Giulini n'est allé à Berlin que très tardivement dans sa carrière. Ce n'est pas faute d'y avoir été invité compte tenu de l'admiration que Karajan lui portait. Celui-ci l'invita à plusieurs reprises au Festival de Berlin à la fin des années 60, à Salzbourg, à Vienne. Le premier concert date du 10 octobre 1967 (Requiem de Cherubini et 4 Pièces sacrées de Verdi) et il sera suivi de 90 autres jusqu'au 14 septembre 1992 (Requiem de Verdi). Il dirigea pas moins de 67 œuvres - c'est à dire presque la totalité de son répertoire - à la tête de la Philharmonie de Berlin.
A la mort de Karajan (1989), c'est Giulini qui sera invité à diriger un concert commémoratif à la tête de la Philharmonie de Berlin, à Salzbourg en août puis à Berlin en septembre, avec au programme le Requiem  de Mozart. De nombreux musiciens de l'orchestre souhaitèrent voir Giulini prendre la succession de Karajan mais Giulini refusa laissant la place à un autre chef italien : Claudio Abbado.
On déplore que Giulini n'ait pas enregistré plus tôt avec la Philharmonie de Berlin. Cela ne pourra se faire véritablement qu'après la mort de Karajan en dehors du Das lied von der Erde de Mahler, d'un programme consacré à César Franck  et d'une nouvelle version du Requiem  de Verdi qui malgré ses qualités ne détrône pas les précédentes. C'est tout pour DG. A partir de 1990, on retrouve Giulini enregistrant à Berlin pour Sony mais, là aussi, il ne renouvellera pas la réussite des enregistrements passés.
Tout récemment, le 12 novembre 2009, est paru chez Testament, un disque restituant le concert du 11 mai 1973. Pouvons-nous espérer d'autres initiatives de ce genre quand on imagine les richesses des archives des radios ? Notre appel semble avoir été entendu : voici qu'au premier trimestre 2010 Testament propose trois nouvelles retransmissions de la DeutschlandRadio de février 1969, janvier 1978 et septembre 1978. Puis en août 2011 quatre autres retransmissions (Haydn, Schubert, Moussorgski/Ravel, Mahler, Webern)) Du nanan...
Giulini déclarait à propos de l'Orchestre : "C'est un orchestre doué d'une grande personnalité. Pour moi, c'est un privilège que de faire de la musique  avec ces musiciens." La réciproque devait être vraie...