Pierre Félan s’installe dans une grande maison en
Touraine, dans laquelle il s’aménage un grand atelier et un petit bureau
sous les mansardes. Il préfère écrire dans des conditions minimales, car
dit-il " elles permettent un transfert direct entre l’esprit et la
main ". A l’inverse, " dans l’atelier, ce qui compte c’est que
le bras puisse tourner sans rencontrer quelque obstacle ". |
Il se promène dans la campagne avec un bloc de
papier et quelques crayons croquant en dessin ou en poème les paysages
qu’il rencontre. Il expose en juin 1954 l’ensemble de son travail à la
Tate Gallery (Londres). L’ensemble de son œuvre est achetée par un grand
collectionneur américain pour 1.200.000$. Félan est sidéré de voir comment
quelques dessins peuvent atteindre des sommes aussi importantes. Il fait
don de la moitié de ses ventes à l’association juive contre l’Holocauste
en mémoire de son passé. |
En novembre 1954, Félan se marie avec Juliette
Frémont, la boulangère de La Chapelle-sur-Loire de 20 ans plus jeune que
lui. Dès 1955, Juliette donne naissance à deux jumeaux : Jacques et
Michel. Félan est alors très occupé par ses enfants et travaille moins. Il
invite ses parents maintenant retraités à le rejoindre en Touraine. Il
expose en 1959 son travail au Musée d’Art Moderne de Grenoble. Là encore,
l’ensemble de ses dessins est acheté pour 1.000.000$ par un émir arabe qui
vient de se faire construire un immense palais dans les Emirats. |
En 1960, Félan se remet aux séries. Il travaille
durant quatre ans sur le projet Les Lignes
Vides. Il définit la ligne vide par : " Alors que la ligne
mathématique est sans dimension, la ligne picturale a une dimension. Pour
la rendre vide, une manière est de la représenter sans la dessiner. "
Ainsi, il matérialise la ligne vide par l’espace qui sépare deux lignes.
De 1965 à 1968, il réalise une exposition itinérante exposant son travail
qui consacre Félan aux yeux du monde artistique. |
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