Il y avait des cigales dans chaque arbre. Et j’ai couru vers la ville, avec mon lot de glaise gluante. Il y avait des cigales, comme un écho: sur la lyre du jour, les cigales grésillantes comme, sur le son de lyre, le souffle du joueur de lyre qui n’est plus que son de lyre jusque dans le sifflement de son souffle. J’ai couru comme un agneau qui vient de naître et voici que sur ses pattes neuves il annonce au monde la bonne nouvelle de sa venue. Il y avait des cigales sur chaque bruit: sur chaque son, la goutte d’huile d’une cigale en feu. Or la terre était tendre, et fraîche, elle était telle une jeune épousée dans la chambre du printemps qui a placé sur sa fenêtre une jarre vide: la lumière du printemps l’emplit et en déborde, et l’épousée rassasiée tourne la tête et se rendort.
Or sais-tu, ma vigne verte au bord de fruit, sais-tu que les rues de la ville, quand je suis parvenu au bord de ville, sais-tu qu’elles étaient jonchées de palmes vertes? Pour mon entrée dans la ville, avec sous mon bras le poids d’argile doublé du poids de la promesse de ton père et triplé du poids de ma certitude et de mon humilité, des palmes, et vigoureuses, et qui craquent sous le pied avec un bruit de pain azyme, pour mon entrée messianique dans le temple du mot époux, toute une cigaleraie de palmes?

Trois brèves légendes: deuxième brève légende - 13