ISBN : 2351750039 |
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Aetius, avant de laisser Salvien à Orléans, lui dit amicalement : - La situation est compliquée dans ces endroits. Les Alains ne sont pas aussi disciplinés que les Huns et ont beaucoup de problèmes avec la population. Je vous demande de discuter de vos observations et conclusions avec moi avant de les envoyer à Ravenne. Accompagné des guerriers alains et romains, Salvien arrive au siège de Sangiban, jeune roi alain, sur le bord sud de la Loire. Cest une villa confisquée à un riche propriétaire gaulois. Salvien est logé dans une petite chambre de laile droite de la villa. Le premier soir, il est invité à dîner avec le roi. Sangiban linvite à sasseoir à côté de lui avec un sourire jovial : - Je suis né dans un fourgon quelque part en Germanie et jai grandi en Gaule. Jaime ce pays. Nous essayons de garder la combativité de nos guerriers afin de respecter nos obligations sur la défense de lEmpire et la maintenance de lordre légal. Cest pourquoi, nous tâchons de respecter le mode de vie de nos ancêtres du Caucase. Nous ne nous sommes même pas convertis au Christianisme. En effet, une femme en robe blanche sest approchée de la cheminée et nourrit avec une prière lesprit du feu. Toujours souriant, le roi dit : - Noublions pas que la mère de Romulus était une vestale, prêtre de Vesta, lesprit du feu. Elle a donc prêté serment de rester vierge. Mais, daprès les Romains, cest Mars, dieu de la guerre, lui-même, qui lui a rendu visite. Lassistance sanime. Salvien note : - Jai vu un rite similaire chez les Huns. Lair sérieux, Sangiban confirme : - Nos ancêtres étaient aussi des cavaliers des steppes comme eux. Cest pourquoi, il y a beaucoup de similitudes. Particulièrement, avec une tribu hune «Saka» et les autres qui portent des noms semblables. On pense que nous et ces tribus descendrions des mêmes ancêtres. Maintenant nous parlons des langues très différentes, mais il y a beaucoup de Sakas qui nous ressemblent. Salvien pose une question directe : - Que pensez-vous de lamitié entre Aetius et Attila ? Sangiban le regarde attentivement et donne une réponse évasive : - Les Huns ont vaincu nos ancêtres grâce à leur nombre et leur discipline. Mais avant, plusieurs générations ont vécu, côte à côte, assez pacifiquement. Aujourdhui, ils sont forts comme jamais. Mais je ne pense pas à la Grande politique car nous navons que vingt mille guerriers. Aetius nous a donné les pâturages au centre de la Gaule. Nous envoyons dici, sur la demande des autorités romaines, nos détachements de cavalerie dans tous les coins du pays afin de lutter contre les bandits et contre les territoires qui ne respectent pas les lois romaines et refusent de payer les impôts. Dans trois jours, je partirai avec un millier de guerriers vers les Alpes Mancelles. Nous serons avec les percepteurs dimpôts du Mans et essayerons de trouver un arrangement avec les paysans. Je protège la vie de mes guerriers. Les Alains
suivent longtemps le bord de la Loire, ensuite ils traversent
le fleuve près de Tours, se dirigent vers le nord et passent
en chemin par le Mans. Ce nest pas la route la plus courte,
mais Sangiban discute de la situation avec les commandants des
garnisons de ces villes aux citadelles puissantes et analyse
linformation sur les Bagaudes. Puis le détachement
suit la route du Mans à Alençon. Les Alains sarrêtent
sur le bord de la Sarthe et installent leur camp près
dune grande villa. Riboul, le propriétaire de cette
villa, invite Sangiban avec quelques officiers et les percepteurs
dimpôts du Mans à dîner et raconte ses
problèmes : Le chef des percepteurs dimpôts dit dune voix fatiguée : - Cette année les habitants des Alpes Mancelles refusent à nouveau catégoriquement de payer des impôts. Riboul est plus rassurant : - Jespère quils vont vous payer après les négociations. Bien sûr, ils tentent, encore une fois, de diminuer leurs impositions et seront assez fermes. Sangiban regarde Salvien et propose : - Peut-être, devons-nous brûler quelques hameaux afin de les terroriser ? Nous devons percevoir les impôts par tous les moyens. Nous avons nos commissions sur les impôts perçus et sommes donc motivés. Alarmé, Riboul réplique : - Il ne faut pas les irriter ! Ils peuvent se venger après sur ma famille. On dit que les Alains nutilisent pas pour lagriculture les terres qui leur sont attribuées comme le font des lètes germaniques. Sur la rive sud de la Loire, les Alains pourraient même pratiquer la viniculture et avoir les recettes dun travail paisible. Sangiban sinsurge sincèrement : - Que mon peuple de nobles cavaliers se salisse avec des engrais et que les Alains deviennent puants comme vos pauvres paysans ! Jamais ! Nous nutilisons effectivement que les prés et avons transformé beaucoup de champs de blé en pâturages. Mais nous navons besoin que davoir de larmement, de lharnachement et des vêtements corrects. Ne vous inquiétez pas, il vous suffit de tenir quelques jours. Mes guerriers viendront vite vous secourir. En plus, les garnisons dAlençon et du Mans ne sont pas loin. Riboul soupire : - Cest pourquoi, nous continuons à habiter ici. Notre garde peut nous protéger des bandits qui passent sur les routes mais nest pas capable de supporter la confrontation permanente avec les détachements de paysans des Alpes Mancelles. Nos paysans et colons souffrent aussi des impôts. Beaucoup dentre eux veulent sinstaller parmi ces montagnes mais, là-bas, il ny a plus de terres libres. |
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