ISBN : 2351750039 |
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Attila monte avec ses généraux et les rois vassaux sur la colline de Monmartre et commence à admirer la vue de Lutèce Parisiorium, quon commence à appeler brièvement Paris. Cest une petite ville bien fortifiée. Surtout son centre, qui se trouve dans une île de la Seine. Arrive au galop un officier de reconnaissance qui rapporte dune voix étonnée : - Grand khan, les citadins se comportent dune façon extrêmement bizarre ! - Que font-ils ? - Ils chantent ! En effet, le vent chaud de mai porte de temps en temps les sons du chant dun choeur éloigné. Tous sont stupéfiés. Attila demande : - Que chante-t-on ? Confus, lofficier murmure : - Je ne comprends pas le latin. Attila décide daller lui-même écouter ce chant si extraordinaire et ordonne à Oreste et à sa Garde de le suivre. Quand ils sapprochent des murs, le chant devient de plus en plus fort. Attila sarrête à une distance de tir. Sur le sommet plat dune tour il voit un grand choeur féminin, dirigé par une jeune femme dans des vêtements blancs et avec des cheveux dor. Attila prête loreille aux paroles. De belles voix féminines demandent à Dieu dapaiser la colère dAttila et de sauver leur ville de la destruction, leurs maisons des incendies, les enfants et les maris de la mort. Lempereur hun se rappelle soudain son inoubliable Kere-ko, ensuite la pauvre Honoria et son coeur se serre dune compassion inattendue pour ces femmes qui ont réussi à exprimer leurs sentiments à cette heure de danger par des chants, partant de leurs âmes. La femme aux vêtements blancs se tourne vers Attila et le salue poliment, après celle-ci, toutes les autres femmes le saluent aussi. Les portes sentrouvrent et un prêtre sort et sadresse à lempereur hun : - Le grand empereur, le roi des Huns ! Nous vous demandons de ne pas toucher notre petite ville paisible, ne représentant aucun danger pour votre armée. Nous sommes prêts à payer notre modeste tribut. Attila demande : - Nous allons vers Orléans. Pouvez-vous nous garantir, que vous nattaquerez pas nos arrières ? - Les citadins ne veulent pas intervenir dans votre lutte avec Aetius. Nous déclarons solennellement, quaucun soldat de la garnison ne sortira de nos murs et ne participera à la guerre contre vous ! Attila dit avec un sourire : - Remerciez vos femmes. Elles chantent si bien! - Cest Geneviève qui a organisé les femmes et a dit que vous êtes un homme éduqué, croyant comme nous en un Dieu unique, que vous pouvez écouter nos demandes et nos prières. Nos femmes ont prié pendant plusieurs jours et ont persuadé tous les habitants de rester dans la ville. Grâce à sa vie modèle depuis son plus jeune âge, la distribution aux démunis de lhéritage de ses parents riches, ses visions admirables et ses capacités, elle jouit dune immense autorité à Paris. - Cest très étonnant ! Transmettez mon admiration pour son esprit extraordinaire, sa foi profonde et sa sagesse. Elle a sauvé la ville ! Attila brandit gentiment la main. Geneviève comprend tout et donne un signe à la première chanteuse, qui commence avec sa belle voix un hymne de remerciement. Émus, Attila et Oreste
remontent la colline. Lempereur sadresse aux généraux
: Puis il se tourne vers Oreste : - Occupe-toi de la gestion des territoires occupés, des communications et de lapprovisionnement de larmée, ainsi que de lexportation des trophées, des butins et des tributs des villes de la Gaule ! Un jour après, aux alentours de Paris il ne reste plus aucun guerrier hun. Sur la ville nest tombée aucune balle de catapulte, aucune flèche na été tirée par les cavaliers des steppes contre ses défenseurs. Paris fête le miracle trois jours et trois nuits. La jeune Geneviève devient lidole des citadins et la sainte protectrice vivante de Paris. |
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