Le col
Des citadins en mai à la montagne, Un sacré point de vue
Une randonnée, Epuisés
Cette année-là nous nous avions décidés d'une petite escapade dans les Alpes. Partir fin mai nous semblait une bonne idée, histoire d'éviter tous les touristes du mois de juillet. On avait acheté tous les topo-guides, cartes IGN au 25 millième qui couvraient la région. Fin prêt le vendredi soir, on se retrouvait le samedi à la gare de Lyon, direction le sud-est.
A la gare déjà, chacun avait son sac, certains bien remplis, d'autres beaucoup moins. Viennent alors les blagues du genre : "Tu vas pas te changer ou quoi ?". Et l'autre de répondre : "Tu feras moins le rigolo, au col de Mallemort avec ton énorme sac". Dans le train, tous les cinq autour de la tablette, on joue aux cartes, on parle encore boulot, bref tout va bien. A l'arrivée, le car a du retard et nous voilà, dans la vallée des Fourvielles vers 19h. On plante notre tente au bord du lac Truche, on grignote nos premiers bolino. Demain : on commence la ballade, lever 5h, départ 6h.
A 9h nous décollons enfin. Mes chaussures me fond un peu mal mais ça ira. Déjà trois groupes se forment : un en tête qui fonce tête baissée, deux au milieu qui marchent et contemplent ensemble la nature, deux derrière qui parlent beaucoup. On s'attend, on grignote…Le temps est nuageux mais ça ira. On est un peu en retard mais ça ira. Vers 21h, arrivée au refuge. Heureusement que l'on avait réservé.
Le lendemain, on est prévenu, c'est le plus beau jour : le col de Mallemort.
Il y a un peu de brouillard, il fait froid et la neige imprévue apparaît ci et là faisant peur a tout le monde, ça monte beaucoup plus que sur la carte. Là haut, au col, c'est magnifique : sept plans successifs de montagne dans une atmosphère arctique. Nous nous asseyons une heure à contempler ce splendide paysage avant de redescendre par la crête. "Un peu vertigineuse" noté sur le topo-guide est un euphémisme. Certains ont très peur (ceux qui parlaient ne parlent plus). Enfin le refuge.
Le troisième jour, la fatigue se fait sentir, il fait très froid et nos chaussures ne sont pas prévue pour la neige. L'étape est la plus longue : des descentes impressionnantes et un col à 2900m pour clôturer la journée. Ce paysage si magnifique la veille devient monotone. Le soir, nous comptons nos ampoules. Il ne reste plus grand chose à manger. Vivement demain, qu'on en termine avec ce calvaire. Dernier jour, cela paraissait vraiment plat sur la carte et les guides mais en fait, comme faisait remarqué Eric : "Ce qui n'est pas haut, n'est pas forcément plat." Il y a de l'orage et il pleut, grêle. Le lac Truche est en vue et nous voyons le car que l'on devait prendre, s'en aller. Nous passerons une nuit de plus dans notre tente.
C'était une super randonnée, mais chacun est content qu'elle soit enfin terminée.
Partir en mai, plus jamais.
Sur un topo-guide, tout est toujours plus plat.