|
Une année danimations
Introduction
Octobre 2002 Radio Alpilles
Novembre 2002 Colmar
Décembre 2002 Chevreuse 1
Février 2003 Chevreuse 2
Avril 2003 Bretagne
Mai 2003 Narbonne
Juin 2003 Grateloup
Vu deux classes dans la vallée de Chevreuse. Un élève
ma envoyé ensuite un e-mail: La prof vous a trouvé
grossier et elle nétait pas contente que vous vous moquiez
delle. Ouais, hmm, mea culpa... Je dis souvent des gros mots
en classe et je tutoie les profs pour décoincer un peu lambiance.
Jai pris le train avec lautre prof pour rentrer à Paris.
Nous avons continué une conversation, entamée en classe
avec les élèves, sur le rapport entre mes livres et la réalité.
Jai promis à la prof de mettre dans ce site le texte qui
a servi de point de départ à mes livres De trop longes
vacances et Mes enfants, cest la guerre. Alors le voici:
La plus vieille étudiante de France
Cest une interview de Mme Christiane que jai réalisée
pour Marie Claire en 1988 (le lien conduit à un fichier enregistré
au format RTF, qui souvre automatiquement dans Internet Explorer
ou Word). A mi-chemin de lentretien, elle a cessé de me parler
de ses études pour me raconter ses aventures pendant la guerre.
Cinq ans plus tard, jai eu par hasard une conversation téléphonique
avec une responsable du magazine Je Bouquine:
Au secours! Nous manquons de textes à publier. Tu ne pourrais
pas nous envoyer quelque chose?
No problem, man.
Je lui ai envoyé une excellent petite histoire de singes, que javais
écrite quelques années plus tôt, Le paradis du
miel. Elle nen a pas voulu (mais jai réussi à
la placer ensuite à lEcole des Loisirs). Je lui ai envoyé
une histoire de guerrier japonais très originale, Les larmes
du samourai. Elle nen a pas voulu non plus (mais etc.) Cest
alors que je me suis souvenu de lhistoire de Mme Christiane. Pour
en tirer un récit susceptible de plaire à lexigeante
responsable de Je Bouquine, jai créé un enfant, Jacquot,
qui passe toute la guerre dans la colonie de vacances de Mimizan avec
Mme Christiane. Jai imaginé des dialogues, des sentiments,
des émotions. Jai ajouté des scènes tirées
de mes propres souvenirs de séjours dans la colonie de Mimizan
vers 1955. Jai appelé ça La guerre à Mimizan,
mais Je Bouquine a choisi un autre titre: De trop longues vacances.
Le récit est paru en février 1996. Cest mon premier
texte de fiction publié. Je lai montré à Mme
Christiane.
Cest curieux, je ne me souvenais pas que tu étais
à Mimizan pendant la guerre.
Ce nest pas moi, mais un personnage que jai inventé!
Elle était prête à prendre la fiction pour la réalité.
Elle avait 90 ans, donc un texte lu récemment pouvait lui paraître
plus vrai que des souvenirs estompés.
Après la publication du récit, jai rencontré
des personnes qui avaient bel et bien passé la guerre dans la colonie
de vacances. Leurs souvenirs, qui se recoupaient plus ou moins, dessinaient
une réalité nettement différente de celle
que mavait racontée Mme Christiane. Jai repris mon
texte en ajoutant des personnages ressemblant à certains de ces
anciens de la colonie. LEcole des loisirs a publié cette
nouvelle version sous le titre Mes enfants, cest la guerre.
Dans lensemble, jai conservé les inventions de Mme
Christiane, parce que je les trouvais plus amusantes que la prétendue
réalité.
Un des anciens ma prêté un texte écrit par une
comtesse russe réfugiée à Mimizan pendant la guerre:
Mimizan-sur-guerre, le journal de ma mère sous loccupation,
par Marina Grey, Stock, 1976 (on peut commander ce livre chez Chapitre.com).
Cest dans ce livre que jai trouvé le camp des nègres
et certains autres détails. Puisque cette dame tenait un journal,
je lui fais confiance. Elle nallait pas inventer des nègres
pour remplir ses pages. De mon côté, ayant des nègres
sous la main, jen ai caché un ou deux dans le grenier de
la colonie. Jai inventé un sergent Amadou.
Je rencontre encore parfois les anciens de la colonie. Lun deux
me dira peut-être:
Je ne me souviens pas de ce sergent Amadou.
Ou bien:
Quand jai lu ton livre, je me suis souvenu du nègre.
Je lai croisé dans lescalier une nuit que jallais
voir les filles. Il ma foutu la frousse de ma vie!
|