Une des femmes:

Que tu es belle!

Une autre:

Combien belle...

Une autre:

Et belle: la plus belle.

Une autre:

Tu es la touchante...

Une autre:

La séduisante...

Une autre:

Tu es l'élue et la choisie.

Une autre:

La préférée...

Une autre:

Sur toi la grâce.

Une autre:

Et la faveur...

Une autre:

Et l'élection...

Une autre:

Avec la grâce...

Une autre:

Et la parure...

Une autre:

Avec ces fleurs.

Une autre:

Et ces odeurs.

Une autre:

Avec le diadème de noces...

Une autre:

Que je place sur ses cheveux.

Une autre:

Et la tunique de noces...

Une autre:

Le si fin vêtement...

Une autre:

La robe enviable...

Une autre:

La plus désirable...

Une autre:

Le vêtement de consécration...

Une autre:

Plissé et replissé...

Une autre:

Tissu de patience de vierge.

Une autre:

Et tissu de rêve de vierge, par gorge lente de rouet.

Une autre:

Je le tiens à bout de bras: et je vois mes bras sous le linge: entre le travail de vierges, mon bras de vierge dans la lumière du jour de noces.

Une autre:

Je passe par la tête de la fiancée la robe d'épousailles, la blanche tunique aux mille plis, et la voici comme au temple on figure la Déesse au sortir du bain de sa naissance, les bras tendus vers les attendantes invisibles dont elle reçoit la tunique aux impeccables plis de sa divinité.

Une autre:

Je peigne ses cheveux.

Une autre:

Je tresse ses cheveux.

Une autre:

Dans mes main, ses cheveux tièdes, comme l'eau tiède, avec ce parfum en eux d'eau tiède.

Une autre:

Je noue des fleurs à ses cheveux.

Une autre:

Et moi des herbes odorantes.

Une autre:

Et moi le lierre encore, en forme de cœur, avec sa tige sinueuse.

Une autre:

Telle un serpent...

Une autre:

Qui mord le cœur.

Une autre:

Des épis...

Une autre:

De la folle avoine.

Une autre:

Des pavots pour l'oubli au cœur de la nuit qui incline son pistil et, pour l'éveil, de la menthe sternutatoire.

Une autre:

Des simples encore et des aromates, des plantes propitiatoires et d'autres aimées des dieux qui attireront sur elle le plaisir et la faveur des dieux.

Une autre:

À son ongle j'applique le rouge.

Une autre:

Et à sa lèvre le rouge.

Une autre:

Et le rouge encore à sa joue.

Une autre:

Et au creux de la cheville encore, à l'endroit délicat de l'os de la cheville, le rouge également: l'Époux le cherchera et il en sera ravi.

Une autre:

J'écris les Signes: avec le roseau sectionné en biais, et le sang d'un jeune animal, je porte les Signes aux endroits prescrits: à l'aine, le Signe de femme.

Une autre:

Le Signe, à l'aisselle odorante, du secret.

Une autre:

Au creux de la paume où déjà est le Signe de l'Arbre ou de l'Herbe ou du Fleuve porté, le Signe de la noce.

Une autre:

Entre les yeux qui lisent les Signes et interrogent les Signes, le Signe de la beauté.

Une autre:

Sur la langue et encore aux commissures des lèvres où s'agite le Signe de l'interrogation, le Signe de l'amour.

Une autre:

Qu'elle est belle!

Une autre:

Et belle...

Une autre:

La plus belle...

Une autre:

Dans la lumière du jour de noces...