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I Or dans la mi-été, après
l'immolation Or l'esprit se défait de ce qui
le troublait Rien qui soit plus inscrit, plus
pensé, plus senti II Que l'on sursoie à l'anatomie
de l'été, Trace le soleil d'or épars sur
le ciel blanc Et emplis le feuillage de paix
suspendue, III Telle est la tour naturelle du
monde entier, Et très heureux terroir, tout
d'hymnes d'épousailles. C'est le vieil homme qui est
debout sur la tour, IV L'une des limites de la
réalité Et les sens secondaires de
l'ouïe foisonnent Dans cette direction, tout cesse
et, tout cessant, V Un seul jour enrichit l'an. Une
seule femme Majesté charitable de toute sa
souche? Contient l'année et les autres
années, les hymnes VI Le roc ne peut se briser. Il est
vérité. Ni vrai d'ermite ni symbole en
ermitage. Il est le roc de l'été,
l'extrême, montagne VII Au profond des forêts, ils ont
chanté leurs chants Un objet qui fût proche, en
présence de quoi Féroce: la première fois pour
la capture; VIII La trompette du matin résonne
aux nuages C'est cela qui, dans l'oeil et
la mémoire, doit La trompette suppose qu'un
esprit existe, IX Vole bas, brillant coq. Du plant
de haricots De l'an passé a poussé du
chiendent salace. Et de mort, buisson suave et
animal poli, X Les personnae d'été
interprètent les rôles En bleu et jaune, soleil et
ciel, corsetés Où les personnages parlent car
ils le veulent, |
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[NdT: ce poème et le suivant ne font pas partie des Collected Poems mais figurent en tant que deuxième et troisième «pièces académiques» du recueils d'essais de WS, The Necessary Angel. Ils sont placés en cet endroit du texte eu égard à la date de composition que leur donne Holly Stevens.] |
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I Ô juventes, Ô filii, cette
nature C'est quelque chose sur une
table qu'il voit, Cette écale cubaine, émeraude
à aigrette, Et son commentateur élu. On
pourrait croire La nuit et l'homme à effigies
interminables. En enfance, verts et brillants,
ou, vénérable, Il le voit dans cette tangente
de lui-même; De la tangente essaime, les
foules fortuites II Il ne doit rien dire du fruit
qui ne soit vrai, Ce qu'il veut pour image est un
second de l'être, Du plus vrai des soleils, le
pouvoir véritable Il poursuit une image aussi
sûre que l'est D'une proclamation grâce auquel
elle dit En tant que part de la nature
qu'il contemple Ses propagations sont plus
érudites, telles Parmi ses infiltrations? Il y
eut un âge Sans ses extensions, ses
arrondissements pâles, D'un implacable dard. Mais,
depuis, s'est formée Où le savant, captieux, lui dit
ce qu'il pouvait Mais, toujours, de plusieurs. Il
n'était nul besoin À ce qu'ils demeurassent ainsi
incroyables, Malgré son invitation à la
métaphore III Quelle épaisse bouchée sous
ses couches d'enduit Se répète. Dénude la
réalité 1. La hutte tient d'un bloc
au-dessous des palmiers. 4. La mer s'érige en jet au
sortir des rochers. 7. Ces losanges sont des
treillis garnis de clous. 10. Voici à quoi ressemble le
volcan d'hier. Ces exfoliations fortuites
relèvent Apposés, sur le plus vague
rebord, à toute Cales momentanées tandis qu'on
escala Fondues de ce qui s'y apparente,
peut-être D'universelles illusions
d'universelles Quelque objet, somme de ses
complications, vu La réalité totale. Il s'en
suit que c'est, Que c'est plus que le parfum de
ce coeur de terre Aux plans qui rabattent d'âpres
révélations |
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Comme trente matins sont requis pour produire Impliquant les quatre coins du ciel, lapissé, D'un cristallin de clarté en révolution; Sont un temps de décompte et de ressouvenance, Froids car cela qu'ils choisirent n'est plus leur choix, Que dore Vesper; combien faut-il qu'on choisisse Dans une chambre ou quel homme, l'homme final Quel terminal exultant, et en quel moment Composera la célébration dans les mots Le compromis de penser enfin résolu, L'orateur dira que nous-mêmes nous tenons |
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Ayant atteint un présent de béatitude Telle est l'illustration dont elle se servit: Toute devient matin, été, devient le héros, Sans, au corps, à l'esprit, sa douleur envieuse, Il existait une autre illustration, en quoi |
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L'importance de son chapeau pour une forme Si l'observateur l'affirme: grandiloquente De son improvisation jusqu'à ce qu'à terme Arrondi qui s'évase devient l'origine Dérivant d'adjectifs pris à mine profonde. Grande, impassible, figure faite à coiffer Le casque formidable n'est rien maintenant. |
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Notes en vue d'une fiction suprême
[NdT: tel quel dans le texte.]
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À Henry Church Et pour quoi, sinon toi,
ressens-je de l'amour?
Elle doit être abstraite I Commence, éphèbe, par
percevoir l'idée même Il te faut de nouveau devenir
ignorant, Ne suppose jamais quelque
inventif esprit Qu'il est net, le soleil qu'on
voit dans son idée, La mort d'un dieu est la mort de
tous. Que Phébus Phébus est mort, éphèbe. Mais
Phébus n'était Il existe un projet pour le
soleil. Il faut II C'est le céleste ennui des
appartements qui Les transports de la vérité,
et si fatals Qui tout au long du jour va et
vient, vient et va. L'homme monastique est artiste.
Le penseur Et n'avoir pas, c'est là le
début du désir. Qu'il observe la saison sans
effort passer Il sait que ce qu'il a est cela
qui n'est pas III Le poème rafraîchit la vie
pour qu'un temps Et nous envoie, ailés d'un
vouloir inconscient, Vers son pluriel tardif, et
cette candeur double Comme sang nouveau, élixir,
excitation, Un air candide. On dit: à la
nuit, un Arabe Aux avancées ingribouillées
que le futur Mais toujours l'irisé d'océan
le plus rude IV Elle n'était pas nôtre, cette
idée première. De ses filles et fils. Tous
alors se trouvèrent Les habitants d'un vert fort
verni. Mais former Avant qu'on respirât, il
existait un centre Prend source en ce que le lieu
de notre existence Nous sommes mimes; les nuées
sont pédagogues. Et comique couleur de la rose en
laquelle V Au désert enrageant, le lion
rugit, rougit Maître par la crinière et la
patte et le croc, La source sourcillant par cent
scintillations, Au tonnerre d'été et dort
quand vient la neige. Tu gis sur ton lit en silence.
Tu agrippes Mais gourde violence bavarde.
Ton oeil Voici ceux que le temps produit,
enfants-héros, VI À n'être pas réalisé, car
non pas fait Brossé de vent brosseux en
nuages brosseux, La ceinture enflée d'ombre
ouverte, non tombée. Sans nom, sans rien à désirer,
si seulement L'odeur des magnolias
s'approche, chiquenaude Visible ou invisible, invisible
ou visible, Le géant; voire la saison, la
saison seule, VII Tout, tel quel, est agréable,
sans le géant, Ou d'un recueillement quand le
corps est recru, Et une attente au coeur de cette
certitude, Comme quand le coq chante à
gauche et tout est bon, De la machine installe son
Schwärmerei, mais Entre un homme et une femme au
premier regard. Assis sur le rebord du sommeil,
comme au haut VIII Pouvons-nous composer un
château-fort-maison, L'idée première est une chose
imaginée. Logos et logique, hypothèse de
cristal, Beau linguiste. Or le McCullough
est McCullough. Dans ses lames noyé et lecteur
de son bruire, Le pouvoir de la vague ou un
plus profond dire, Plus vastes, comme si enfin
jamais les flots IX Tonnante clairvoyance et
plain-chant romantique Ils diffèrent du clic-clac
rationnel, des foudres Bardé de cotte invincible, de
la raison, De pensées échappées
librement dans l'esprit, Pour lui le bon d'avril tombe
tendrement, tombe Il est et pourrait être, oh,
mais il est, il est, Mais son oeil coloré, ne le
regarde pas. X L'abstraction majeure, c'est
l'idée de l'homme; Au titre de principe que de
particule, Mais une partie héroïque, du
commun. Quel rabbin, rendu fou par
l'espérance humaine, Ne voit pas ces formes
séparées une à une, Cherchant ce qui était là où
ce n'y est plus? Qu'il va s'agir de faire, de
confectionner Elle doit changer I Le vieux séraphin, marbré
d'or, dans les violettes Les filles d'Italie portaient
dans leurs cheveux Et les verrait encor. Le bourdon
de l'abeille On dit que ceci change, et cela.
Donc, constantes, Dans un univers d'inconstance.
De ce fait De ce fait, le peu de goût que
nous ressentons Le bourdon d'abeille s'approche,
comme si — Et pour part d'un acide
évident, est certain II Décret du Président: l'abeille
est immortelle. Un être inépuisable, et
jaillir par-delà Faudrait-il que l'abeille
reprît possession Nouveau corniste après
l'ancien? Le Président En T métaphysique alors que les
bannières Cinglant les drisses. Pourquoi
donc, quand le printemps, Question d'un retour, ou bien
question de la mort Qui peuvent enfin satisfaire
leur amour, III L'imposante statue du Général
Du Puy En catafalques. La patte avant,
soulevée, Se fût ému. Dimanche, dans
leur promenade, Le passé; les docteurs après
un bain soigneux, Dont la rigidité était si
absolue Jamais il n'exista, jamais
n'existerait Congru, illustre, tant le
Général Du Puy Des plus délabrés. Rien
n'avait pu avoir lieu IV Deux objets, leur nature en
opposé, paraissent Du réel. Telle est, du
changement, l'origine. La musique s'abat au silence, y
est sens, Et Nord et Sud sont un couple
inhérent, soleil Les trompes de la solitude, en
solitude, Qui prend part, il prend part à
cela qui le change. Sont un et les marins et
l'océan sont un. V Une île bleue sur une eau large
comme un ciel Poussaient où croula sa maison,
trois râpes d'arbres Zéro, vert cuit très vert au
soleil plus que vert. Mais au-delà de lui était une
île en quoi, Et *là-bas, là-bas*, croissait
la banane fraîche, Il repensait souvent à sa terre
natale, Sous un jour négatif, un homme
insoucieux VI Tutoie-moi, dit le moineau au
fétu craquant, Ah, ké1,
le gorge-sang, le geai félon, ké-ké1, Dans l'averse s'entendait
troubadourerie Une unique voix répétant,
choriste unique, Granitique, un visage unique,
tout pareil Vidé de son sang, oeil
dépourvu de paupière, De troubadourerie, d'une terre
en laquelle Qui ne connaît jamais aucun
changement. Toi VII Après une gloire de lune, nous
disons Rien n'est plus vrai. Ce soir,
les lilas magnifient Un bouquet qui n'évoque rien,
un absolu. L'amant soupire après un
bonheur accessible, Car la passion facile et l'amour
toujours prêt Et sont dans chacun des endroits
où nous vivons, Qui chante selon le livre, dans
le brasier Pour les fluctuations de la
certitude, VIII Au cours de son périple tout
autour du monde Je suis l'épouse. Elle dégrafa
son collier, Cloutée de pierres. Je suis
l'épouse, déprise Que je porte. Je suis la femme
mise à nu L'épouse qui est contemplée.
Dis-moi ces choses Du diamant de l'esprit,
vêts-moi de fil final Ozymandias reprit: l'épouse,
l'épousée IX Le poème va du charabia d'un
poète Des deux ensemble? Est-il
voltige lumineuse Jamais aux mots et un autre qui
tue le temps Ces questions sont l'endroit
d'une méditation, Le poète nous élude-t-il,
atteignant À nos barrières les plus
brutes, interprète C'est le charabia de la vulgate
qu'il cherche. De ce qui est le plus général,
il essaie X Un banc a été sa catalepsie,
Théâtre Comme une feuille de musique, un
air plus haut, De changeantes essences. Le vent
d'ouest était De changer, volonté de faire de
l'iris Une présentation, une espèce
de monde Qui se noue au nôtre. Le
fortuit ne peut être Nous-mêmes, la fraîcheur qui
nous vient de nous-mêmes; De ces commencements, qui sont
gais, qui sont verts Elle doit faire plaisir I Chanter jubilate au bon moment,
à l'heure Pour exulter de son grand
gosier, comme part, Que le coeur est le fondement
commun, très brave, Les doigts dorés qui pincent
l'éther bleu-pénombre: De trouver de la lumière
musique issant Sur l'image de ce que nous
voyons, saisir S'éclaire jusqu'en ses
profondeurs, au moment Pourtant nous en voici tout
aussi ébranlés II La femme bleue, lien et laque,
à sa fenêtre Soient écume, soient vagues
d'écume, se meuvent Ni que le chaud d'été qui
embaume la nuit Il suffisait, pour elle, qu'elle
se souvînt: Les battements vermeils; les
nuages de givre Plus tard, quand la chaleur
harmonieuse des pins Qu'elle se souvînt. La femme
bleue regarda, Glaciaux, et de linéaments
glaciaux, III Un visage qui dure en un buisson
qui dure, D'ardoise, un front ancien où
pend un poil pesant, Les vignes sur la gorge, les
lèvres informes, Répétitions de rouge à rouge
qui jamais À quoi ne peut échapper
l'oeil, renommée rouge Qui a été usée trop
vénérablement. Rapporta des accords renversants
de l'enfer, Qui en étaient tombés amoureux
apportèrent IV Nous raisonnons sur ces choses
d'une raison Qui dépend de nous. Il y eut,
dans Catawba, Et la jeune Bawda. Tel fut
l'hymne nuptial: Abdiquant sa goulée du vin des
épousailles. Tant subtil qu'elle émet, le
chu-chou de l'anneau De mettre un terme à la
tornade, de forcer Il épousa Bawda qu'il y avait
trouvée. Fut bonne car le lieu
d'épousailles était V Nous bûmes du Meursault en
mangeant du homard De sa soeur, de l'extase sensée
où sa soeur Qu'elle vêtait ainsi qu'un
peintre à couleurs pauvres Jaunissait tout à fait, une
assertion rigide Sous des prénoms banals. Elle
les maintenait Qu'elle oyait. Les regardant,
elle les voyait Le Chanoine Aspirine, pris de
réflexions, Quand ses enfants dormaient, sa
soeur même exigeait VI Quand au long de minuit, le
Chanoine tomba Point au-delà duquel un fait ne
pouvait pas Une fois de plus les
illuminations pâles D'ouïr, le matériau même de
son esprit. Externes; vers le lit des
enfants, vers le lieu Vers la couronne de la nuit la
plus extrême. Progresser en tant que pensée.
Il lui fallait Entre, mais un choix de. Son
choix fut donc d'inclure VII Les ordres qu'il impose sont
tels qu'il les pensent, Sonores, plus blancs que cire,
au vu de la gloire, L'éléphant le plus érudit.
Mais ce n'est pas Découvrir l'été et le savoir,
découvrir Partant de rien, parvenir au
climat majeur Le réel, de ses composants
frustes, surgisse, Pour trouver le réel, s'être
débarrassé Tiens-toi coi sur ton nuage fait
de lumière, VIII Que faut-il que je croie? Si
l'ange, en son nuage Abyssale; se jetant vers le bas,
traverse Le centre d'or et la destinée
dorée, s'il Est moins satisfait? Les ailes
sont-elles siennes, Et redis qu'il est une heure
emplie d'une extase Où je suis satisfait sans
recevoir secours Il est une année, un temps où
la majesté Extérieures, avec quoi les
emplissons-nous IX Siffle fort roitelet trop
étique. Je puis Les hommes cloîtrés dans la
lumière qu'éjouissent Coq clairon, siffle et corne —
mais t'arrête court Ces choses, du moins,
comprennent un exercice, L'une des répétitions immenses
qui trouvent Rien d'autre que le tournis qui
s'en va tournant Et c'est en hommes que nous en
sommes éjouis; Son tournis au tempo
excentrique. Il se peut X Grasse fille, terrestre, mon
été, ma nuit, Jamais vraiment complet? Tu es
familière, Cette sensation non provoquée
requiert Pour toi. Même au moment où je
repense à toi, La figure plus que naturelle et
deviens Qu'il se peut que tu sois. C'est
cela: distorsion Un jour, en Sorbonne, ils
tireront ça au clair; Jusqu'à ce que piqué
d'émotion, je te nommes, ------------------ Soldat, la guerre est déclarée
entre l'esprit Qui coud la lune, dans sa
chambre, à ses cadences Elle dépend pourtant de la
tienne. Les deux À tout le moins dans la
rencontre de leurs ombres, S'achève. Tu t'en reviens,
alors, gratifié Et camarade, le soldat est
démuni Inévitables. Guerre pour
guerre, à chacune Le réel; combien joyeusement le
soldat |
Suite | |
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