ISBN : 2351750039 |
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Les Alains
suivent longtemps le bord de la Loire, ensuite ils traversent
le fleuve près de Tours, se dirigent vers le nord et passent
en chemin par le Mans. Ce nest pas la route la plus courte,
mais Sangiban discute de la situation avec les commandants des
garnisons de ces villes aux citadelles puissantes et analyse
linformation sur les Bagaudes. Puis le détachement
suit la route du Mans à Alençon. Les Alains sarrêtent
sur le bord de la Sarthe et installent leur camp près
dune grande villa. Riboul, le propriétaire de cette
villa, invite Sangiban avec quelques officiers et les percepteurs
dimpôts du Mans à dîner et raconte ses
problèmes : Le chef des percepteurs dimpôts dit dune voix fatiguée : - Cette année les habitants des Alpes Mancelles refusent à nouveau catégoriquement de payer des impôts. Riboul est plus rassurant : - Jespère quils vont vous payer après les négociations. Bien sûr, ils tentent, encore une fois, de diminuer leurs impositions et seront assez fermes. Sangiban regarde Salvien et propose : - Peut-être, devons-nous brûler quelques hameaux afin de les terroriser ? Nous devons percevoir les impôts par tous les moyens. Nous avons nos commissions sur les impôts perçus et sommes donc motivés. Après trois jours de repos dans la villa, les Alains partent pour les montagnes. Salvien ne voit aucun village. Les hameaux sont construits sur les hauteurs et les habitants, prévenus certainement de lopération, sont vigilants. Ainsi, pendant quelques jours, le détachement ne trouve que des maisons vides. Soudain, une petite armée dun millier de guerriers leur barre la route sur un col. Cest un mur de boucliers hérissé de lances. Les Alains font quelques assauts avec des cris guerriers mais ne peuvent pas déloger ces paysans. Les pourparlers commencent. Dabord, cest Sangiban qui menace : - La résistance est inutile. Je viendrai avec toute mon armée et nous attaquerons votre territoire de tous les côtés. Tout sera détruit et brûlé, même vos bois qui vous cachent aujourdhui. On savait que les Alains ne jettent pas de paroles en lair et peuvent être très féroces. Le chef des Bagaudes, après avoir prononcé lui aussi quelques menaces, finit par accepter les négociations avec les percepteurs : - La population de nos montagnes est très pauvre et diminue. Nous ne pouvons payer que deux tiers des sommes que nous avons payées la dernière fois et ne pouvons absolument pas rembourser les dettes revendiquées par le fisc. Le percepteur en chef objecte : - Vous navez rien payé ces trois dernières années. Cest beaucoup ! On décide finalement que les Alains restent campés dans la vallée et que les paysans leur fournissent de la viande et du fromage pendant les négociations. Sangiban reste avec ses guerriers. Les percepteurs dimpôts, accompagnés par deux officiers alains, et Salvien continuent les négociations dans le premier hameau derrière le col. Salvien explique à Léonard, un évêque bagaude, sa mission détudier les relations entre les Barbares et la population. Lévêque lui répond : - Nous navons pas de Barbares dans les montagnes, mais ils sont nombreux dans tous les détachements romains qui accompagnent les percepteurs dimpôts. Les lètes germaniques, paysans et guerrier suèves, sont installés près du Mans. Depuis Dioclétien et la tétrarchie, les dépenses pour lentretien des cours impériales à Rome, Ravenne, Constantinople, Milan, Trèves et Nicomédie, ainsi que le traitement du nombre sans cesse croissant des fonctionnaires, entraînent nécessairement une augmentation des taxes et loppression du peuple. Rome a perdu un tiers de la Gaule à cause des impôts excessifs. Maintenant les autorités comptent sur les Alains. Si létablissement de la cavalerie alaine sur la Loire était accompagnée par la diminution des impôts, Rome pourrait éventuellement rétablir le contrôle sur la presque totalité du territoire gaulois. Mais comme ce nest pas le cas, nos jeunes fuient dans des endroits encore moins accessibles. Les Alains ne sont pas assez nombreux pour pouvoir contrôler toute la Gaule.. |
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