Enregistrements réalisés avec l'Orchestre Royal du Concertgebouw d'Amsterdam. http://www.concertgebouworkest.nl/                  

Au début de sa carrière, Giulini a plutôt dirigé l'Orchestre de la Haye dans le cadre du festival de Hollande, répondant à l'invitation de son ami Peter Diamand de 1952 à 1965. "Il n'était pas encore question qu'il dirige le Concertgebouw, confiait Peter Diamand, mais il est venu pour l'orchestre de la Résidence de la Haye et a commencé en 1952 une collaboration de plusieurs années avec cette formation."  Peter Diamand reprenait alors souvent des productions de la Scala de Milan.  
On retrouve donc les premières rencontres de Giulini avec l'Orchestre de la Haye dans un beau coffret consacré au Festival de Hollande publié en 1997 par l'éditeur Globe (GLO 6901) avec des extraits de La Cenerentola (Giuletta Simionato) le 30 juin 1954, du Barbier de Séville (Teresa Berganza, Renato Capecchi) le 19 juin 1962 et le finale des Noces de Figaro (Giuseppe Taddei, Graziella Sclutti, Hermann Prey, Elisabeth Schwarzkopf), le 23 juin 1961.
Le premier concert de Giulini à la tête du Concertgebouw remonte au 30 octobre 1957, le dernier le 15 mars 1996 : 81 concerts sur cette période, 60 oeuvres de 36 compositeurs.  Un coffret de 14 CD's "Anthology of the Royal Concertgebouw  Orchestra 1960-1970" donne à entendre l'intégrale de Falstaff  avec un épatant Fernando Corena dans le rôle titre, le 20 juin 1963, première d'une série de douze représentations. Le coffret Globe ne reprend que deux extraits de cette soirée mais il contient aussi une rareté : Giulini dirigeant le 9 juin 1979 les 5 Pièces opus 10 de Webern. Globe a eu la bonne idée de sélectionner en parallèle une version de ce même opus 10 dirigé par Pierre Boulez également à la tête du Concertgebouw le 6 juillet 1961. La version de Giulini est enregistrée de plus près pour les bois alors que celle de Boulez est plus présente pour la percussion. Si celle de Boulez est mieux contrôlée celle de Giulini est plus "frémissante". Les tempi sont sensiblement différents surtout dans la troisième pièce  :

L'Orchestre du Concertgebouw avec comme directeur principal Bernard Haitink (1961-1988) était alors principalement lié à Philips, en un temps où Giulini enregistrait pour l'essentiel chez EMI et DG. On ne retrouve donc Giulini qu'à partir de 1989 chez Sony pour des séances officielles d'enregistrement avec le Concertgebouw. On relève là des tempi souvent alanguis mais aussi de purs moments d'éternité.  Le dernier concert de Giulini à la tête du Concertgebouw (15 mars 1996) était consacré aux Symphonies n° 4 et 5 de Beethoven.
Heureusement, les coffrets "Anthology of the Royal Concertgebouw  Orchestra" permettent de découvrir des réalisations live de Giulini dans les années 1960-1970 et 1970-1980.
Un disque paru chez Tahra en 2014 Carlo Maria Giulini à Amsterdam restitue le concert du 22 juin 1960 au programme duquel figuraient de Vivaldi le Gloria RH 589, de Verdi les Quattro Pezzi Sacri avec Élisabeth Schwarzkopf et en ouverture le Concerto grosso op. 11 n° 8 d'Antoni Bonporti (non repris sur le CD).