Atilius essaye sincèrement
de comprendre les Goths. Il les trouve parfois violents dans
leur vie quotidienne. Ainsi les femmes gothes en viennent souvent
aux mains et se battent. Souvent une des adversaires reste après
la bagarre couchée par terre. Il voit que seulement le
grand respect pour Alaric maintient la discipline dans larmée
des Goths. Mais quel sont les objectifs véritables dAlaric :
la gloire, la conquête ou les richesses ? De toute
façon il les poursuit avec une ardeur infatigable, sans
se laisser amollir par les succès.
Larmée accompagnée du peuple atteint lextrémité
sud de lItalie. Le roi des Goths annonce son intention :
- Je ne crois plus à la capacité des Romains de
collaborer avec nous. Laissons-les en Italie seuls en face dadversaires
redoutables et des usurpateurs. Je vous propose de conquérir
lAfrique afin de fonder dans cette province un Etat des
Goths qui sera protégé par la mer des voisins puissants
et pourra facilement se défendre. Jautorise les
cavaliers huns, devenus nos amis, à rentrer dans leur
pays. Après notre départ, les Romains auront des
adversaires moins disposés à la collaboration avec
eux que nous comme les Vandales et les Suèves. On ne peut
pas exclure que les Huns qui gardent actuellement la neutralité
ne changeront pas demain leur politique. Mais au lieu de lexamen
attentif de nos propositions, si avantageuses pour eux, nous
navons reçu de la part dHonorius et de ses
conseillers insensés que méfiance infondée
et insultes indignes. Ravenne continue les négociations
intenses avec Constantinople et les Huns pour nous exterminer.
Même si le risque nest pas grand je préfère
que mon peuple ne subisse pas de pertes inutile en restant en
Italie. Nous allons chercher notre nouvelle patrie sur lautre
côté de la Méditerranée pour vivre
en paix et en prospérité.
Les Goths confisquent les bateaux dans tous les ports du Sud
de lItalie. Ils vendent la majorité des Romains
captifs ou les libèrent contre une rançon payée
par leurs proches. Atilius commence à croire à
la sincérité des intentions dAlaric. Inspiré
par le départ prochain des Goths, il compose un poème
et récite à Alaric, entouré par ses officiers :
Je chante Alaric qui sur le
Capitole
planta ses étendards victorieux,
Ce roi vaillant des Goths qui voulait
dans son illustre cur la paix.
Le Père reconnu et estimé de son peuple
depuis son plus jeune âge,
Il a tendu sa main aux Romains
domptés par la volupté de Carthage.
En regardant que les vices des vaincus ont
triomphé des vainqueurs,
Qui sont devenus incapables de
se défendre contre des envahisseurs,
Touché par les larmes des innocents gaulois
pleurant les victimes
Il proposait à Rome la protection de son armée
contre une solde légitime.
Jadmire ces projets dAlaric,
preuves de son ardeur, noble et vive,
Et regrette leur rejet par Honorius
qui na pas prêté une oreille attentive.
Cet Auguste empereur dont les conseillers
ne font pas leur devoir
Mais la punition subie par Olympius
me donne de grands espoirs.
Alaric partira sans doute pour lAfrique
pour fonder un nouvel Etat
Que mérite depuis longtemps son peuple,
avec sa force et avec son éclat.
Il est en train de préparer aujourdhui
son encore plus grand dessein,
Que lamour de son peuple et de la gloire
met maintenant dans son sein
Atilius voit quAlaric
est très touché par ses propos. Il termine son
long poème par des mots despoir :
Passons des bords dAfrique
aux murs de Ravenne, volons à Rome
Qui n osera demain refuser
lamitié sincère dun si grand homme.
Alaric excitera aux curs un sentiment
de gloire, malgré la mollesse,
Qui a envahi depuis si longtemps le Sénat,
le peuple et la noblesse.
Il réussira à réchauffer par de hardis desseins
le sang des Romains,
Pour des exploits dignes de leurs ancêtres
il se réveilleront demain.
Chanteront la gloire dAlaric
et dHonorius débarrassé de ses suspects,
A deux monarques réunis par lalliance
et un grand et sincère respect.
Quand Atilius finit sa récitation, Alaric se tait un peu
et puis sexclame :
- Félicitations ! Je te remercie de tout mon cur !
Je tiens ma promesse et tu es libre dès cet instant.
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