Quand Walter Legge (1906-1979) confie à Giulini "son" Philharmonia, en 1955, il offre au chef italien une formation de toute première qualité dirigée depuis sa fondation en 1945 par les plus grands chefs : Beecham, Toscanini, Klemperer (chef permanent de 1955 à 1973), Karajan, Cantelli... Sur le plan vocal, il lui offre des plateaux exceptionnels à commencer par sa propre femme Elizabeth Schwarzkopf. Il permet enfin par le disque microsillon une large diffusion qui contribuera grandement à la renommée internationale de Giulini. En 1958, Giulini remplaçant au pied levé Klemperer, fera ses débuts avec le Philharmonia en concert dans un programme Beethoven. En 1963, Giulini célèbre le 150ème anniversaire de la naissance de Verdi avec le Requiem qu'il dirige à plusieurs reprises à la tête du Philharmonia à Londres et à l'étranger avant d'en réaliser en 1964 une version de studio qui reste, encore aujourd'hui, une référence. Quand, en avril 1964, Legge veut dissoudre le Philharmonia et l'abandonne à la firme EMI, Giulini désolé s'engage à "sauver" le New Philharmonia en dirigeant non seulement des enregistrements mais aussi des concerts publics. Engagé aux USA puis retenu à Milan auprès de sa femme, on le verra moins souvent au pupitre. 
Soulignons également la participation du Philharmonia Chorus fondé par Legge à l'occasion de l'enregistrement de la Neuvième de Beethoven sous la direction de Klemperer.en 1957. Cet ensemble préparé par de prestigieux chefs de choeur, Wilhelm Pitz, Walter Hagen-Groll, Norbert Balatsch, Heinz Mende, a été dirigé par Giulini plus de 70 fois en concert et au disque. C'est à Giulini que le Chorus Philharmonia fera appel pour célébrer son 30ème anniversaire les 22 et 23 novembre 1987 avec le Requiem de Mozart.
On peut considérer la période EMI 1960-1980 comme l'âge d'or de la discographie giulinienne rassemblant des réussites de tout premier plan qui demeurent des références même si, par la suite, un certain nombre d'oeuvres ont été reprises pour DG aux États-unis ou en Europe.  Il faut souhaiter qu'une politique de réédition - bien entamée par BBC Legends pour les concerts publics -  mette à la disposition du mélomane toutes ces gravures précieuses... et si possible en série économique. On trouve là des perles rares comme le légendaire Don Giovanni de 1959 et les Requiem de Verdi en 1963-1964, les Concertos de Brahms avec Claudio Arrau, Itzhak Perlman et les quatre Symphonies. Et toujours avec Perlman le Concerto pour violon de Beethoven. Et plein d'autres merveilles...