Contrairement à Beethoven, Giulini a été très tôt à l'aise avec Brahms dont il inscrit la Quatrième symphonie à son premier concert de juin 1944. Il reviendra toute sa vie sur les quatre symphonies dont on possède de nombreux enregistrements alliant la profondeur de Furtwängler à la légèreté de Walter. Giulini souligne le lyrisme de Brahms donnant des versions à la fois intériorisées et visionnaires. Celles réalisées avec le Philharmonia dans les années 60 restent sans doute les plus équilibrés face à l'intégrale avec la Philharmonie de Vienne, somptueuse mais aux tempi parfois discutables. C'est pourtant à Chicago que Giulini a peut-être donné sa meilleure Quatrième. Si Giulini semble avoir toujours dédaigné l'Ouverture Académique, il a donné en revanche une des plus impressionnantes Ouverture tragique notamment avec le Philharmonia en 1962 de même que pour les Variations sur un thème de Haydn. 
On a beaucoup comparé les versions de Claudio Arrau dans les Concertos pour piano dirigés par Bernard Haitink  à la tête Concertgebouw d'Amsterdam (Philips en 1969) et Giulini avec le Philharmonia : confrontation au sommet dans une discographie déjà riche de merveilles. Arrau garde ici et là sa vision hautaine, olympienne. Haitink donne plus d'accents à l'orchestre, mais il me semble que Giulini communie plus pleinement  avec le soliste en associant lyrisme et vigueur rythmique. Ces sommets ne nous empêchent pas de regretter la disponibilité de la version un peu ascétique réalisée avec Alexis Weissenberg. En revanche, il est incontestable que la version du Concerto pour violon avec Itzakh Perlman reste (presque) sans rivale à l'instar de celle du Concerto de Beethoven avec le même soliste. Il n'est pas interdit de revoir et d'écouter Giulini accompagant Ashkenazy dans le Concerto n° 1 ici, le 19 avril 1980. Voir vidéographie.
Ce n'est que sur le tard que Giulini a dirigé le Requiem allemand une oeuvre qu'il a, dès lors, abordée très régulièrement au concert. Nous disposons d'une unique version réalisée en public à Vienne en 1987, magnifique conception, inspirée, réfléchie qui s'alanguit parfois (72'56"),  invitation à planer pour certains, à prier pour d'autres. Choeur et orchestre sont magnifiques de couleurs sonores tandis que  les jeunes solistes d'alors, Barbara Bonney et Andreas, Schmidt se plient aux intentions exigeantes du maître sans néanmoins faire oublier le duo Schwarzkopf - Fischer-Dieskau avec Otto Klemperer.