Enregistrements réalisés à Milan avec l'Orchestre de la Scala

Milan est un lieu d'ancrage pour Giulini qui y passa la plus grande partie de sa vie. Il y vit d'ailleurs toujours aujourd'hui, à quelques pas de la Scala. Au début des années 50, il mit en place l'orchestre de la RAI de Milan => RAI puis, repéré par Toscanini, il devint assistant de Victor de Sabata à la Scala dès la saison 1951-52. Suite à un accident cardiaque, celui-ci conservera la direction artistique mais laissera la baguette à Giulini qui, jusqu'en 1956, occupe la fonction de chef principal sans en avoir le titre officiel. Sortant des représentations de studio, c'est  là que Giulini va se familiariser avec la représentation scénique mais aussi l'administration d'une grande maison d'opéra alors sous la direction d'Antonio Ghiringhelli. Il dirigera des opéras de Monteverdi, Pergolèse, Gluck, Donizetti, Weber, Mascagni, Catalani, Cilea, des oeuvres plus rares aussi dans son répertoire comme le Château de Barbe-Bleue de Bartok, La Vie brève de Falla ou Les Noces de Stravinski. La discographie garde les traces précieuses de l'Italienne à Alger ou du Barbier de Séville et, plus encore, des mythiques productions de la Traviata avec Callas. Hélas, elle ne peut rendre compte ni de la mise en scène de Luchino Visconti, ni des décors et costumes de Lila de Nobili. Ceux qui disposent du disque Myto pourront comparer les deux représentations du 28 mai1955 et du19 janvier 1956 (Gianni Raimondi ayant remplacé Di Stefano) en regrettant la médiocrité des prises de son qui ne masquent pas pour autant les imperfections du live. Et pourtant, Callas demeure, en 1955 surtout, irremplaçable par la charge émotionnelle qu'elle confère au rôle de Violetta entourée par une distribution qui témoigne bien de ce qu'on a pu appeler l'âge d'or de la Scala. (On pourra aussi comparer avec les deux autres versions dirigées par Giulini avec Renata Tebaldi avec la RAI de Milan en 1952 et Mirella Freni à Londres en 1967 => Verdi). Giulini quittera la Scala après les représentations du Barbier de Séville, estimant ne plus obtenir des bonnes conditions de travail. Par la suite, il ne dirigera plus jamais d'opéras à la Scala. 
Néanmoins, il retrouvera l'orchestre formé par Claudio Abbado, pour accompagner la star Vladimir Horowitz dans le 23^ème concerto de Mozart avant d'entamer pour Sony une intégrale des Symphonies de Beethoven (hors la Neuvième) qui nous permet de le découvrir dans des symphonies n° 1, 2 et 4 qu'il avait peu abordées auparavant. Mais Giulini avait déjà donné, à Londres ou à  Los Angeles notamment, le meilleur de lui-même dans ce répertoire très fréquenté => Beethoven.