Alaric

Extraits du roman de Grigori TOMSKI, Les amis d’Attila, Editions du JIPTO, 2005, 360 p.
ISBN : 2–35175–003–9

Atilius essaye sincèrement de comprendre les Goths. Il les trouve parfois violents dans leur vie quotidienne. Ainsi les femmes gothes en viennent souvent aux mains et se battent. Souvent une des adversaires reste après la bagarre couchée par terre. Il voit que seulement le grand respect pour Alaric maintient la discipline dans l’armée des Goths. Mais quel sont les objectifs véritables d’Alaric : la gloire, la conquête ou les richesses ? De toute façon il les poursuit avec une ardeur infatigable, sans se laisser amollir par les succès.
L’armée accompagnée du peuple atteint l’extrémité sud de l’Italie. Le roi des Goths annonce son intention :
- Je ne crois plus à la capacité des Romains de collaborer avec nous. Laissons-les en Italie seuls en face d’adversaires redoutables et des usurpateurs. Je vous propose de conquérir l’Afrique afin de fonder dans cette province un Etat des Goths qui sera protégé par la mer des voisins puissants et pourra facilement se défendre. J’autorise les cavaliers huns, devenus nos amis, à rentrer dans leur pays. Après notre départ, les Romains auront des adversaires moins disposés à la collaboration avec eux que nous comme les Vandales et les Suèves. On ne peut pas exclure que les Huns qui gardent actuellement la neutralité ne changeront pas demain leur politique. Mais au lieu de l’examen attentif de nos propositions, si avantageuses pour eux, nous n’avons reçu de la part d’Honorius et de ses conseillers insensés que méfiance infondée et insultes indignes. Ravenne continue les négociations intenses avec Constantinople et les Huns pour nous exterminer. Même si le risque n’est pas grand je préfère que mon peuple ne subisse pas de pertes inutile en restant en Italie. Nous allons chercher notre nouvelle patrie sur l’autre côté de la Méditerranée pour vivre en paix et en prospérité.
Les Goths confisquent les bateaux dans tous les ports du Sud de l’Italie. Ils vendent la majorité des Romains captifs ou les libèrent contre une rançon payée par leurs proches. Atilius commence à croire à la sincérité des intentions d’Alaric. Inspiré par le départ prochain des Goths, il compose un poème et récite à Alaric, entouré par ses officiers :

Je chante Alaric qui sur le Capitole
planta ses étendards victorieux,
Ce roi vaillant des Goths qui voulait
dans son illustre cœur la paix.
Le Père reconnu et estimé de son peuple
depuis son plus jeune âge,
Il a tendu sa main aux Romains
domptés par la volupté de Carthage.
En regardant que les vices des vaincus ont
triomphé des vainqueurs,
Qui sont devenus incapables de
se défendre contre des envahisseurs,
Touché par les larmes des innocents gaulois
pleurant les victimes
Il proposait à Rome la protection de son armée
contre une solde légitime.
J’admire ces projets d’Alaric,
preuves de son ardeur, noble et vive,
Et regrette leur rejet par Honorius
qui n’a pas prêté une oreille attentive.
Cet Auguste empereur dont les conseillers
ne font pas leur devoir
Mais la punition subie par Olympius
me donne de grands espoirs.
Alaric partira sans doute pour l’Afrique
pour fonder un nouvel Etat
Que mérite depuis longtemps son peuple,
avec sa force et avec son éclat.
Il est en train de préparer aujourd’hui
son encore plus grand dessein,
Que l’amour de son peuple et de la gloire
met maintenant dans son sein …

Atilius voit qu’Alaric est très touché par ses propos. Il termine son long poème par des mots d’espoir :


Passons des bords d’Afrique
aux murs de Ravenne, volons à Rome
Qui n’ osera demain refuser
l’amitié sincère d’un si grand homme.
Alaric excitera aux cœurs un sentiment
de gloire, malgré la mollesse,
Qui a envahi depuis si longtemps le Sénat,
le peuple et la noblesse.
Il réussira à réchauffer par de hardis desseins
le sang des Romains,
Pour des exploits dignes de leurs ancêtres
il se réveilleront demain.
Chanteront la gloire d’Alaric
et d’Honorius débarrassé de ses suspects,
A deux monarques réunis par l’alliance
et un grand et sincère respect.


Quand Atilius finit sa récitation, Alaric se tait un peu et puis s’exclame :
- Félicitations ! Je te remercie de tout mon cœur ! Je tiens ma promesse et tu es libre dès cet instant.

Librairie du JIPTO

<<< Retour

© Editions du JIPTO