ISBN : 2351750039 |
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Au camp, ils sont attendus par le prince dAltaï qui vient darriver avec un prince joujan, qui les salue par ces mots : - Mon père, le ka-khan des Joujans salue le khan Attila et le prince Ellak ! Je vous accompagnerai au bord dOrkhon, où il vous attend. Commence ensuite le festin amical. Oreste remarque que la langue joujane était déjà plus difficile à comprendre et que les interlocuteurs devaient parfois recourir à laide des Turcs. Mais plusieurs joujans parlaient bien le dialecte dAltaï. La possibilité de se comprendre presque sans traduction donnait à tout le monde un grand plaisir. Ellak remarque : - Les commerçants tabgatchs viennent jusquà la Volga. Nous comprenons leur langue. Les Joujans froncent les sourcils : - Ils perdront bientôt leur énergie hune et se transformeront en Chinois. Plusieurs Tabgatchs vivent dans les villes, les fonctionnaires chinois ont commencé à séparer lempereur des guerriers. Ils le considèrent déjà comme leur souverain et pas comme le khan des Tabgatchs. Nous avons des relations difficiles. La conversation touche à la vie locale. Nur-gun, un des guerriers joujans, explique : - Ici se terminent les steppes. Non loin commence le grand fleuve Léna, sur le bord duquel je suis né. On dit, quil se jette dans lOcéan glacial. Là il y a peu dhabitants. Les gens vivent principalement de chasse et de pêche. Le prince dAltaï corrige : - Une partie des Sakas avec de hauts nez et les yeux clairs, vivant avant nous à Altaï, est partie pour ce pays. Certains continuent à vivre jusquà maintenant dans nos montagnes. Ils parlent une langue, proche de la nôtre et sont éleveurs de bétail. Nur-gun confirme cela : - Mes ancêtres étaient de cette tribu. Afin datteindre lembouchure de ce fleuve il faut rester sur un radeau, porté par le courant, pendant tout lété. Là-bas, le soleil en été ne se couche pas ... Oreste na
pas cru à ce récit. Dans les steppes, du lac Baïkal jusquà lOrkhon, les voyageurs remarquent les traces des anciennes villes. Ils voient des hameaux de maisons octogonales en bois. Une partie de la population vit dans des maisons semi-enterrées en brique et en pierre. Lentrée des maisons était toujours à lest. Le foyer se trouvait dans langle nord-est. Oreste sétonne, que le tuyau de cheminée passe sous les lits et les bancs le long des murs afin daugmenter le rendement du chauffage du foyer. Oreste se rappelle une couche noire produite par la fumée sur les murs des maisons des Romains simples. Les maisons traditionnelles romaines ne comprenaient quune pièce. Elle servait de cuisine, de cantine et de chambre à coucher. Certains pensent, que son nom «atrium» vient du mot «ater» («noir»)car elle navait pas de tuyau de cheminée. Pour cela et pour léclairage nexistait quun trou rectangulaire au centre du toit. La lumière entrait aussi par la porte. Les fenêtres nexistaient pratiquement pas. Certaines maisons possédaient des pièces divisées par des cloisons. On avait dhabitude une remise en planches nommée «tablinium» du mot «tabula» («planche»). Les Romains ont appris à construire de telles maisons des Etrusques. Avant ils navaient que des cabanes rectangulaires ou rondes sans fenêtres et même sans trou pour la sortie de la fumée. Au bord dOrkhon ils voient un camp militaire avec une tente royale au milieu. Le ka-khan les rencontre amicalement : - Je salue le khan et le prince du grand El des Huns de lOuest ! Je suis content que vous ayez décidé de visiter la terre et les tombes de vos ancêtres. Un grand festin commence. En levant une coupe de vin chinois, le ka-khan dit : - Nous avons ici un scientifique chinois dorigine hune, Bilguen. Il est venu, lui aussi, visiter la terre de ses ancêtres. Son récit sera intéressant pour nous. Bilguen, après quelques formules de politesse, commence son récit avec plaisir : - Vous connaissez bien les légendes sur Modoun. Jentendais des récits presque identiques des simples guerriers tabgachts en Chine, des bergers sur les bords dOrkhon et dans les montagnes dOtuken. Cest pourquoi, je vous raconterai seulement les détails sur la fondation de lempire hun communiqués par Syma Ciane. Il y a environ six siècles et demi, Modoun a fait ses premières incursions en Chine, où venait de tomber la dynastie Cine. Le nombre de sa troupe était évalué à 300 000 personnes. Lempereur Gao-Tzou conduisit personnellement les troupes contre Modoun, mais les Huns ont appliqué la tactique ordinaire des cavaliers des steppes. En feignant la fuite, Modoun a attiré les détachements chinois dans un piège et a encerclé lavant-garde de larmée chinoise avec lempereur près du village Baïdyn, non loin de la ville Pintchen. Modoun avait quatre armées qui se distinguaient par les couleurs des chevaux : blanc, gris, moreau et roux. Ellak sexclame : -Doù vient notre armée sur les chevaux blancs : le peuple Ak-at-seri! Lanimation est générale. Bilguen continue son récit : - Gao-Tzou était obligé de conclure avec Modoun un accord de paix et de parenté, de lui donner une princesse pour épouse et de sengager à payer un tribut annuel. Modoun a créé une puissance, tellement forte, que les Chinois la comparaient avec lEmpire du Milieu. Trente ans après un prince hun frontalier attaqua la Chine. Lempereur a mobilisé larmée, mais les Huns nont pas livré bataille. La cour chinoise, en prenant en considération la force des Huns, a restauré avec eux des relations de paix. Selon un nouvel accord, la puissance hune était reconnue égale de lEmpire chinois, et les deux empereurs se nommaient lun lautre frères. La même année les Huns avait dimportantes victoires à leur frontière occidentale... Tout ce que voit et entend Oreste, confirme lanalyse dAttila de la situation internationale. Attila conclut avec le ka-khan un accord damitié qui prévoit le respect de la zone des peuples et tribus neutres. Celles-ci pouvaient accepter une proposition de participation aux incursions à lest, entreprises par le kha-khan des Joujans ou dans les entreprises à louest, conduites par Attila. Le ka-khan propose aux visiteurs : - Vous pouvez maintenant aller regarder et visiter la Grande muraille de Chine construite contre nos ancêtres communs. Après votre grand voyage, cela ressemblera à une petite promenade. Les yeux dEllak et dOreste senflamment. Attila dit : - Nous devons revenir bientôt sur le Danube. Cette fois notre voyage est trop long. Mais je brûle, moi aussi, du désir de contempler cette Grande muraille qui témoigne si bien de la puissance de nos ancêtres. Accompagné par Bilguen qui connaît bien le gouverneur tabgatch de la province frontalière, Attila et sa suite font un voyage fascinant à la ville frontalière chinoise, montent sur le mur et admirent les steppes infinies au nord et la province peuplée au sud. Attila décline avec regret une aimable proposition du gouverneur daller avec lui rencontrer lempereur tabgatch de la Chine et confie à Edecon la mission daller à la capitale de la Chine accompagné par Bilguen. On organise un banquet final dans une tour de la Grande muraille, sur le toit de laquelle sont hissés à cette occasion les étendards tabgatchs, huns et joujans. |
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