Les Hippodromes de Paris

 

Il convient immédiatement de préciser qu'un hippodrome n'était pas, alors, un champ de courses mais une sorte de cirque où se donnaient des spectacles équestres.

De 1845 à 1907 il y aura cinq hippodromes successifs à Paris.

Le premier, l'Hippodrome de l'Etoile, est inauguré le 4 juillet 1845. Mais comme l'Hippodrome est bâti entièrement en bois, le 27 juillet 1846, à 3 heures du matin, un incendie le détruit partiellement. Trois semaines plus tard l'Hippodrome est de nouveau en état de reprendre ses spectacles ; mais il devra fermer ses portes en septembre 1855, à la fin de la saison, le décret du 13 août 1854, portant aménagement de la place de l'Etoile, imposant la destruction de toutes les constructions de la Barrière, cafés, bals, guinguettes et hippodrome.

Le succès de l'Hippodrome étant très grand, un autre est bientôt élevé, non loin de là, sur ce qui est aujourd'hui la rue de Sontay. Appelé Hippodrome de la Porte Dauphine ou Hippodrome de la Plaine de Passy, le bâtiment est l'oeuvre de Davioud, qui réalisera le Palais du Trocadéro, et est inauguré le 10 juin 1856 avec une grande pantomime chevaleresque : "Ivanhoé". Pierre Larousse précise que cet hippodrome était de forme ovale et bâti entièrement en bois ; il offrait une arène gazonnée d'une longueur de 108 mètres et d'une largeur de 104 mètres, les gradins pouvaient contenir 15 000 personnes. Hélas, construit lui aussi en bois, cet hippodrome brûla dans la nuit du 28 septembre 1869, vers onze heures du soir. Tout est détruit. De plus les événements de 1870 arrivent. Pendant le siège de Paris l'emplacement est utilisé pour faire un dépôt de boues et immondices.

Il faut attendre 1875 pour construire un nouvel hippodrome ( le troisième), au bas de l'avenue Marceau, sur des terrains appartenant au marquis de Pommereu d'Aligre. Mais pour des raisons de sécurité aucune représentation n'y est autorisée. Il faut le détruire et le reconstruire. Il est inauguré le 9 juin 1877 sous le nom d'Hippodrome de l'Alma ou Hippodrome de Paris. C'est un immense bâtiment de pierre et de fer, capable d'accueillir 6.000 spectateurs.

Hélas, en 1892, l'Hippodrome doit fermer ses portes car le propriétaire du terrain, sur lequel il a été construit, refuse de renouveler le bail.

Les actionnaires de l'Hippodrome, société en commandite créée par acte du 17 mai 1856 passé devant maître Massion, notaire à Paris, s'intéressent alors aux vestiges du Palais des Beaux-arts de l'Exposition de 1889. En juillet 1894 l'Hippodrome du Champ-de-Mars ouvre ses portes avenue Rapp. Sa piste est circulaire, comme celle d'un cirque, entourée de gradins. Mais ce quatrième hippodrome, malgré le succès, est fermé pour permettre les travaux de l'Exposition de 1900.

Dans le but de profiter des visiteurs de l'Exposition les commanditaires cherchent un nouveau lieu où bâtir un nouvel hippodrome. Ils trouvent un terrain près de la place Clichy à l'angle de la rue Caulaincourt et de la rue Forest. Rapidement on y bâtit le plus somptueux des hippodromes : il peut recevoir 8.000 personnes. L'inauguration a lieu le 18 mai 1900.

Mais peu à peu l'Hippodrome perd de son attrait ; on y tente des rencontres de football, de boxes, de cyclisme sans succès. En 1903 l'américain Franck C Bostock le loue pour y présenter ses fauves, des fakirs, un nain, un géant, un veau à deux têtes, un mangeur de couleuvres, etc. La clientèle fait défaut et le 10 mars 1907 l'Hippodrome de la Place Clichy ferme ses portes. Par la suite, entièrement reconstruit, le bâtiment deviendra le Gaumont-Palace. Ainsi s'achève le cinquième et dernier hippodrome de Paris ; il ne reste plus aujourd'hui que des champs de courses pour faire vivre le nom.

© Hubert DEMORY

L'Hippodrome de l'Etoile

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