Octave FEUILLET

 

Octave Feuillet naît à Saint-Lô le 11 août 1821, fils de Jacques Feuillet, avocat puis magistrat et enfin secrétaire général de la préfecture de la Manche, époux de Mademoiselle Pottier de Thorigny.

Le 25 mai 1846, il obtient un certain succès avec Echec et mat, drame en 5 actes écrit avec Paul Bocage. Puis, toujours avec Bocage, il écrit Palma ou la nuit du vendredi saint, qui est très applaudie le 24 mars 1847 à la Porte Saint-Martin, et La vieillesse de Richelieu, qui sera montée le 2 novembre 1848 à la Comédie Française.

Vers 1850, Octave Feuillet quitte Paris pour Saint-Lô afin de s'occuper de son père qui vit presque seul. Il y rencontre Valérie Dubois, fille du maire de Saint-Lô, née le 11 novembre 1832, et l'épouse en 1851. Ils resteront à Saint-Lô jusqu'à la mort du père d'Octave puis s'installeront à Paris, rue Tournon d'abord, puis habiteront jusqu'en juin 1859 un pavillon avec jardinet entre le boulevard de Passy et la rue des Bassins, sur l'actuelle rue Newton, mais garderont une maison près de Saint-Lô où ils aimeront revenir souvent. Octave travaille pour la Revue des Deux Mondes et y publie romans et pièces de théâtre : La crise (1848), Le pour et le contre (1849), Rédemption (1849), Bellah (1850) et La petite comtesse qui révèle ses dons d'analyse et lui rallye la sympathie du public féminin. Puis ce sera Le parc, Onesta (1856) et le plus populaire de ses ouvrages : Le roman d'un jeune homme pauvre en 1858. Parallèlement il donne de nombreuses pièces de théâtre : La crise au Gymnase le 7 mars 1854, Péril en la demeure à la Comédie Française le 19 avril 1855 en présence de la famille impériale, et Le village le 2 juin 1856. Le 29 mai 1857 il monte Dalila, drame en 3 actes et 6 tableaux.

Le 3 avril 1862, Octave Feuillet, qui a 40 ans, est élu à l'Académie Française, après un échec le 2 février précédent. Il devient le 410° immortel depuis la création de l'Académie et occupe le fauteuil d'Eugène Scribe (dramaturge 1791-1861). Il y est reçu, en présence de l'Impératrice Eugénie, le 26 mars 1863 par le secrétaire perpétuel Ludovic Vitet, qui ne peut s'empêcher de faire une comparaison entre "l'écrivain bourgeois" ( autre surnom populaire d'Octave Feuillet ) et Alfred de Musset. En 1860, il donne au Vaudeville La tentation puis Rédemption ; le 24 octobre 1863 c'est Montjoie au Gymnase ; en 1865 La belle au bois dormant a peu de succès au Vaudeville. Puis c'est Cas de conscience en 1867, Le sphinx en 1874, La partie de dames en 1884 et Charmillac en 1886.

Il publie aussi des romans : L'histoire de Sybille (1862), Monsieur de Camors (1867), Julia de Trécoeur (1872), Mariage dans le monde (1875), Les amours de Philippe et Le mariage d'une femme (1877), Histoire d'une parisienne ( 1882), La veuve (1884), La mort (1886) et Honneur d'artiste (1890). En 1863, Octave Feuillet est promu officier de la Légion d'honneur. En 1868, l'Empereur le nomme bibliothécaire des résidences impériales.

Lorsqu'éclate la guerre de 1870, Octave conduit sa femme et ses enfants à Jersey puis s'engage dans la Garde nationale de Saint-Lô. Il restera à Saint-Lô jusqu'en 1876, puis retournera à Paris. Il y meurt le 28 février 1890 et est inhumé à Saint-Lô.

C'est en 1894 que la Ville de Paris donna le nom d'Octave Feuillet à une rue qui venait d'être ouverte sur l'emplacement de l'ancien jardin fleuriste de Paris, dans ce nouveau XVI° arrondissement.

© Hubert DEMORY

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