Voici un petit historique des 125 Bicylindres Motobecane et Motoconfort
1969,
Neil Armstrong a marché sur la lune, Le général démissionne, le
concorde franchit le mur du son.
A cette époque, Motobecane décide de frapper un grand coup. Et si on
sortait une vraie moto, puissante, rapide, légère, dotée des derniers
raffinements technologiques, un truc à renvoyer la concurrence 10 ans
en arrière ???
L’idée est de faire un bicylindre du D75, vélomoteur
haut de gamme dans la fin des années 60 afin de concurrencer les
japonaises...
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Honda 125 MK2 | Yamaha AS1 | Suzuki T125 |
Accoler deux cylindres, réutiliser la boite à croisillons, supprimer
cette courroie fragile, et hop le DC 125 Standard est né.
Son
nom devait être D125 chez Motobecane et C125 chez Motoconfort, comme
les célèbres C52/D52 et C75/D75. Prédisant le succès de cette machine,
le modèle "standard" lui fut ajouté. Par habitude, tout le monde
l'appelle le DC 125 ou la 125 Standard.
Des modèles hauts de gamme,
on a repris la peinture, ce splendide rouge cerise « candy » (*) et gris, les
flancs chromés du réservoir et les grippe-genoux en caoutchouc.
L’écartement
des gougeons moteurs reste le même, le dessin des cylindres et de la
culasse restent identiques, même l’axe de piston reste identique.
Le
moteur est carré avec un alésage et une course de 43mm. Le principe du
cylindre en aluminium chromé-dur est resté et Gurtner se chargea comme
à l’accoutumée de sortir une copie simplifiée des Dell’Orto UAS de 19mm.
Saker
fournit le guidon et les leviers de frein ainsi que les poignées
(caoutchoucs et comodos). Il s'agit des pièces qui équipaient les
Z, 10 ans plus tôt.
La partie cycle en revanche est complètement nouvelle.
L’idée d’un double berceau tubulaire, auquel serait suspendu le moteur n’était
pas habituelle dans le monde de la moto. Ce cadre léger et rigide était
également quelque chose de nouveau, la concurrence ne s’étant pas
penchée sur les problèmes de tenue de route…
Le moteur délivrant 12,5 CV à 7000 tours pour une machine de 91 kilos à
vide, c'est une machine très efficace!!!
Les
vitesses étaient comme toujours à droite, la 125 hérita donc du
sélecteur à droite, comme les motos anglaises et italiennes. L’amortissement et la
direction sont confiés à une fourche Ceriani, de fabrication
Italienne, ainsi que les moyeux de roues fabriqués par Griméca. Les
dimensions généreuses des freins (160mm à l’avant et 135 à l’arrière)
procurent à cette 125 poids plume un freinage des plus efficaces. (à
ce sujet, Christian Bourgeois, essayeur de cette moto sur le circuit de Montléry a du
remettre les gaz, suite à un freinage qu’il avait beaucoup trop
anticipé).
Le poste de pilotage reçoit d’office un compteur et un
compte tour avec entre les deux le rotacteur à trois positions Off / Ville / Route issu des vélomoteurs de la marque. Vous avez la signification du marquage O-V-R...
Une loupiote assez mal fichue éclaire chichement par l’intérieur le compteur et le compte-tours.
Le
phare, (peint, ainsi que les pattes de phare) possède un bouton
poussoir permettant d’éteindre ce valeureux twin, pas de clef de
contact, seul un Neimann de direction en guise d’antivol. Les tubes
plongeurs de la fourche sont protégés par des soufflets et le té
supérieur est peint en rouge candy. Le garde-boue avant est en inox.
Sous
la selle biplace, le filtre à air peint en gris alimente les
carburateurs jumelés, par l’intermédiaire de deux cornets en aluminium
du plus bel effet. A l’arrière, le garde-boue est également gris,
tout comme le protège-chaine. Le feu arrière (sans feu stop)
éclairant la plaque de police est de forme rectangulaire, et est
souvent utilisé dans l’industrie moto italienne.
Cette moto fut présentée en 1970 et fabriquée jusqu'en 1973.
1971,
Un an plus tard, un modèle mieux équipé voit le jour.
Sa sœur ainée raillée dans la
presse française à cause de son manque d'équipements, l'usine décide
de rajouter des clignotants. L’apparition
de clignotants et d'un feu stop impose une batterie, logée sous le
filtre à air. Deux caches en forme de losanges portent l’inscription «
125L » sont peints en rouge candy. Les clignotants avant sont
montés sur des pattes soudées au guidon, quand aux clignotants arrière,
ils sont montés sur des poignées servant à béquiller la moto et au
passager de se cramponner ; quatre pattes soudées au cadre de la moto
les y fixent solidement.
Le carter de chaine est peint en rouge et porte la mention
"electronic". Le circuit électrique passe d’une simple diode zener à un
circuit
complet avec régulateur, redresseur et batterie.
le phare peint reçoit ce merveilleux accessoire qu'est la clef de
contact, empêchant un plaisantin d'allumer les feux et de vider la
batterie, ou d'ameuter le quartier en jouant avec l'avertisseur sonore.
Hélas,
la clef n'empêche absolument pas le moteur de tourner, voire même de
rouler tous feux éteints. Ce n'est qu'à la nuit tombée, quand le
malheureux motard essaiera en se contorsionnant d'allumer le contact
(situé sur le phare) qu'il s'apercevra que les clefs sont tombées
depuis bien longtemps.
(*)
La couleur Candy est une technique consistant à superposer plusieurs
couches de vernis translucide teinté sur une base gris métallisé.
cela
permet beaucoup plus de profondeur dans la couleur qu'avec une peinture
métallisée.
cette technique était utilisée sur presque toutes les moto japonaises
de l'époque: Suzuki, Honda et Kawasaki.
De nos jours, les peintures modernes arrivent à parfaitement imiter ce procédé couteux.
1972,
Nixon en visite officielle à Moscou, sortie de la Renault 5, l'affaire
du Watergate, prise d'otage tragique aus JO de Munich, lancement de la
troisième chaine...
Sortie en 1972, la 125 LT étonne par ses coloris. Orange, bleu ciel ou
vert, ces couleurs sont à la dernière mode pour les automobiles en
europe.
Elle est directement issue de ses deux sœurs, la DC 125 Standard et la
125 L.
La
fourche Ceriani est désormais remplacée par une Telesco, d'origine
Espagnole. Cette fourche ne possède plus de soufflets et est parmi les
premières à afficher ses tubes plongeurs chromés.
Elle reçoit un
nouveau guidon, appelé "guidon sport" qui peut se placer soit en
position haute, soit en position basse. La position de conduite est dans
les deux cas assez inconfortable, et est très souvent remplacé par un
guidon adaptable, voire même un guidon "multiposition" qui a l'avantage
de pouvoir s'adapter à toutes les positions de conduite...
Les leviers, autrefois soudés
au guidon sont intégrés aux cocottes, l’emplacements des commandes
des clignotants (à gauche) et de l'inverseur code/phare (à droite) sont
inversés par rapport à la L.
Elle
attire l'œil des passants avec ses couleurs vives très appréciées dans
ces années Pompidoliennes... heureusement que les ingénieurs de Pantin
n'ont pas mis de fleurs en guise de décors !!!
Ces nouvelles couleurs: Orange Roussillon, Bleu Pyrénées et Vert Alpage
tranchent parmi les véhicules de l'époque.
La fourche reprend une couleur plus habituelle, avec des tés gris alu,
et des pattes de phare noir satiné.
le phare est chromé.
Le garde-boue AR devient chromé et arbore
un petit bavolet protégeant les autres motards des projections d'eau en
cas de pluie. Même motif, même punition pour le carter de chaîne qui
perd son logo "électronique".
Le filtre à air précédemment peint en
gris devient noir teinté dans la masse et possède deux autocollants
"Electronics" en rouge et noir sur fond dorés.
Le garde-boue AV, est peint de la même couleur que le réservoir. Les
caches latéraux portent un écusson riveté "125 LT"
Les
cadrans des compteurs et compte tours sont bariolés, on découvre une
zone orange en dessous de 6000 tours, une zone verte de 6000 à 9000 et
la zone rouge au-delà. Le moteur quand même assez pointu n'apprécie
guère que la zone verte !!!
Au niveau moteur et au niveau partie cycle, tout est semblable à la 125
L. On ne change pas une équipe qui gagne!!!
Fin de production, 1976...
1973,
Retrait des troupes américaines du Vietnam, inauguration officielle du
Périphérique...
Première
évolution depuis 1969, date de sortie de la première 125 twin, La 125
LT1 apporte une évolution silencieuse dans la gamme.
La 125 LT1 est sortie en 1973, en reprenant la base de la 125 LT, mais
avec quelques détails importants:
Bras
oscillant rallongé de 15mm; augmentant l'empattement d'autant, gage
d'une meilleurs tenue de route, disparition du bavolet de
garde-boue AR, allongement du support de la plaque de police, de nouvelles jantes en 1,85 à la place des
1,60 ce qui permet de prendre une taille de plus aux pneus: l'avant
passe de 250 x 17 à 275 x 17 tandis que l'arrière passe de 275 x 17 à
300 x 17; d'où le nouveau garde-boue AR, plus large de quelques mm.
L’allumage
électronique est repensé et est plus robuste, les nouveaux blocs
électroniques rectangulaires remplacent les anciens "cigares" à la
fiabilité douteuse, et les bobines rondes sans noyaux font leur
apparition.
des petits parasurtenseurs appelés MOV permettront de
ne plus griller les CDI si on tente d'arrêter le moteur quand il
s'emballe...
Au fur et à mesure de la production, les nouveaux
moteurs 16 CV vont remplacer les anciens; les premiers cylindres
resteront ronds, mais la culasse est légèrement modifiée, les ailettes
sont un peu plus grandes et légèrement carrées. puis les culasses
carrées à ailettes parallèles prendront le relais, et enfin, les
cylindres carrés arriveront. le gain de puissance est notable mais le
moteur perd beaucoup de souplesse à moyen régime, ce qui impose de
tenir le moteur dans les tours.
Les coudes de pots sont raccourcis
de 8cm, les pots voient leur patte de fixation avancer d'autant, et
pour éviter que la roue arrière soit entièrement maculée d'huile
brulée, les chicanes sont rallongées également.
La béquille se voit
modifiée, les deux ergots de béquillages, désormais mal placés, sont
remplacés par un seul, muni d'une boule, assez difficile à trouver du
bout du pied... Impossible dorénavant de béquiller la moto du coté
droit.
Un nouvel embrayage à cinq disques garnis supporte le
surcroit de puissance. Le carter d'embrayage est un peu plus large et
reprend le bouchon de réglage de la 350, plus saillant.
Le carter
moteur du LT1 reçoit une plaque boulonnée pour boucher l'emplacement de
la pompe à huile qui sera présente sur la future LT2 qui sortira
l'année suivante.
La pompe à air, autrefois placée sous la selle,
est fixée le long du cadre, pour libérer l'espace pour pouvoir loger le
réservoir d'huile. Le système de verrouillage de la selle est remplacé
par une crapaudine pour les mêmes raisons.
Les pipes d'admission ne
sont plus en aluminium d'un seul bloc, mais comportent un manchon en
élastomère afin d'empêcher que les vibrations du moteur ne créent une
émulsion dans la cuve des carburateurs.
Ce modèle sera fabriqué jusqu'en 1977
1974,
sortie de la 125 LT2, qui est une LT1 avec une pompe à huile. Fini les
corvées du mélange, terminé le fait de faire la queue au milieu des
mobs et des dinosaures Est-allemands, enfin on peut faire le plein à la
pompe comme les voitures et les autres motos.
Le réservoir d'huile,
placé sous la selle permet d'engloutir plus de deux litres d'huiles, (à
l'époque les bidons d'un litre n'existaient pas) et contrairement à la
concurrence, le brave motard motobécaniste ne repartait pas de la
station service avec un bidon à moitié vide, ne sachant pas ce qu'il
allait en faire pendant toute la journée.
La pompe à huile
injecte la bonne proportion d'huile, en fonction de la vitesse de
rotation et de l'ouverture de la poignée de gaz directement dans les
pipes d'admission. La conception astucieuse de la pompe la mettait en
débit maximal en cas de rupture du câble de commande relié à la poignée
de gaz. revers de la médaille, cette poignée est très dure.
Il était prévu d'injecter de l'huile dans les roulements
centraux du vilebrequin, mais hélas cette idée fut abandonnée, et le
talon d'Achille de ce moteur continua d'exister.
Entre le réservoir
et la pompe, il y a un filtre à huile assez gros, situé en arrière
de la batterie, fixé sur le berceau gauche du cadre.
La présence
du réservoir d'huile condamnant l'emplacement de la boite à outils, elle a été déplacée devant la batterie, mais uniquement
accessible avec un tournevis. Depuis, il faut toujours avoir un
tournevis avec soi pour atteindre ses outils; mais au moins, on était
sûr de les y retrouver, car la selle ne fermant pas à clef, il n'était
pas rare de ne pas retrouver ses outils. si les vis des carters de
batterie n'étaient pas serrées, une pièce de 10 centimes pouvait faire
l'affaire.
La LT2 sera fabriquée jusqu'en 1979, les deux modèles poursuivants
leurs carrière, parallèlement.
Les
deux modèles étaient disponibles en Orange, Vert Alpage et Bleu
Pyrénées. Il est à noter que l'orange des LT1 et LT2 est plus clair et
moins rouge que l'Orange Roussillon des 125 LT
1975,
Première parution de Fluide Glacial, fondation de Microsoft, les khmers
rouges ravagent le Cambodge, Juan Carlos remplace Franco...
Flemme,
prototype... on ne saura jamais pourquoi ce dessin de la LT3 (en
couverture du référencier de la LT3) ne comporte pas la barre de
maintien et le bon feu AR ???
Dernier aboutissement connu de la lignée des twin 2 temps, la LT2
remaniée devient la LT3.
La fourche Telesco, en place depuis 1972 est remplacée par une Ceriani,
comme au début, mais un modèle à disque cette fois.
Les
clignotants avant changent de place, jusqu'alors placés à l'arrière des
pattes de phare, ils sont désormais montés sur l'avant.
Le phare,
ne comporte plus de clef ou de bouton, tout est remplacé par une
véritable clef de contact située sur la patte de phare droite. La
serrure imposante est fabriquée par Neimann.
Le réservoir aux flans
chromés laisse la place à un réservoir entièrement peint, et deux
petits caches peints viennent se visser sur le filtre à air.
Les
deux losanges peints de l'ancienne série sont maintenant chromés, et
les logos "125 LT" laissent place à des logos "electronic" noir et alu
du plus bel effet, mais si bien fixés, qu'ils en sont devenus
collectors.
Les décors sont autocollants, mais contrairement à ce
que font les japonais, ils ne reçoivent pas une couche de vernis de
protection.
Les trois couleurs de la LT2 seront conservées.
Le
filtre à huile est maintenant intégré au réservoir d'huile, d'où la
disparition du filtre externe, ce qui implique une modification du
cadre, afin que le filtre ne soit pas gêné par l'épine dorsale du cadre.
La
boucle arrière du cadre reçoit une barre de maintien passager faisant
le tour de la selle, procurant une meilleure position au passager. La
selle a dû être modifiée à l’arrière pour pouvoir s'ouvrir plus
facilement. Le revêtement de la selle est un peu différent, un peu
plus granuleux et plus épais. Le M de Motobecane est plus petit et
entouré d'un cercle. Le feu arrière rectangulaire est remplacé par un
modèle rond.
Le frein avant à disque hydraulique impose un
changement du comodo droit, et la poignée de gaz est dorénavant
distincte du comodo. C’est la même poignée de gaz que sur la 350.
Les
comodos ont leurs curseurs à l'horizontale et de nouveaux leviers de
frein et d'embrayage apparaissent. Comme toujours, clignotants à
gauche, inverseur ville/route de l'autre côté.
Les compteurs et
compte-tours sont à fond noir, avec les chiffres en jaune fluo. La zone
rouge orange fluo est du plus bel effet, et on voit arriver quatre
voyants, le bleu pour les phares, le rouge pour indiquer un défaut dans
le protecteur R.O.I (un bilame faisant office de disjoncteur
automatique), le
blanc et le jaune ne sont pas branchés.
Un nouveau faisceau
électrique remplace les divers faisceaux existants, et tout se connecte
sous la selle. La diode zener et son radiateur qui servaient avant de
régulateur sont remplacés par un boîtier scellé.
Le moteur n'a
pas changé, les pipes d'admission sont désormais en matériaux
composites (alu et caoutchouc vulcanisés ensemble) et l'intérieur des
cornets d'admission est légèrement modifié. Les carburateurs sont des 2
SP 19.784.
Les carters moteurs sont légèrement différents, le
changement du compte tours impose une démultiplication différente,
l'axe d'entraînement du câble est désormais incliné sur la droite du
moteur.
Quelques petites améliorations au niveau de la boite la rendront plus
précise. (un peu... :lol: )
Ce modèle fut décliné en plusieurs versions:
La LT3-Coupe (1100 exemplaires) en 1976 et 1977
La LT3 PTT (300 exemplaires) avec une selle raccourcie, un porte bagage à l'épreuve des
postiers et une peinture jaune inimitable. ;-)
La LT3 armée (produite à seulement 35 exemplaires) restée à l'état de pré-production, couleur kaki comme il
se doit avec les chromes bronzés.
La LT3 Sélecteur à gauche, reconnaissable à son cadre gris et son frein
à droite.
La LT4 (qui n'est jamais apparu qu'au Salon de l'auto en 1978)
La 125S ou Compétition Client
créée à partir de 1972, cette machine utilisait le moteur de la 125 bicylindre, mais sérieusement revu et corrigé.
les dernières versions, en 1976 délivraient 32 CV
ces photos sont issues du site http://www.bva-auctions.com où cette machine a été vendue 4240 € en Février 2011