Une enfance paisible

(1838-1858)
René Dupré est né à Rouen le 18 juillet 1838. Son père, Henri, est pharmacien. Il a un frère, Jacques, de 10 ans plus âgé que lui. Son enfance est tranquille et sans problème. Son père voit en lui le successeur de sa pharmacie car Jacques va lui entrer dans l’armée française. René est brillant, il entre au collège Sainte-Marie puis au Lycée Jeanne d’Arc où il suit des études de pharmacologie suivant la volonté de son père. C’est durant ses études qu’il rencontre un jeune étudiant, Jean Merlin, avec qui il se lie d’amitié. Jean et René se promènent souvent les dimanches dans la campagne Rouennaise. René est émerveillé par la beauté des paysages et par la luminosité normande.
Durant les vacances de 1858, alors qu’il a 20 ans, il part avec Jean Merlin à Honfleur. C’est après de longues promenades avec son ami et au cours de nombreuses rencontres avec des peintres normands qu’il découvre la magie de la peinture. Il écrit à son père : " La peinture est magique, il me semble qu’elle permet de se construire une mémoire de la nature bien à soi ". En rentrant à Rouen, il s’achète une boîte de peinture et une toile. Il y peint de mémoire son premier tableau : Bateau à Honfleur. En 1858, Dupré termine ses études et devient assistant de son père dans sa pharmacie.
Bateau à Honfleur, (1858)
Huile (120x50 cm)
Musée d’Orsay, Paris
Bateaux à Honfleur, (1858)
Huile (120x50 cm)
Metropolitan Museum of Art, New York
Son frère rentre de temps en temps de Toulon où il est lieutenant dans la marine. Il lui décrit ses voyages à travers la Méditerranée : Palestine, Maroc, Algérie, Grèce ... René en est émerveillé et un peu jaloux avoue-t-il à son ami Jean Merlin, lui qui est entré en tant qu’infirmier à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière à Paris.
Durant l’année 1859, Dupré utilise son argent pour acheter de la peinture. Il part les dimanches peindre la campagne normande ainsi que les forêts qui bordent la Seine. Son style est très moderne et le format de ses peintures résolument original. Il écrit à Jean Merlin : " J’ai décidé de peindre des fresques. Ce format, me semble propice à la nature, longue et sereine. " Son père lui reproche de faire des " gribouillages  " de luxe en raison du prix important du matériel de peinture. Il laisse à son père ses critiques et continue de peindre en simple autodidacte.
Moutons à Canteleu, (1859)
Huile (120x66 cm)
Musée de L’Ermitage, Saint-Pétersbourg
Campagne normande, (1859)
Huile (120x66 cm)
Musée de L’Ermitage, Saint-Pétersbourg