Le volcan
Une soif d'air pur,
Une envie de solitude,
Une opportunité !,
De superbes ballades,
De la nourriture saine,
Une sale entorse,
Une mauvaise idée,
Des regrets !
Je rêvais depuis longtemps d'aller me promener loin de tout le monde. Là où il n'y a personne, strictement personne. Un endroit plein de solitude, où l'on rentre en contact avec la nature. Un soir, en discutant avec un collègue, il me dit : "Lorsque j'étais à l'armée, on est allé près du volcan Trindet. C'est un coin super où il n'y a personne ! Un océan de nature !" Banco, me dis-je et lorsque que juillet approchait, je me dirigeais vers cette région équipé de tout l'attirail du parfait campeur : cartes, tente, barres de céréales …
L'endroit est magnifique, de la nature vierge à perte de vue sur au moins cinq cent kilomètres et, il avait raison le bougre, personne, strictement personne. Je campais, l'eau était pure et les vivres très bonnes. Après quatre jours de marche, en passant le col du lac Trindet-le-bas, je vis le volcan. "Exceptionnel !", pensais-je. Je descendais au bord de l'étendue d'eau pour boire. Les animaux n'étaient pas féroces. "On-t-il déjà vu des hommes ?". Et puis les jours passaient et tout allait bien : la nature était belle, il faisait beau. J'écoutais les marmottes, ramassait des champignons. Toujours personne. Je passais dans des villages, ils étaient tous vides, pas une âme. Les vaches circulaient, elles étaient vraiment chez elle. Les brebis étaient douces et je pouvais boire leur lait. Hum, quel régal !
J'avais pris des crayons et je croquais le paysage, j'écrivais aussi, je lisais. Je pensais à tous ces citadins qui s'entassaient dans le métro ou au bord de la plage et j'étais très fier.
Cela faisait huit jours que je marchais lorsque je me fis une entorse. Très douloureuse. Je me demandai bien comment j'allais m'en sortir. Prévoyant citadin, j'avais emporté un téléphone portable. Mais là où j'étais personne ne pouvait me capter. Voilà ! J'étais enfermé dans un océan de verdure.
Je dus revenir à pied (à un seul pied, donc) repassant par les cols … Je mis trois semaines à faire ce que j'avais fait en quatre jours. Arrivant à ma voiture, je maudissais mon collègue. Mais qu'était-t-il venu faire ici ?
En rentrant au travail, après un mois de convalescence, l'entorse s'était infectée, etc … Je lui demandai ce qu'il était allé faire là-bas. Tout de suite il me répondit : "T-y est pas allé j'espère ?" Je lui affirmai le contraire. Il pris les yeux d'un merlan vraiment trop fris et avec un ton très inquiétant : "On était allé faire là bas des essais nucléaires, et suite à ça on a classé la zone dangereuse pour la nourriture."
Depuis, je pars à la plage dans des endroits où ma serviette de bain à du mal a toucher le sable.
On est souvent mieux près des siens que dans un trou à rat.