Rencontres

(1968-1971)
Fin 1967, de passage à New York, il rencontre le peintre Guiseppe Amarovich, avec qui il noue une grande amitié. Ils échangent leurs idées sur les Masses en mouvement. Amarovich s’intéresse à l’époque aux masses et aux traits, Brighter au rôle de la ligne dans l’espace.
De 1968 à 1971, Brighter, profitant de sa fortune, voyage à travers le monde à la rencontre d’autres artistes sculpteurs. Il veut échanger avec eux, ses idées sur la sculpture moderne, toujours dans un souci d’exactitude. Il voyage ainsi durant quatre ans à travers le monde, faisant venir de temps en temps sa famille avec lui. Il a pour but l’écriture d’un livre sur la sculpture contemporaine.
En 1967, à l’occasion du symposium de la sculpture à Toronto, Brighter rencontre Vaillancourt. Ce dernier lui parle déjà de son projet de sculpture-fontaine. Cette idée intéresse beaucoup Brighter qui écrit à ce sujet : " La matière doit aussi savoir accueillir en son sein des phénomènes fragiles. Ces derniers sont des fois solides (le verre), liquide (l’eau), vaporeux (l’air) ".
Armand Vaillancourt, Sculpture 1967.
Granit Noir, Archives Hazan, Paris
En 1968, Brighter est invité par Coulentianos, dans le sud de la France. Avec lui, il parle de structures en métal et des alliages possibles plâtre-fer. Il écrit : " Lorsqu’un matériau est faible ou alors trop dur par rapport à un autre, il faut qu’une entraide systématique les unisse. Cette entraide est parfois une condition nécessaire mais surtout suffisante à la véritable création " .
Kostas Coulentianos, Drom et Ram II, 1968.
Aluminium sur socle de bois, 141x250x270 cm
Coll. MNAM/CCI Centre-Pompidou
De ce séjour naît une sensibilisation importante en ce qui concerne le travail du fer. Il crée en revenant de son séjour la sculpture Flowers.
Flowers, (1968)
Fer peint, (300x250x250 cm)
Institute of Technology, Hayden Gallery, Cambridge (Mass.)
Labyrinth, (1969)
Plâtre peint, (200x300x250 cm)
Columbus Gallery of Fine Arts, Colombus
En 1969, Brighter est accueilli chez l’artiste italien Gilardi. Il y apprend à manier des matières sophistiquées comme le polyuréthane expansé. Il discute longuement avec lui sur le rôle des saisons. Sa femme et ses enfants viennent le rejoindre en juin 1969. Brighter s’installe six mois en Sicile dans un atelier de Palerme. Il crée à cette époque Polyéthus, qu’il donnera à Gilardi. Il écrit à propos de cette technique : " La matière synthétique pose beaucoup de questions alors que la vraie matière fournit beaucoup de réponses. "
Fiero Gilardi, Sassi, 1968.
Siège en trois éléments,
polyuréthane expansé et peint.
Frac- Nord-Pas-de-Calais
En 1970, Brighter rencontre Calder à Saché (Indre et Loire). Avec lui, durant 3 mois, il s’entretient sur l’équilibre des formes. Il se rappelle les propos d’Amarovich sur les Masses et les Traits. Il confronte les idées qu’il a acquises avec Coulentianos. Il dégage de ces deux sculpteurs une certaine idée du travail de contrainte : " L’équilibre, comme l’entraide, oblige le sculpteur à une rigueur précise tant dans l’espace que dans les matériaux. Les contrastes de couleurs et de brillance sont aussi contraints à l’équilibre et à l’entraide. " Il rentre ensuite à Indianapolis, où il fabrique la sculpture On the Beach, dans la lignée de Calder.
Alexander Calder, Stabile-mobile, 1970.
Métal peint, 715x800x590 cm.
MAMAC-Nice
En 1971, il rencontre le célèbre sculpteur anglais Henry Moore. Il lui avait adressé une lettre à propos du mémoire qu’il était en train d’écrire. Moore le fascine, ses idées sur le Musée en général l’intéresse mais il n’arrive pas accepter l’idée d’un art sans les hommes. Il écrit : " L’équilibre des formes, l’entraide des matières, la richesse de la nature doivent travailler de concert pour l’évasion sereine de l’esprit humain. "
Henry Moore,
Les Moutons, 1971-1972.
Bronze Henry Moore Foundation
A son retour de voyage, il abandonne l’idée d’écrire un livre sur la sculpture moderne. Il préfère travailler sur les contraintes et l’entraide des matériaux. Il publie ainsi, aux éditions de l’université de Yale, le livre Constrained Spaces.(Espaces Contraints).
Polyéthus, (1969)
Polyuréthane expansé et peint, (80x250x150 cm)
Collection particulière
On the Beach, (1970)
Plâtre recouvert de feuille d’Or, (300x20x150 cm)
Centre Georges Pompidou, Musée National d’art moderne, Paris