L'ÉTUDE D'UN ENSEMBLE DOCUMENTAIRE

(page mise à jour le 26/02/2008)

Jean-François Lecaillon


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* Présentation de l'exercice

* L'étude documentaire en 10 questions

* Exemples : l'espace méditerranéen. Les institutions de la 5è république  

 


Présentation de l'exercice

 

Les IPR préviennent (décembre 2007) :

"L'Étude d'un ensemble documentaire nécessite une certaine culture sur le sujet, un regard critique sur les documents du dossier, une capacité à sélectionner des informations et à les mettre en perspective. De plus l'ensemble des documents ne peut prétendre couvrir tous les aspects importants de la question posée. les connaissances du candidat sont donc indispensables pour répondre de manière pertinente aux questions de la première partie, comme elles le sont pour rédiger la deuxième partie."

En d'autres termes, l'exercice est difficile, plus encore que la composition, ce que constate les mêmes IPR :

"Cet exercice se révèle moins réussi, à en juger par les notes obtenues, plus faibles en moyenne."

 

Ne vous précipitez donc pas sur l'étude d'un ensemble documentaire sans être sûr d'en bien connaître les règles, exigences et astuces !

 

L'exercice consiste à analyser 5 documents en répondant à 5 questions portant sur ceux-ci (ensembles ou séparément) ; puis à traiter une problématique dans le cadre d'un texte de synthèse.

 

L'exercice se compose donc de deux parties : 

        1/ Des questions (pour 5 points environ)

 

        2/ La rédaction de la synthèse (7 points). Cette synthèse répond à une problématique indépendante des questions posées dans la première partie dont l'argumentaire puisera dans les documents proposés et les connaissances personnelles qu'il faut ajouter ! Faire une synthèse en limitant son propos aux seuls documents est donc forcément lacunaire et insuffisant !

 

Pour la première partie, le candidat répond donc aux questions.

Celles-ci peuvent porter sur :

 

Pour la deuxième partie, le candidat utilise les différentes sources d'information à sa disposition (réponses aux questions, autres informations contenues dans l'ensemble documentaire, connaissances personnelles). Il rédige une réponse organisée distinguant dans des paragraphes différents les grandes idées répondant au sujet. Cette réponse organisée comprend une ou deux phrases introductives et une ou deux phrases conclusives.

Cette rédaction ne comporte pas de limite de volume.

L'ensemble de l'exercice doit être réalisé en 2h30 à 3h.

 

Le sujet comporte 3 types de données :

L'énoncé (donnant ou suggérant la problématique)

Les documents (5)

Les questions.

Le but de l'exercice est d'amener le candidat à démontrer ses capacités...

...d'analyse (c'est la fonction de la majorité des questions : savoir tirer une information des documents).

...à exposer une argumentation organisée (fonction de la synthèse)

...à apporter une réponse à une problématique donnée (dans la conclusion de la synthèse)

...critique (en définissant l'intérêt ou la valeur des documents et en apportant des connaissances contradictoires dans sa synthèse).

...à s'exprimer clairement et en bon français

...à maîtriser un vocabulaire précis et des connaissances.

Évaluation de cet exercice

Pour les candidats, il apparaîtra plus facile que la composition. La présence des documents permet de réveiller la mémoire de celui qui a étudié et de fournir des réponses à celui qui n'en a pas ; les questions et la problématique du sujet rassurent.

Il faut toutefois se méfier ! A l'instar de toutes les épreuves d'étude de documents, les correcteurs ont tendance à se montrer plus exigeants. Il y a plusieurs raisons à cela :

 

De plus, sous une apparence plus facile, cet exercice recèle néanmoins des pièges que nombre de candidats évaluent mal :

Faut-il, dès lors, renoncer à cet exercice ?

Non ! Si on en connaît les exigences et les pièges, il vaut la peine d'être choisi.

Le candidat qui connaît son cours et qui maîtrise bien les aspects techniques de l'exercice peut donc espérer un très bon résultat.

Celui qui ne connaît pas son cours, en revanche, cours au carnage ! Il va probablement paraphraser des documents dont il saisit mal la portée et risque de répéter (dans les questions et sa synthèse) faux sens et contre sens, une répétition de fautes (plus rares en composition) qui prouve au correcteur que l'erreur n'est pas une maladresse, une sorte de lapsus écrit mais bien une ignorance (ce qui va se ressentir sur la note).

 


L'Étude documentaire en 10 questions

 

  1. Comment trouver la problématique ?

  2. Quels types de questions peuvent être proposées et comment y répondre ?

  3. Que faut-il repérer à propos d'un document, quels sont les types de document ?

  4. Que faut-il extraire du document ?

  5. Comment "critiquer" un document ?

  6. Comment construire la synthèse ?

  7. Faut-il citer les documents dans la synthèse ?

  8. Comment éviter la paraphrase ?

  9. Comment conclure sa synthèse ?

  10. Les 5 premières étapes de l'exercice

 

Pour la dernière question, n'hésitez pas à me l'adresser. La réponse viendra alors s'inscrire dans le corps de cette page.

envoyez le message

 

 


Réponses aux questions clefs

1. Comment trouver la problématique ?

La problématique est importante : elle justifie tout le travail qui va être entrepris.

Elle soulève une question à laquelle le candidat se doit d'apporter une réponse nette et précise.

 

Donnée, la problématique se trouve dans l'énoncé, autrement dit dans la phrase communément appelée "sujet" qui précède les documents ; sinon, elle apparaît dans l'énoncé de la Partie II de l'exercice. Il arrive qu'elle soit donnée (ou précisée, formulée autrement) dans l'une des questions.

Elle est explicitement énoncée quand elle est présentée sous la forme d'une question. Le candidat devra donner une réponse à cette question dans la conclusion de sa synthèse. Dans ce cas précis, la problématique est facile à trouver et ne demande aucune reformulation. Elle peut être reprise intégralement dans l'introduction de la synthèse.

 

Parfois elle est seulement suggérée ou donnée de manière "implicite". C'est le cas si l'énoncé est formulé de manière affirmative. Il est alors conseillé de la formuler explicitement pour mieux faire apparaître le questionnement, l'interrogation que le sujet soulève.

Il faut alors procéder comme pour la composition.

 

 

ATTENTION : une vraie problématique n'est pas une simple question interrogeant sur le "comment" ou le "pourquoi". Par définition, elle met en évidence l'existence d'un problème.

Exemples : un sujet sur "les fondements de la réussite japonaise" pose la question du "pourquoi". Comment expliquer cette réussite ? En elle-même, cette question ne soulève pas de problème. Elle n'est donc qu'un sujet d'interrogation. Poser la problématique revient à se demander en quoi ces fondements peuvent poser problème.

 

En posant la question dans les termes soulignés en gras ci-dessus, nous définissons une formule clé qui peut-être utilisée pour n'importe quel sujet.

 

En quoi + Sujet + ==> + problème + ?

 

Cette formule n'est qu'un outil de travail pour trouver le "problème", elle ne peut être reproduite strictement dans une copie, cela va de soi. Il faut l'utiliser et remplacer "sujet" par le mot clé de l'énoncé et "problème" par l'évocation d'une situation posant effectivement un problème, une difficulté, un obstacle, un danger....etc.

Exemple : en quoi + les fondements de la réussite japonaise + témoignent-ils + de la vulnérabilité du pays + ?

Après l'utilisation de la locution "en quoi" (qui peut être remplacée par "dans quelle mesure" ou "peut-on dire que..."), notre exemple reprend les termes mêmes du sujet, remplace ensuite le signe d'implication par un verbe (on peut utiliser pour commencer le verbe "entraîner" ou tout autre synonyme, puis on changera en fonction du problème évoqué) ; pour finir, il énonce le problème : la vulnérabilité, la dépendance extérieure...

NB : le problème soulevée peut être trouvé par simple réflexion logique ; en général, cependant, il est une idée majeure du cours.

 

Autre exemple concernant "La mégalopole japonaise".

Ce sujet ne formule aucune question. Toute la difficulté revient donc ici à trouver le problème contenu dans le sujet "mégalopole".

La question à se poser est : Où y a-t-il problème ?

Par simple réflexion logique, il est possible de dégager une réponse du mot "mégalopole" lui-même. En effet, ce terme renvoie à l'idée d'une sur concentration d'activités ou de population. La problématique est ainsi dégagée sans qu'il soit nécessaire de connaître en détail la réalité du pays. Toutefois, à la seule évocation de la mégalopole japonaise, le candidat qui connaît son cours pensera immédiatement à la surpopulation, à la pollution et à toutes les questions d'aménagement du territoire qui se posent dans ce cas précis ; il pourra utiliser ses "problèmes" pour formuler sa problématique ; par exemples : en quoi la mégalopole japonaise est-elle l'expression d'un déséquilibre national ? l'économie japonaise peut-elle souffrir de cette hyper centralisation ? etc...

 

 

En résumé :

La problématique se trouve (explicitement ou implicitement) dans l'un des énoncés (général ou de Partie).

Elle met en relation le "sujet"et une caractérisation de celui-ci suggérant l'existence d'un problème ("Sujet" est-il = à "caractère x" ?)

Elle pose une question mettant en évidence "un problème" ; cette question s'introduit par l'une des locutions suivantes : "en quoi...", "dans quelle mesure...", "peut-on dire que..." ?

Pour bien la maîtriser, il faut connaître son cours.

La réponse à la question problématique sera donnée en conclusion de la synthèse.

 

 

 

2. Quels types de questions peuvent être proposées et comment y répondre ?

Les questions peuvent prendre de nombreuses formes.

"les questions portent sur l'identification, la contextualisation, l'intérêt ou la portée du document ainsi que sur le repérage et l'explication de faits ou d'idées que le document évoque. Elles doivent permettre d'évaluer les compétences des élèves dans la compréhension et la lecture critique du document, l'identification et l'explication d'informations à la lumière de connaissances générales nécessaires", disent les IPR (décembre 2006)

Définir des types de question est délicat dans la mesure où derrière un numéro, plusieurs questionnements peuvent apparaître en chaîne et mélanger les types d'interrogations.

Toutefois, les textes permettent de définir six grands types de question, que nous dirons :

  1. d'explicitation : elles portent sur un mot ou une phrase soulignée que le candidat doit définir ou clarifier. La réponse attendue n'est que la récitation d'une définition ou d'une connaissance de cours.

  2. d'analyse et explication : elles consistent à extraire d'un document une information qu'il contient (en évitant la paraphrase !). Nous lions ici l'aspect analyse (que dit le document ?) à l'explication car les deux questions sont souvent liées ou méritent de l'être dans la réponse. Pour y répondre, utilisez (au brouillon ou dans votre tête) la formule suivante : "le document dit que..., c'est-à-dire... parce que...". Elle vous aidera à éviter de ne répondre que par de la paraphrase. ("le document dit que..." = paraphrase ; "c'est-à-dire..." = je traduis ce que veux dire l'auteur, je le redis avec mes mots qui éclairent le texte ; "parce que..." = j'apporte une explication).

  3. d'exploitation par confrontation : elles sont de même nature que les précédentes mais portent sur au moins deux documents, voire l'ensemble du corpus. Il s'agit, là encore, d'extraire une (ou plusieurs) information(s) des documents, soit en les additionnant, soit en les confrontant. Pour ce genre de question, la procédure est la même que pour les questions d'analyse ; la différence est dans le recours à plusieurs documents qui peuvent se contredire alors qu'en question de type 2, vous ne travaillez que sur un seul.

  4. d'extrapolation : à partir d'une information donnée (ou déduite), elles invitent à préciser un point de connaissance ; elles peuvent porter sur les effets d'une information tirée d'un document ou de celles relevant de l'ensemble documentaire.  La réponse attendue est une récitation des connaissances de cours que le candidat prendra soin de relier à ce qu'il a trouvé dans les documents.

  5. de critique : elles invitent à discuter un ou plusieurs documents, à en critiquer les auteurs ou à apporter une nuance. Le correcteur attend cette fois l'exposé de quelques informations qui s'opposent ou se différencient de celles tirées de l'analyse. La formule de base est : "le(s) document(s) di(sen)t que... mais...". Ce type de question suppose, bien évidemment, une bonne connaissance du cours !

  6. d'évaluation des documents : ce sont des questions techniques, portant sur le (ou les) document(s). Il s'agit de définir leur intérêt ou valeur par rapport au sujet, la confiance que le lecteur peut leur accorder, l'importance de l'information qu'il transmet. Voir ci-dessous la question 3.

ATTENTION :  ces types ne sont pas des définitions officielles et usuelles ; vos professeurs peuvent en parler en d'autres termes. Ce qui importe ici, n'est donc pas tellement le mode de désignation des types que ce qu'ils recouvrent !

 

* Toute étude documentaire comportera obligatoirement des questions de type 1, 2 et 3.

* Les questions d'explicitations,  d'extrapolation et de critique contrôlent les connaissances : ce sont en fait des questions de cours. Il est donc vain de croire que l'on puisse réussir une étude documentaire sans connaître ce cours !

* Les questions de types 5 et 6 peuvent se confondre en une seule : le sujet demandera une critique du document une fois défini sa valeur. Ces questions sont techniques ; elles supposent que le candidat connaisse bien les exigences de l'exercice et ce sur quoi il faut appuyer une critique.  Celle-ci repose aussi sur une bonne connaissance du cours ! Vous n'y échapperez pas !

* Les questions de types 2 et 3 sont les plus rassurantes a priori. Il s'agit d'extraire des réponses des documents. Le candidat a donc celles-ci sous les yeux.  Ce sont toutefois les questions les plus dangereuses au niveau de la paraphrase, une faute qui sera difficilement pardonnée.

* Certaines questions peuvent prendre l'aspect d'une problématique. Voir, par exemple, la question 2 du sujet sur la 5ème république ci-dessous.

* Les questions à tiroir : une question (j'entends un numéro de question) , peut se limiter à une seule interrogation. Elle peut aussi se décliner en plusieurs questions successives. Voir, pour exemples, les questions 2, 3 et 4 du sujet ci-dessous. Il faut bien prendre soin de répondre à chacune de ces questions et ne pas hésiter (par souci de clarté pour soi-même, voire pour le correcteur) d'aller à la ligne pour chacune des réponses. Avant de chercher les réponses, réfléchissez à la logique qui lie ces questions entre elles. S'agit-il de chercher plusieurs informations successives (approche thématique), ou d'expliquer et d'exploiter une information déduite (approche didactique) ?

 

 

3. Que faut-il repérer à propos d'un document ; quels sont les types de documents ?

Les questions de type 6 renvoient à ce qui était demandé dans l'ancienne épreuve sous le titre "présentation des documents".

Dans un ensemble documentaire, tous les documents n'ont pas la même "valeur", "intérêt" ou "portée". Ces différences conduisent à les traiter de manière spécifique et permettent de garantir (ou non) la justesse des informations qui peuvent en être tirées et leurs limites.

Un texte de loi, par exemple, n'a pas la même importance que l'appréciation de cette loi par un opposant politique ; une publicité pour la Tunisie n'a pas la même portée qu'une carte sur les flux migratoires (voir l'exemple sur la Méditerranée ci-dessous).

Dans un document, six informations méritent attention et aideront à répondre aux questions de type 5 et 6.

Il y a d'abord les cinq éléments d'identification : l'auteur, la date, la nature, le destinataire et le sujet.

Il y a ensuite le type du document. Globalement, il en existe trois :

- Le "document événement" (lois, décrets, discours définissant une décision, photo événement type le champignon nucléaire d'Hiroshima... etc.) : ce type de document donne une information brute, qui fait acte. C'est le "document source" par excellence qui peut être appelé "document officiel". Il dit ce qui est. Il permet de prendre connaissance d'un fait historique ou géographique. On le rencontre surtout en Histoire.

- Le "document opinion" ou témoin (photo, lettre, article de presse, extrait d'une étude, tract, discours définissant une opinion...) : ce genre de document est intéressant dans la mesure où il donne à connaître un avis, une opinion ; mais ce n'est qu'un regard plus ou moins représentatif qui n'engage que l'auteur du document. Il permet aussi d'expliquer l'événement ; il est très utile pour peser le pour et le contre d'une problématique. Il est souvent proposé en Histoire, très souvent en géographie quand un journaliste ou un expert expose son avis dans un texte (article ou étude).

- Le "document didactique" (une carte, une statistique, un graphique, un tableau...) : C'est un document interprétatif à vocation pédagogique. Les auteurs de ce genre de documents ont peu d'importance (du moins dans le cadre d'un exercice de type bac) : ce sont des experts qui s'appuient sur des données officielles et vérifiables. Ce genre de document a souvent l'avantage du recul. Il reste toutefois "interprétatif", il ne donne qu'un avis ou point de vue. Fruit d'une recherche scientifique dans le but de mettre en valeur des causes et/ou des conséquences sur un aspect plus ou moins précis (il faudra préciser celui-ci) du sujet, il permet de mieux cerner et comprendre ce dernier.

 

NB : Dans le cas d'une étude de documents en Géographie, n’insistez pas trop sur la "fiabilité" des documents. Exception faite des articles de chercheurs ou tirés de journaux d'opinion (Le Monde, par exemple) qui sont des « points de vue », la plupart des documents seront des documents didactiques tirés d'Atlas, Manuels ou de rapports d'organismes internationaux (OCDE, ONU, PNUD, Banque mondiale...), revues spécialisées... etc.  Les informations données sont vérifiées et non contestables.  Si la question de leur intérêt vous est posée, vous pouvez signifier rapidement cette caractéristique. Ceci fait, insistez surtout sur l’intérêt du ou des documents et la manière de l(es) utiliser par rapport au sujet. Quel(s) type(s) d'information(s) allez vous en extraire, comment allez vous les confronter et pourquoi, comment ou en quoi ils se complètent.

Chaque document a un intérêt pour lui-même. Selon sa nature, il est cependant possible de définir des intérêts spécifiques : 

    - Une carte permet de localiser des éléments du sujet (précisez lesquels, évidemment) ou analyser l’organisation de l’espace

    - Un document  statistique (courbe, tableau, histogramme...) permet d’évaluer, comparer, ou de mesurer une évolution.

     - Un texte, en général, aide à comprendre, à expliquer, à mesurer les causes ou conséquences (préciser selon le cas) ; sinon il offre un point de vue ou une interprétation. 

Combinés ou réunis par groupes, des intérêts types peuvent également être cernés à coup sûr :

    - 2 (ou plus) cartes peuvent aider à évaluer un problème à des échelles différentes (locale, urbaine, régionale, internationale…).

    - 2 (ou plus) textes peuvent permettre de confronter des points de vue.

     - 2 documents d'une époque différente peuvent conduire à mesurer une évolution.  

 

En Histoire, sur les cinq documents proposés, il y en a toujours un ou deux qui, par leur nature ou la personnalité de leur auteur, l'engagement politique ou la fonction de celui-ci, obligent à porter un regard distancié ou critique.

Là encore, il y a moyen de définir des valeurs ou intérêts selon des règles relativement fixes :

    - Si le document est didactique (étude, statistique, carte...), pour les mêmes raisons qu'en Géographie (voir ci-dessus) il est "fiable".

    - Si le document est de type "témoin" ou "d'opinion" (photo, témoignage, affiche de propagande...), il ne donne qu’un point de vue. Celui-ci doit alors être identifié et défini ; l’auteur peut lui-même être présenté comme acteur ou simple témoin, dirigeant ou opposant, apportant un témoignage direct ou non, à chaud ou décalé…. Toutes ces observations qui peuvent être faites permettent de mieux définir ensuite la manière dont vous allez utiliser le document (c'est toujours une manière critique). 

     - Si le document est de type "événement" (décret, discours, événement proprement dit raconté ou visualisé…), vous pouvez le considérer comme neutre (évitez d'utiliser ce terme, cependant). L'intérêt du document est de vous permettre de définir ce qui se passe, les termes dans lesquels une décision est prise… Parfois, mais pas toujours, il permet de cerner les raisons officielles Je précise "officielle" parce qu'une raison donnée à un acte (décision, loi, action...) par l'auteur de celui-ci n'est pas toujours la « vraie » raison ; la "raison donnée" peut n’être qu'un prétexte. C'est votre analyse critique qui devra mettre en doute (s'il y a lieu) cette "raison - prétexte". Dans votre présentation vous vous contenterez de dire (dans la mesure où vous avez repéré la partialité de l'auteur) que vous utiliserez le document pour en tirer les causes de l'événement selon l'auteur ; ce "selon" laissera entendre que vous restez critique, qu'il peut exister d'autres raisons.

 

Quelle que soit la discipline,  la photo n’est jamais "neutre" ni "objective". Elle n’offre jamais qu’un point de vue sur un événement, une partie ou un moment de celui-ci. Une photo masque autant (si ce n’est plus) qu’elle ne montre ; au niveau bac, cependant, elle est souvent une « illustration » (plus ou moins symbolique) venant confirmer ou compléter un autre document.

On vous donne, par exemple, une photo du champignon nucléaire au dessus d'Hiroshima ! Par définition, cette photo n'est qu'un "point de vue". Elle n'en représente pas moins l'événement et on considérera cette prise de vue comme un "document événement" et non comme un document "témoin". En revanche, une photo de la guerre montrant un acte de résistance quelconque, si elle illustre le fait "résistance", elle doit cependant être prise comme un témoignage qui, à lui seul, ne saurait suffire pour définir la résistance en général, sachant que celle-ci a pu prendre des formes variées, différentes de celle figurées sur le cliché. Ce dernier ne sera donc qu'un exemple d'une réalité plus complexe.

 

Attention cependant : S'il est important de cerner ce que chaque document peut apporter au sujet, il est prioritaire de définir en quoi les documents sont utiles ensemble au traitement du sujet et comment on entend les utiliser pour répondre à la problématique. Le jour de l'examen, on évitera donc de présenter chaque document pour lui-même et séparément. Faites une présentation du dossier et présenter les documents en définissant d'abord ce qu'ils ont en commun (la date, leur type, un auteur...) ; ceci vous évitera une perte de temps provoquée par la répétition d'une même information. La réflexion sur l'identité de chaque document se fait pour soi, au brouillon.

 

Concrètement :

1. cernez la problématique du sujet (pour vous, au brouillon)

2. présentez les points communs des documents.

3. précisez les différences

4. Expliquez comment vous allez les utiliser par référence à la problématique que vous formulez à la fin de la présentation

 

N-B : La présentation de tous les documents du dossier est souvent remplacée par une présentation de deux ou trois documents de celui-ci.

Pour résumé :

Pour définir l'intérêt d'un document, il faut l'identifier et définir son type ; puis le confronter au sujet.

L'intérêt renvoie à l'importance de l'information que le document va apporter.

NB : Ne dites jamais qu'un document est "intéressant" ;  tous le sont. Dites plutôt  pourquoi vous l'estimez tel. De même, évitez de juger de l'objectivité (ou non) d'un document ; dites surtout en quoi un document peut-être plus (moins) objectif qu'un autre.

Le degré de fiabilité mesure la confiance que vous accordez à un document. Celui-ci peut être plus ou moins "sûr", "sérieux", "scientifique".

 

 

4. Que faut-il extraire du document ?

La question peut paraître un peu stupide. Les erreurs (type hors sujet) qui parsèment les copies invitent toutefois à rappeler quelques règles de base.

Rappelons pour commencer qu'un document ne fournit pas seulement les informations qui seront demandées dans le cadre des questions. Il va donc falloir faire des tris, ce qui ne signifie pas qu'il faille ignorer une information non demandée.

Ce qu'il faut "extraire" du document, c'est d'abord les réponses aux questions posées.

Mais il faut penser aussi à la problématique du devoir et vérifier si le document ne contient pas des éléments pouvant aider à traiter celle-ci.

On peut considérer qu'un document fournit donc deux types d'informations à extraire.

Prévoyez donc d'utiliser deux surligneurs ou stylos de couleurs différentes pour isoler ces deux types d'information.

Rassemblez sur une feuille de brouillon, les arguments relatifs à la problématique, voire classez les déjà si cette dernière invite à soupeser le pour et le contre.

 

"Extraire" consiste à isoler un mot, une phrase, un détail dans une photo, une donnée sur un document didactique. Mais attention : il ne s'agit pas de plaquer cette information brute dans sa réponse. Il faut "traduire" celle-ci pour éviter la paraphrase.

 

Pour "extraire" la bonne information, il faut surtout bien analyser la question posée d'une part, la problématique d'autre part. Pour ce faire, il faut considérer toute question comme un énoncé et traiter celui-ci comme dans le cadre d'une composition. Isolez bien le sujet de la question ; faites bien attention aussi au pronom interrogatif : s'agit-il d'un pourquoi, comment, qui, quel...? et utilisez les locutions associées pour être sûr de rester dans les limites de la question :

Par exemples :        

un "pourquoi" appelle un "parce que..."

      "comment" peut amener l'emploi d'une formule type : "de la manière suivante..."

 

 

5. Comment "critiquer" un document ?

Commencez par considérer que "critiquer" ne veut pas dire affirmer le contraire du document ou accuser son auteur de se tromper.

Critiquer c'est d'abord déduire une information (le plus souvent une nuance) en confrontant celle extraite du document à une connaissance qui lui est extérieure. Cette dernière peut venir de deux sources :

            - Une connaissance personnelle

            - Un autre document

Dans les deux cas, une bonne critique suppose que le candidat sache son cours ! En effet, pour bien utiliser une information contradictoire tirée d'un tiers document, mieux vaut bien connaître le rôle, le statut, l'importance, la valeur... etc. de chaque auteur ou de chaque opinion.

       

Une bonne critique ne consiste pas à donner son opinion !

Critiquer, c'est surtout mettre en évidence l'existence de points de vue différents sur un sujet donné. Cet avis différent n'est pas forcément le votre.

Par exemple, un changement d'échelle en Géographie permet de nuancer un propos.

Autre exemple : dans le document 2 du sujet sur les institutions de la 5ème le général de Gaulle justifie sa réforme en dénonçant "le funeste système d'antan" qui fait allusion à la Constitution de la IVè république. De Gaulle estime donc que ce système n'était pas bon. Critiquer cette opinion, ne revient pas à dire que de Gaulle à tort ; il s'agit seulement de montrer que cet avis n'était pas partagé par de nombreux partis.. Bien critiquer, c'est nommer ces partis (ou des personnalités) et exposer leurs arguments.

 

Critiquer revient surtout à montrer au correcteur que le candidat ne reste pas passif devant le document et qu'il sait son cour !!!

Attention à la confiance aveugle qui conduit certains candidats à admettre comme fondée une information sous le prétexte que le document la donne !

 

IMPORTANT : aussi assuré que vous soyez dans votre critique, restez toujours très mesuré dans la formulation de celle-ci.

 

 

6. Comment construire la synthèse ?

Globalement, la méthode n'est pas différente de celle qui prévaut pour la composition. Reportez vous donc à la page concernant celle-ci.

La synthèse comportera donc une introduction, un développement et une conclusion. Elle devrait seulement être plus courte et les transitions peuvent s'avérer moins nécessaires.

La différence tient essentiellement à l'utilisation qui sera faite des documents et des informations qu'ils fournissent.

Tout en respectant les règles de construction d'une composition, vous pouvez travaillez en deux temps.

1°) classez dans deux ou trois parties les informations tirées des documents.

2°) rajoutez au plan qui ressort du premier travail, les connaissances personnelles qui renforcent l'argumentaire.

 

Pour la 1ère phase, le classement peut se faire dans un tableau. Celui-ci sera bâti sur une base antithétique (le "Pour" / le "Contre" ) si la problématique invite à confronter deux possibilités (voir l'exemple sur la Méditerranée).

Si le sujet invite à définir une évolution (cf. sujets d'histoire ; voir l'exemple sur la 5ème république) ou un problème qui ne permet pas d'opposer deux thèses (par exemple un sujet sur les difficultés de développement du 1/3 monde ou les problèmes démographiques d'un pays), le classement se fera par thèmes ou périodes.

 

Si vous hésitez sur le plan, reprenez l'ensemble des questions pour vérifier si elles ne proposent pas une démarche.

L'exemple ci-dessous sur la 5ème république fait apparaître une démarche par thèmes successifs : les pouvoirs du président (question 2), les rapports entre présidence et assemblée (question 3) ; les changements de 1958 à nos jours (question 4).

 

Ne rédigez pas votre synthèse au brouillon ! Vous perdez beaucoup de temps.

Inscrivez y simplement des mots clés que vous classez ensuite ou au fur et à mesure qu'il vous viennent à l'esprit.

Et, SURTOUT, entre ces mots, faites apparaître (par des signes ou des locutions bien choisis) la nature des liens qui vous permettent de passer d'une idée à la suivante.

 

 

7. Faut-il citer les documents dans la synthèse ?

Non ! La synthèse est un texte personnel. Le candidat y exprime son avis. Le renvoi aux documents n'est pas indispensable.

Certes, il faut se servir des documents, mais il ne faut pas y renvoyer sans cesse, donner l'impression qu'on se réfugie derrière ces références et prendre ainsi le risque de tomber dans le piège du copier/coller. De fait, deux pratiques sont à éviter :

- renvoyer entre parenthèses à un document en citant son numéro. Cette pratique surcharge inutilement la synthèse et conduit nombre de candidats à ne livrer que le produit de l'analyse (cf. les questions) au lieu d'un avis global.

- citer de longs extraits des documents. Cette pratique est à éviter dans la mesure où l'abus de citations favorise la paraphrase et gêne la formulation d'idées générales qui doivent être déduites de ce que les documents ne proposent souvent que comme exemples. En outre, les documents n'ont pas vocation à couvrir tout le sujet ; ils servent seulement de prétextes  pour évoquer certains axes de la question et ils sont là pour réveiller la mémoire du candidat. Noter encore ceci : les trop longues citations font toujours effets de remplissage !!! Les correcteurs n'aiment pas ça ! 

Ceci étant noté, il reste recommandé d'illustrer sa synthèse en donnant des exemples. Ceux-ci peuvent relever de connaissances personnelles, mais rien interdit de prendre ceux que proposent les documents.  Il faut simplement éviter tout délayage !

Si vous êtes amené à le faire, prenez soin toutefois d'isoler la citation de votre propre texte en la mettant entre parenthèse. Là encore, vous éviterez le risque de la paraphrase.

 

 

8. Comment éviter la paraphrase ?

Le meilleur moyen de l'éviter est encore de la faire résolument... au brouillon. Pour le reste reportez vous à la méthode donnée ici : paraphrase.

 

Pour résumer :

La paraphrase consiste à redire ce que dit le document sans y rien ajouter.

Utilisez un tableau. Inscrivez y entre guillemets les réponses telles qu'elles apparaissent dans les documents. Ceci fait, inscrivez à côté de chaque extrait, la déduction ou explicitation que vous pouvez en donner. Pour y parvenir, utilisez la conjonction "donc" qui invite à déduire ou "c'est-à-dire" pour mieux traduire.

Exemple pris dans le sujet sur les institutions le 5è république : question 3. L'analyse du document 5 permet de répondre en citant F. Mitterand quand il dit "le président doit veiller aux grandes options de la diplomatie. il doit choisir les voies qui conduisent à la paix". En citant ce passage, nous tirons du document l'une des réponses à la question portant sur les relations entre le Président et le gouvernement. Cette réponse ne peut, cependant, être retranscrite ainsi dans la copie. Il faut la traduire. Vous pouvez le faire ainsi : "c'est-à-dire que le Président a la responsabilité des affaires extérieures, le domaine réservé". Par cette formule, le candidat explicite le texte ; mieux, il montre qu'il connaît son cours et peut apporter une connaissance personnelle : la notion de "domaine réservé". Il peut ensuite en déduire : "donc il partage l'exécutif avec le gouvernement" et conclure que, sur ce point, rien n'a changé par rapport à 1958.

 

 

9. Comment conclure sa synthèse ?

La conclusion qui apporte une réponse à la problématique posée doit être simple dans sa formulation. Elle doit tenir en une phrase.

Pour la formuler, reprenez les termes de l'énoncé et pensez qu'il faut remplacer le ? par un mot ou une formule.

Évitez l'emploi de termes ambigus, vides (du genre, "ça évolue") ou qui refusent de prendre parti. Être nuancé ne signifie pas refuser de trancher.

Exemple à propos de la Méditerranée: si vous pensez que cette mer est une zone de fracture et non d'échanges, n'hésitez pas à le dire. La seule exigence ici est de rester en accord avec les arguments qui auront été avancés dans le corps de la synthèse.

On voit souvent les candidats composer une conclusion directement au propre, réfléchir de longues minutes, se relire, rajouter une phrase puis une autre. C'est une mauvaise façon de travailler. En général, ces candidats commencent à dire une chose ; puis, soucieux de nuancer, ils se contredisent.

 

Au brouillon, faites vous (en deux ou trois mots clés) un petit rappel des principaux arguments que vous avez développés dans votre synthèse.

Puis, bien en évidence, reprenez la formule de l'énoncé et associez y votre mot conclusion.

Si vous souhaitez apporter une nuance, inscrivez en l'idée en dessous.

Relisez bien l'ensemble et choisissez les mots de liaison qui vous permettront de passer d'une phrase à l'autre.

Rédigez.

Pour le reste voyez les exemples ci-dessous.

 

 

10. Les 5 premières étapes de l'exercice

Sachez perdre quelques minutes au début de l'épreuve pour en gagner sur la durée.

Dans ce but, respectez ces quelques points clés :

  1. Recherchez dans l'énoncé général le sujet de l'étude. Identifiez les contenus de ce sujet : ce dont vous devez parler.

  2. Recherchez la problématique du sujet. Reformulez là si nécessaire pour la rendre explicite.

  3. Comme pour la composition, définissez la conclusion que vous pensez devoir atteindre. Le candidat qui connaît déjà le sujet (donc son cours) est en mesure de le faire.

  4. Cherchez le type de plan le mieux adapté pour répondre à la problématique : est-ce un antithétique ou un thématique qui s'impose ? (la plupart du temps, c'est l'un ou l'autre.

  5. Lisez toutes les questions et voyez quel plan d'analyse elles suggèrent.

Ce travail terminé, vous devez avoir une vision d'ensemble du sujet et déjà avoir une idée des réponses que vous allez trouver dans les documents. Vous êtes prêts pour traiter la première partie de l'exercice : le traitement des questions.

 

 

 


Exemple : L'espace méditerranéen, espace de fracture ou zone de contact Nord-Sud ?

 

Document 1 : Langues et Religions en Méditerranée. Carte extraite d'un ouvrage collectif sur la Méditerranée, 2002.

Document 2 : PIB et IDH des États riverains de la Méditerranée. Graphique à deux entrées et projection de points, 2002.

Document 3 : Les flux migratoires en Méditerranée dans les années 1990 Carte tirée du même ouvrage que le doc.1, 2002.

Document 4 : Principaux foyers portuaires de Méditerranée. Carte tirée d'un ouvrage du SEDES, 2002.

Document 5 : Apprends moi la douceur de vivre. Image publicitaire sur la Tunisie, extraite d'un magazine de tourisme, 2001.

 

Questions :

  1. Montrez en quoi le document 1 exprime bien l'idée que la Méditerranée est un lieu d'une "rencontre de civilisations". question de type 2

  2. Définir l'indice de développement Humain (IDH) utilisé dans le document 2 et préciser l'intérêt de ce document par rapport au sujet.

  3. A qui s'adresse le message publicitaire du document 5 ? Quel aspect important du sujet permet-il d'aborder ?

  4. Dans cet ensemble documentaire, quels documents et quelles informations justifient l'expression "zone de fracture Nord/Sud" ? question de type 3.

  5. Citer des aspects importants du sujet qui n'apparaissent pas dans l'ensemble documentaire proposé.

 

A l'aide de vos réponses et de vos connaissances personnelles, rédigez une réponse organisée à la question du sujet.

 

 

Pour faciliter la compréhension, nous surlignons les questions en utilisant les couleurs employées ci-dessus lors de la définition des types de questions (question 2)

La problématique du sujet est clairement énoncée : cf. le ? auquel le candidat doit répondre en disant ce qui l'emporte à ses yeux, la fracture ou la rencontre.

Ce sujet propose tous les types de questions sauf le 4 (d'extrapolation). Mais la synthèse n'interdit pas, au contraire, une réflexion sur les conséquences de la fracture, de la rencontre ou des deux ensembles (il faudra seulement éviter de trop s'étendre sur ce qui n'est pas la priorité du sujet.

Le sujet ne fait apparaître aucun questionnement de type "explicatif". Pourquoi ce que nous observons ? Il ne sera donc pas nécessaire d'expliquer la "rencontre" ou la "fracture" dans le corps des réponses aux questions. Cela ne signifie pas qu'il faille négliger cet aspect du sujet. Il faudra l'évoquer (voire plus) dans la synthèse. Trois éléments du sujet plaident en ce sens :

  1. La question 6 qui laisse beaucoup de liberté et qui permet de dire que certains facteurs ne sont pas abordés.

  2. La problématique elle-même : quelle que soit la réponse apportée par le candidat, il faudra bien qu'il explique pourquoi il estime la fracture ou la rencontre plus (ou tout autant) importante que l'autre. Cette justification de la pensée le conduira donc à avancer (pour en évaluer la portée) des facteurs de "rencontre" ou/et de "fracture".

  3. Un simple souci de rendre la copie intéressante et d'éviter la paraphrase de documents, d'ajouter quelque chose à ceux-ci.

Il faudra donc recenser ces "explications". Le mieux est d'envisager de le faire pas à pas, pendant la première partie de l'exercice, lors du traitement des questions, la 1, la 4 et la 5 tout particulièrement.

 

Question 1 : Ici, la réponse est dans la question (cf. le montrez que : , une formule qui doit vous alerter). Il faut donc éviter de dire seulement : "la Méditerranée est un lieu de rencontre". Cette phrase peut être utilisée, bien sûr ; mais uniquement comme amorce de la vraie réponse.

Sur la carte proposée (et dont vous trouverez un modèle dans tous les manuels scolaires), cherchez ce qui peut faire "rencontre", c'est-à-dire "contact", "affrontement", "échange"... N'hésitez pas à recenser ainsi des mots synonymes ou susceptibles d'être contenus dans le terme de la question. Ils vous aideront à trouver des réponses.

Quel que soit votre document, vous devez pouvoir recenser ici des "frontières communes" entre deux civilisations, des "imbrications" ou "enclaves" ou repérer (via la légende) des "liaisons", des "routes", des "migrations" ...etc.

ATTENTION,  les éléments de votre réponse sont prêts ; c'est le moment de vous poser la question : que me dit le document par rapport à la problématique, dans quel sens y répond-t-il, peut-on contester la réponse qui s'impose ?

Par rapport à la problématique, la question et le document invite à plaider en faveur du "contact" ; mais la carte montre que la mer sépare quand même chrétienté et terres d'Islam. Il y a donc moyen d'y voir un obstacle capable de créer des situations de fractures.

Les termes de la question n'invitent pas à formuler cette nuance dans la réponse ; vous en garderez donc l'idée en réserve, pour la synthèse.

 

 

Question 2 : Celle-ci comporte un double questionnement. D'abord une définition qui renvoi au cours.

Donnez tout simplement la définition de l'IDH qui se trouve dans tous les manuels scolaires.

Il faut ensuite définir un intérêt, celui du 2ème document. Comprenez donc qu'il n'est pas nécessaire d'exposer dans sa réponse les informations sur le contact ou la fracture qui peuvent être "extraits" du document. L'analyse de son contenu n'est pas demandé ici. Il faudra pourtant mener cette réflexion.

Le mieux est de commencer, cette fois, à chercher les réponses à la problématique du sujet : facture ou contact ? (autrement dit démarrer hors sujet de la question !)

Le document fait apparaître 4 groupes de pays plus ou moins riches ou développés. Ces différences rapprochent-elles ou divisent-elles ? Telles est la question que vous devez vous poser.

La réponse peut être double : de trop grosses différences sont sources de fractures, mais contrôlée, elles peuvent définir une complémentarité source d'échanges.

Il va donc falloir mesurer les écarts ; il faudra voir aussi qui appartient à chaque groupe ?

NB : à partir de la 2è question, n'oubliez pas que vous avez déjà des réponses à des questions antérieures; n'ignorez pas ces réponses : elles peuvent vous aider à en trouver de nouvelles. Ici, vous pouvez vous interroger : les groupes de richesses correspondent-ils aux groupes géographiques observés sur le document 1.

En réponse, vous aurez donc une fracture économique entre les pays européens et ceux du Maghreb, qui peuvent créer des tensions (vous donnerez des exemples comme les flux migratoires clandestins) ; il y a toutefois des échanges (commerciaux ou culturels...) ; quelques états situés entre deux peuvent servir d'intermédiaires (exemple de la Turquie aux portes de l'Union européenne).

Mais attention : ce qui est relevé ci-dessus ne répond pas à la question 2 ; vous avez trouvé des informations pour traiter la problématique.

Il faut maintenant définir la réponse à la question 2 : cette réponse est contenue dans tout le travail d'analyse accompli.

Quel intérêt le document 2 a-t-il ? Il permet de définir ce qui fait fracture ou contact (la problématique donc) sur le plan de l'économie, de la richesse, des échanges commerciaux, du développement. Il permet donc de traiter une partie du sujet, sur un thème donné : l'économie.

C'est cette réponse en vert ci-dessus qu'il faudra donner pour le traitement de la question 2 et non celle en bleu.

 

 

Question 3 : Même type de question "à tiroir" que la 2.

Le document s'adresse aux Français (la langue et l'adresse de l'office du tourisme à Paris et à Lyon en témoignent).

Ce qui vaut pour la question 2 vaut pour celle-ci. C'est la même question, on peut donc s'inspirer de la réponse trouvée ci-dessus. A ce moment de l'exercice, c'est même facile.

Le document permet de trouver de trouver réponse à la problématique sur le plan du tourisme.

Pour la synthèse, le document plaide en faveur du "contact", de l'échange. Prenez en bonne note sur votre papier brouillon. Mais posez vous encore la question "critique", celle des limites du contact ? N'y a-t-il pas, dans ce document un argument en faveur de la fracture ? Une nuance peut être formulée :

Les contacts touristiques favorisent l'échange (culturel, économique...), mais ils sont unilatéraux et rendent palpables, concrets, les écarts de développement. Ils peuvent donc accentuer des sentiments de jalousie ou rancoeur... etc.

Prenez l'habitude de toujours tester un document de manière antithétique. Même s'il vous paraît évident qu'il plaide plutôt en faveur d'une thèse que d'une autre.

 

 

Question 4 : Question de type 3, elle invite à recenser des réponses allant dans le même sens dans tout le corpus documentaire. Le candidat est invité à énumérer. Deux difficultés vont se poser à lui : le risque de la paraphrase et les oublis.

Partez du principe qu'il n'y a pas forcément qu'une réponse dans un document ; vérifiez toujours si vous ne pouvez pas en trouver deux ou trois.

Dans le dossier proposé, il faut recenser les fractures linguistiques et celles religieuses (doc. 1), les niveaux de développement et ceux de richesses (doc.2), le caractère uni directionnel (sud vers nord) des migrations et le contraste (nord sud) en termes de métropoles (doc.3), le fossé nord-sud en termes de capacités portuaires (doc.4) et le caractère uni directionnel (nord vers le sud) des migrations touristiques (doc.5).

Le candidat peut rédiger sa réponse en reprenant tel quel le recensement ci-dessus. Il est mieux, toutefois, de le relire pour voir s'il n'y a pas des risques de répétitions ou possibilités de regrouper en une seule un même type d'information. Ainsi, bien qu'ils ne soient pas de même sens, les deux observations portant sur un caractère uni directionnel, ou celles concernant les migrations du travail et du tourisme peuvent être regroupées.

Observez également comment 3 des 5 documents ont bien fourni plus d'une réponse.

 

 

Question 5 : question de type 4 (ou 6, c'est selon), elles invitent le candidat à exposer ses connaissances personnelles. Il y a forcément des aspects du sujet qui ne sont pas abordés par les documents. En passant en revue un listing prédéfini, (politique, économique, social, culturel, militaire, juridique, commercial, démographique, moral...) le candidat procédera par élimination. Ici, nous barrons ceux abordés par les documents ; il faut chercher à trouver des arguments dans la liste des termes non raturé. Je vous laisse le soin de tester vos connaissances.

Le candidat ne cherchera pas à composer sa réponse; il se contentera d'énumérer. C'est dans la synthèse qu'il faudra ordonner les réponses.

 


Les institutions de la 5è république.

 

Énoncé du sujet : Comment la fonction présidentielle a-t-elle évolué durant la Vè République ?

 

Document 1 : Extrait de la Constitution (version révisée en octobre 2000.

Document 2 : Extrait de l'allocution radiotélévisée du général de Gaulle annonçant la révision de la Constitution (septembre 1962).

Document 3 : Caricature du conseil des ministres par un dessinateur du Canard Enchaîné, 1960.

Document 4 : Extrait d'un entretien télévisé de François Mitterrand (29 mars 1987).

Document 5 : La première cohabitation vue par Plantu, 10 novembre 1986.

 

 

Questions :

  1. Qu'est-ce que le suffrage universel ? (document 1).

  2. En quoi l'élection du président de la République au suffrage universel direct a-t-elle contribué à renforcer son pouvoir ? (documents 1, 2 et 4).

  3. D'après les documents 3, 4 et 5, quelles différences caractérisent les rapports entre le président de la République et le gouvernement entre 1960 et 1986 ? Comment les expliquer ?

  4. Citer des aspects importants, relatifs à l'évolution de la fonction présidentielle pendant la Vème république qui n'apparaissent pas dans cet ensemble documentaire.

A l'aide des réponses aux questions, des informations contenues dans les documents et de vos connaissances, rédigez une réponse organisée au sujet : "Comment la fonction présidentielle a-t-elle évolué durant la Vè République" ?

 

 

Premières observations à repérer d'emblée :

- le sujet ne comporte que 4 questions (et non 5) et on y trouve bien des questions de type 1, 2 ou 3. En revanche, il n'y en a pas de type 6. Ça manque. On peut imaginer qu'une telle lacune serait comblée le jour de l'examen, par une question portant par exemple sur la valeur des documents 2 et 4 d'une part (les points de vue de deux Présidents de majorité opposées), 3 et 5 d'autre part (des opinions outrées : des caricatures).

- Le sujet interroge sur une évolution mais ne fait pas apparaître de problème explicite. Il sera bon de combler cette lacune.

 

1. Commencez par analyser l'énoncé et la problématique qu'il suggère.

Posé par un "comment", le sujet porte sur "la fonction présidentielle" (sujet grammatical de l'énoncé) et plus précisément son "évolution".

Cet énoncé, cependant, ne formule pas de problématique explicite : l'évolution de la fonction présidentielle n'est pas un problème en soi.

Posez vous donc la question : dans quel cas cette évolution pourrait-elle poser problème ?

Deux réponses au moins sont possibles : elle s'affaiblit au risque de rendre le pays ingouvernable (comme sous la IVè) ; elle se renforce au point de produire une situation d'autoritarisme.

Vous ne savez pas la réponse ? Ce n'est pas un problème. Votre but, pour l'instant est seulement de poser une problématique pas d'y répondre.

Vous pouvez à présent formuler la problématique de manière explicite : en quoi l'évolution de la fonction présidentielle fait-elle courir un risque au pays, de le rendre ingouvernable ou de favoriser l'avènement d'un régime autoritaire ?

Dans la formulation inscrite en bleu, vous retrouvez la formule définie au début de cette page avec la locution en quoi + le sujet (l'évolution) + l'expression d'un problème (un risque déclinée ensuite en deux possibilités). Désormais vous savez ce que vous devrez montrer dans votre synthèse : si l'évolution produit un risque et préciser lequel des deux.

Le traitement des questions va vous permettre à présent de trouver des arguments, mais aussi de vérifier que vous avez trouvé la bonne problématique.

 

2. Poursuivez en prenant les questions l'une après l'autre.

La première ne doit pas poser de problème ; il s'agit de donner une définition. Méfiez vous cependant : la question est tellement simple qu'il faut vous demander s'il n'y a pas possibilité de donner des précisions. Chaque mot compte ici : "suffrage", "universel" et "direct". Ne sous-estimez ce travail de précision sous peine de vous contenter de dire que le Président est élu par l'ensemble des citoyens sans intermédiaire. Cette réponse inscrite en bleu est bonne, mais elle mérite d'être complétée pour montrer au correcteur que l'on connaît la Constitution.

Inscrivez en colonne vos trois mots et en face de chacun notez ce qu'il signifie + comment il se traduit dans le cadre de la 5è.

Suffrage = élection + scrutin secret, majoritaire à deux tours des votes exprimés (cf. article 7)

universel = tous les citoyens + ayant plus de 18 ans en 2000 mais plus de 21 avant la réforme de 1974 + femmes comprises (depuis 1944)

direct = pas d'intermédiaire + comme pour les députés mais différent des sénateurs élus, eux, par d'autres élus (maires, députés et conseillers généraux).

Rédigez votre réponse en apportant toutes les précisions ainsi recensées. Elle sera ainsi bien plus riche que la réponse de base !

 

La deuxième question consiste à recenser des marques d'un renforcement du pouvoir à partir de trois documents.

Attention : comme il faut montrer une évolution (la question et la problématique le demandent), il ne s'agit pas d'analyser chacun des trois documents séparément mais de les comparer. Procédez en deux temps :

1) repérer dans chaque document les informations concernant le pouvoir du président et isolez ces informations sur votre brouillon. Dans ce premier temps ne vous souciez pas de la paraphrase. Relevez aussi les raisons des changements (aspect explication de la question)

2) faites la comparaison entre les informations ainsi recensées. Puisque vous cherchez une évolution, relevez bien les dates !

Président élu au suffrage universel direct, à la majorité absolue des votes exprimés (art. 6 et 7) en 2000 [doc.1] Pas de raison donnée.

Information confirmée par le document 2 (3è paragraphe) ; mais élu en 1958 par un collège restreint (2è paragraphe). Renforcer le président contre les "factions" (= les partis).

Pas de nouveauté; président toujours élu. Pour assurer la continuité et défendre les grands principes dit Mitterand mis en minorité en 1987.

Comparez et constatez que le système de désignation a changé en 1958.

Ce changement donne au Président choisi par tous les Français une plus grande légitimité. Elle le rend plus indépendant des partis et renforce son pouvoir puisqu'il peut rester en place même si l'opposition remporte une élection. Ce renforcement de son autorité ne change pas entre 1962 et 1987.

Vous pouvez, à présent, rédiger votre réponse en vous inspirant de ce qui relève de la comparaison (les deux lignes ci-dessus) et en utilisant le reste pour justifier votre propos (donner des exemples ou des renvois aux documents). En d'autres termes, ne rédigez jamais vos réponses directement au propre ; faites toujours un petit travail préparatoire au brouillon, sans rédiger.

 

Même travail pour la question 3 :

1) Repérez les rapports demandés document par document. Faites de mêmes des explications.

2) Comparez d'une époque à l'autre et définissez les différences.

Rapports de soumission d'après le Canard enchaîné en 1961. Le Président est un monarque. Il décide. [doc.3]

Le Président reste (parce qu'il ne peut pas partir, paragraphe 3), mais se "soumet" (1er paragraphe) en cas de cohabitation. Mais il assure aussi la responsabilité des affaires extérieures (paragraphe 3) et veille au respect de la Constitution. 1987 [doc.4]

Le Président n'a aucun pouvoir selon Plantu. 1986. [doc.5]

Cette fois la comparaison fait apparaître deux réalités : une impression de renversement de situation entre 1961(ministres soumis) et 1987 (le président soumis).

Une contradiction entre les documents 4 (Président conserve un pouvoir) et 5 (il n'en a pas).

Occupez vous séparément de ces deux questions avant d'aller plus loin.

Comment expliquer le renversement entre 61 et 87 ? Comparez les deux explications données : en 1961, de Gaulle a la majorité à l'assemblée, en 1987 Mitterand est confronté à une cohabitation.

Vous pouvez en conclure que les rapports Président - gouvernement se tendent quand l'un et l'autre n'appartiennent pas à la même majorité.  Sinon, ils restent bons.

Pourquoi la contradiction entre les doc.4 et 5 ?

Avant de dénouer un tel problème posez vous la question de savoir qui dit quoi ? Autrement dit posez vous une question de type 3, celle qui manque dans ce sujet.

D'un côté s'exprime un Président qui dit conserver un pouvoir exécutif dans un domaine précis (réservé) ; de l'autre un caricaturiste qui ne précise pas sur quoi porte l'action du gouvernement qu'il met en scène.

Posez vous la question : lequel est le plus crédible et pourquoi ?

Le Président est le plus sérieux et averti, mais il défend ses intérêts. Il ne peut toutefois affirmer une idée fausse. Le caricaturiste s'appuie peut-être sur une réalité, mais il cherche plus à faire rire et n'est pas précis.

N'en déduisez pas trop vite que Plantu se trompe ; avant d'accuser cherchez toujours s'il n'y a pas une explication. Or, Plantu ne se trompe pas s'il met en scène une situation où il est question de politique intérieure : le président (cf. doc.4) ne s'occupe que de la politique extérieure. Dès lors, il n'y a plus de contradiction entre les deux documents.

Vous pouvez maintenant rédiger votre réponse, pour souligner un changement de contexte qui influe sur les rapports entre le président et le gouvernement ; mais la fin de la cohabitation peut rétablir une situation semblable à celle de 1961.

A cet instant de votre réponse, vous pouvez vous appuyer sur une connaissance personnelle pour montrer qu'en 2004, par exemple, le Président dispose d'une majorité qui lui obéit.

 

La quatrième question consiste à puiser dans ses connaissances personnelles pour ajouter de l'information.

Comme dans le sujet sur la Méditerranée (question 5), procédez par élimination à partir d'une liste de thème possible. Ne négligez pas ce travail qui va être essentiel pour la synthèse.

 

3. Vous pouvez maintenant travailler votre synthèse.

Réécrivez la problématique (version explicite) sur votre brouillon.

En relisant si nécessaire les réponses données aux questions, posez vous les questions suivantes qui peuvent valoir pour tous sujets :

La fonction présidentielle s'est affirmée, elle est devenue plus indépendante des majorités politiques, sans nuire à la démocratie (ni affaiblie ni soumise).

Le contexte et la personnalité des présidents influent cependant sur la manière dont la fonction est assurée.

On peut le montrer en suivant la logique thématique des questions.

 

Avec des réponses comme celles énoncées ci-dessus, vous disposez à présent de l'essentiel de votre synthèse : la conclusion et la démarche.

Construisez maintenant chacun de vos paragraphes ou parties.

Pour garantir la clarté de votre texte, soyez rigoureux : construisez vous un schéma logique de base avant de rassembler les arguments.

Les questions 2, 3 et 4 définissent trois parties, trois thèmes : les pouvoirs, les rapports avec l'exécutif, le reste (ce pourrait être le rapport avec le législatif)

Se définir une logique revient à se dire, par exemple) : 1ème thème = l'évolution se fait ainsi, parce que... , en effet..., voir...

Le "parce que" renvoie à une explication, le "en effet" à une illustration, le "voir..." à un exemple tiré d'un document.

Ce genre de canevas a deux avantages : il vous permet d'être plus clair dans l'expression écrite ; mais il vous aide aussi à trouver la matière de vos développements. Chaque petit mot clé jour en effet un rôle de déclencheur, d'aide mémoire. En suivant l'ordre que vous avez ainsi défini, vous éviterez les oublis et, par voie de conséquence, bien des ratures ou coup d'effaceur qui ont le don d'introduire des incohérences dans les copies !

Préparez de la même façon chacune de vos parties ; quand vous avez fini, réfléchissez au lien logique qui reliera chacune de ces parties : quel mot de coordination utiliserez vous ? Inscrivez le sur votre brouillon.

 

4. Vous pouvez rédigez

 

 

 

 

 


 

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