Le Quapachak
Un reportage
Un voyage
Un défit
de l'orgueil.
J'avais vu un reportage sur le grand Sud : L'Argentine. Les images étaient superbes, l'ambiance avait l'air très chaleureuse, les gens très accueillant. Vite, je faisais mon paquetage et prenais le premier cargo vers cette destination.
La traversée fut dure : de gros vents, d'énormes vagues, un froid à pas mettre un chien ou n'importe quel autre animal dehors. Je vomissais régulièrement la ration que l'on m'accordait. Deux mois plus tard, j'arrivais enfin dans la grande capitale : Buenos Aires. Je ne restais pas longtemps et dans la banlieue, je trouvai un brave groupe de touriste qui voulait voir les aurores boréales. Je leur expliquait modestement, que les aurores c'était de l'autre côté. Ils se fachèrent et me laissèrent comme une vieille chaussette au beau milieu de la pampa. Des bergers m'offrèrent le gite. Ils habitaient dans un endroit vraiment perdu. Je ne comprenais pas un mot de ce qu'ils me disaient mais j'aimai le matin régaler mes yeux devant ce panorama extraordinaire : La Sierra. Des montagnes de plus de cinq milles mètres fermaient l'horizon. Ces roches pré-historiques faisaient la pluie et le beau temps sur le lac et les hommes vivent lè bas au rythme des orages, de la neige...
Un jour je décidai de monter là haut. Un jeune guide, un peu tout fou accepta de m'y emmener. Nous traversâmes la forêt suffocante, franchîmes plusieurs cols, de plus en plus haut. Mes pieds fatiguaient, la nourriture commençait à me lasser. Enfin vint la neige. Le soleil était brûlant, les avalanches fréquentes et nous ne pouvions marcher que le matin. Un jour, cela faisait trois semaines que j'attendai cela, le sommet : le Quapachak (5200m). Quelle vue ! Alors que j'étais ébahi, fier de moi, de la terre, de l'humanité, je revoyai tout mon voyage quand le guide me dit, me remettant à ma place : "Bon, ben maintenant, on a plus qu'à redescendre !".
On oublie souvent que l'on est que sur terre.