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LA CANONNADE    
Très vite, le dispositif est parachevé quand le hasard veut qu'un détachement de trois mille Russes "ultra-loyalistes" soit de passage en France. Aussitôt, certains apprennent les rudiments du canon de 75, que l'armée française met à la disposition de cette troupe providentielle. Le 12 septembre, la population civile de La Courtine est évacuée. Le 14, le général commandant le corps expéditionnaire donne quarante-huit heures aux rebelles pour se rendre.

Le 16 septembre, à 10 heures, fin de l'ultimatum, personne n'a quitté le camp. Globa donne l'ordre aux musiciens de jouer la Marseillaise et la Marche funèbre de Chopin. Au même moment, les premiers obus s'abattent sur le camp. Les musiciens sont les premières victimes, alors que, incrédules jusqu'à la dernière minute, les dix mille assiégés du camp paniquent et courent se réfugier dans les casernes. Cette canonnade dissuasive épargne les bâtiments du camp, inauguré en 1905 ; évite de causer de trop gros dégâts matériels. Les tirs d'obus hachent chaque heure de ce 16 septembre. La nuit suivante est entrecoupée de quelques tirs de mitrailleuses tenues par les plus courageux des rebelles.

Le 17 au matin, les canons de 75 se remettent en batterie et les redditions, d'abord éparses, se multiplient tout au long de la journée jusqu'à ce que les plus déterminés des assiégés se retrouvent une centaine à la nuit tombée. Ces derniers se battront toute la journée du 18, bâtiment par bâtiment. Pendant ce temps, les soldats français, restés jusque-là en observateurs, parquent dans les champs alentour les huit mille cinq cents hommes qui se sont soumis. Le 19 septembre à 9 heures, l'opération est terminée. Globa est arrêté.
(DOCUMENT)
 
>la décision
>le voyage
>l'arrivée
>février 17
>1er mai 17
>La Courtine
>été 17
CANONNADE
>épilogue