas associant Atari au monde du jeu
et non de l'informatique. Les Atari 400 et 800 ne parviennent pas
à prendre la place que la VCS occupe dans le monde ludique et à détrôner
les trois pionniers du marché de l'époque mais Atari parvient tout
de même à se faire une place de choix, qu'elle consolidera avec les
séries XL et XE (notamment le 800XL devenu l'ordinateur familial).
Mais des problèmes d'incompatibilité pousseront une partie du public
à se rabattre sur les Atari 400 et 800. L'année 1979 verra l'arrivée
du Commodore, le Vic 20 et en 1982, du Commodore 64. Un ordinateur
qui va marquer toute une génération, dont le succès est orchestré
par Jack Tramiel (déjà père du KIM1, premier micro-ordinateur à carte),
l'un des grands visionnaires de la micro-informatique aux côtés de
Steve Jobs et Bill Gates. Toutes activités confondues Atari réalise
en 1981 un chiffre d'affaires de 2 milliards de dollars. Atrai une
société connue dans le monde entier emploie 10000 personnes et occupe
plusieurs buildings dans la Sillicon Valley.
III. La fin de l'âge d'or, le premier crash du jeu
vidéo 1982-1983
***Après le procès contre Activision,
Atari obtient le droit de distribuer des licences sur sa console en
échange de royalties. En mars 1982 The Economist publie un
article sur Atari constatant que la société représente 75% du marché,
et réalise 400 millions de $ de profits, ce qui a pour effet d'encourager
d'autres entreprises à se lancer sur le marché. En 1982, en un temps
record, une douzaine de compagnies apparaissent : Venturevision, SpectraVision,
Telesys, CBS, 20th Century Fox, US Games, M Network, Tigervision,
Data Age, Imagic et Coleco, Parker Bros (GB ?), Apollo, Bomb. On trouve
même une société spécialisée dans les jeux pornographiques appelée
Mystique. Cela permettra à Atari d'enregistrer un chiffre d'affaires
conséquent de 203M$, mais les bénéfices sont faibles, la concurrence
s'est nettement affirmée. En décembre 1982 Geiffrey Wheeler le directeur
de la rédaction de Merchandising Magazine annonce qu'il y a 400 jeux
différents sur le marché.
***En 1982 Atari sort Pac Man
et ET, deux jeux fortement critiqués par la presse. Les analystes
financiers de Wall Street prévoient 200M$ de vente. Même si Pac Man
se vend assez bien (300.000 unités) il est considéré comme une pauvre
adaptation du jeu d'arcade faisant alors référence. Son "Game Play",
et ses graphismes de mauvaises qualités font perdre à Atari sa crédibilité
dans la profession. Mais le jeu permet de relancer la 2600, des concours
de Pac Man sont organisés dans les rayons des supermarchés. Atari
gagne néanmoins son procès contre Magnavox accusée d'avoir plagié
Pac Man avec K.C Munchkin. Mais la situation va s'aggraver en 1982
avec la sortie de E.T, un jeu qui décoît le public. Atari va tenter
de sortir son premier jeu d'aventure Earthworld prévu en quatre parties,
mais la série ne sera jamais complétée.
***La Colecovision de CBS arrive sur
le marché en 1982 qui présente des qualités graphiques supérieures
à la VCS. Atari riposte en sortant la 5200 équipée d'un Joystick,
et renomme la VCS Atari 2600. Le système est équivalent à la Coleco
mais la 5200 n'est qu'un ordinateur Atari 400 redisigné. Le prix de
l'Atari 2600 baisse de 100$ et sa carrière est momentanément relancée
par la compagnie Arcadia qui créé un périphérique appelé "Supercharger"
qui permet de lire des jeux sur bande magnétique, et d'étendre les
capacités de la 2600. Les vente de la 5200 sont moins bonnes que prévu,
cette console n'étant pas compatbilble avec les cartouches de la 2600
et le public n'étant pas demandeur d'un Joystick analogique. La concurrence
de Mattel et de Colecovision est de plus en plus grande. En février
Atari va annoncer la sortie de "My favorite computer", compatbile
avec la 2600 mais cet ordinateur ne sortira jamais. En mars Atari
entreprend de créer l'Ataritel une division spécialisée dans le développement
d'ordinateur vidéo connecté au réseau téléphonique. Six cents employés
sont licenciés, la fabrication est transférée à Hong Kong et Taiwan.
En avril Atari ferme son usine d'El Paso au Mexique, des camions entiers
déversent dans des décharges des jeux et des consoles invendues. Dès
le moins de juin Warner annonce la perte de 28..4M$, le pire déficit
de son histoire. Le marché de la VCS est maintenant saturé, les jeux
étant trop chers. En juin Ray Kassar est accusé de malversation. Le
6 septembre James Morgan est nomé CEO d'Atari Inc. Cette année là
les ordinateurs 400/800/1200 Xl sont remplacés par le 600XL et le
800XL. Les pertes d'Atari sont de 536M$. Suite aux échecs commerciaux
d'Atari, la direction de Ray Kassar est remise en cause mais ce dernier
reste en place. Les distributeurs ne parviennent pas à écouler des
stocks de jeu. Le 7 décembre il vend 5000 parts de Warner et réalise
un profit de 81000$. Entre le 7 et le 14 déembre des mouvements boursiers
font écrouler l'action d'Atari. Des premières rumeurs de crack de
jeu vidéo circulent.
***En 1983 Zimag et Ultravision, mais
encore Amiga sont arrivés sur le marché, et d'autres fabricants des
jeux ou des périphériques. Mais il y a trop de produits différents
comparativement à la demande, et dès la fin de l'année 1983, plusieurs
compagnies doivent déposer le bilan (US Games, Data Age, Games by
Apollo, Telesys). Le premier "Crash" de l'industrie du jeu vidéo a
eu lieu. La domination d'Atari n'est plus, le marché de la console
périclite. Pendant l'année 1983, Atari perd jusqu'à un million de
dollars par jour. La première ère des consoles s'achève incapable
de relever la concurrence des micro-ordinateurs Commodore et Apple,
sont puissants, proposant des jeux plus originaux avec de meilleurs
graphismes. "En 1983-84, l'industrie du jeu vidéo traverse une
période de crise. En effet, le déclin de l'industrie fut causée par
le désintérêt des consommateurs face à une avalanche de mauvais jeux
et par la concurrence des micro-ordinateurs. Atari fait alors face
à de sérieux problèmes financiers et est vendu à Tramiel Technologies
Ltd. Cette vente relègue la nouvelle console 7800 aux oubliettes.
La nouvelle administration décide de lancer Atari dans la production
d'ordinateurs personnels et de délaisser le marché des consoles (ce
qui n'empêcha pasAtari de relancer la 2600 et la 7800 dans de nouveaux
boîtiers un peu plus tard)".
RESTE A TRAVAILLER : L'évolution des techniques et matériaux à
cette époque - La première revendication des auteurs - Le style Underground
d'Atari - Atari dans les films de l'époque - Les raisons de la croissance
fulgurante d'Atari entre 1979 et 1982 (marché de la télévision, imaginaire
cinématographique, maturité des techniques informatiques, entrée de
la micro-informatique dans les foyers, une deuxième génération d'informaticiens,
les enfants de l'après-guerre. - Effets sociologiques marquants (retrouver
des textes et éventuellement des travaux théoriques). - Bibliographie
: Keith Ainsworth, http://retrogamer.merseyworld.com/ - Pong dans
les années 70 - Le jeu space invaders en arcade dans les années 79-81
-Interaction entre les sociétés. Notamment Mattel Fairchild, Odyssey
et Coleco et les clones de Pong. - Le jeu centipede - Voir les articles
sur atari - (http://www.atari-history.com/articles/articles.html)...
Quelques
site en référence
Liens
Atari sur Gamotek
Site
sur L'atarien
Site
amateur sur l'Atarien
Atari
2600 Connection
Championnat
Sunnyvale, 1984
Article
de Russ Perry Jr sur Sworquest (AtariAge)
*
Un article en "open write" est une contribution appelée
à être relue et corrigée par plusieurs auteurs,
et évoluer à partir d'une version 1.0 proposée
par un auteur racine. Vos corrections, ajouts, seront prises en compte
si elles sont pertinentes et le nom de chaque contributeur figurera
dans une liste accompagnant l'article. Il peut exister plusieurs degrés
de contribution. A suivre.