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Biographie résumée
Je suis né en 1944 à Paris.
De 1970 à 1975, jétais concepteur-rédacteur
dans la publicité.
De 1975 à 2011, j’ai été journaliste au magazine Marie Claire.
Depuis 1996, jécris des romans.
Je suis marié, jai trois enfants, jhabite à
Paris.
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Biographie détaillée
16 août 1905. Naissance de mon père, Lonek (cest-à-dire
Léon) Greif, à Sambor. Cette petite ville appartenait à
la Galicie Orientale, une province polonaise de lempire austro-hongrois.
Elle est devenue polonaise en 1917, puis soviétique en 1939, allemande
en 1941, re-soviétique en 1945. Elle appartient aujourdhui
à lUkraine Occidentale et se nomme Sambir.
Mon grand-père, Moritz, tenait une auberge. (Voir
lauberge). Il engageait des musiciens chaque été
pour jouer des valses et des polkas. Lonek aimait écouter la musique.
Quand ses deux grandes surs ont appris le piano, il sy est
mis aussi et les a vite dépassées. Il a étudié
dabord à Sambor, puis au conservatoire de Lwów, la
capitale de la Galicie Orientale. (Voir la famille
de mon père).
En 1925, Lonek part à Paris pour se perfectionner. En arrivant,
il ne se présente pas à lécole Normale de Musique,
où il devait entrer dans la classe dAlfred Cortot, mais sinscrit
en faculté de médecine. C'est quil a promis à
sa fiancée de choisir une profession moins hasardeuse que la musique.
Il se marie, se sépare de sa femme, se console avec une jolie Parisienne,
se spécialise en neuro-psychiatrie, prend un poste à la
Fondation Curie, devient français. Il trouve un appartement au
68, boulevard Saint-Marcel, dans le cinquième arrondissement. (Voir
la belle Chrysler de mon père).
1er février 1916. Naissance de ma mère, Malwina
Zien, à Lwów. Comme mon père, elle appartient à
une famille juive assimilée. Son père est professeur de
dessin, sa mère directrice du personnel dune usine de fabrication
de cigarettes.
Lempire austro-hongrois a émancipé les juifs tout
au long du XIXème siècle. La nouvelle Pologne, qui est vite
devenue une sorte de dictature, cherche au contraire à restreindre
leur influence. À Sambor, par exemple, un maire catholique
remplace Steuerman, lancien maire, qui était juif. Pour empêcher
les juifs de monopoliser la profession médicale, un numerus
clausus limite le nombre de juifs étudiants en médecine
à leur proportion dans la population polonaise, qui est inférieure
à dix pour cent. Pour contourner lobstacle, les juifs étudient
la médecine à létranger. Cest ainsi que
Malwina part à Paris en 1938.
Elle commence des études de médecine, mais doit les interrompre
quand elle perd son sac et passe des semaines à demander un nouveau
passeport à des fonctionnaire soupçonneux de lambassade
de Pologne, un nouveau permis de séjour à leurs collègues
de ladministration française, etc.
Les étudiants en médecine de Lwów habitent dans un
hôtel de la rue Tournefort, près du Panthéon. Lonek
y a des amis. Il connaît Malwina de vue.
Il la rencontre par hasard rue de Tolbiac en mars 1942. Devenu médecin
de quartier boulevard Saint-Marcel, il effectue sa tournée de visites
à vélo. Malwina fabrique des ceintures. Elle vient de livrer
sa production à un commerçant de lavenue dItalie.
Il ne reste pas beaucoup de juifs de Galicie Orientale à Paris.
Les uns sont partis en zone libre. Les autres sont à Pithiviers
ou Beaune-la-Rolande et commencent à prendre le train pour une
destination inconnue. Ni Lonek, ni Malwina, ne se sont déclarés
comme juifs. Lonek séduit Malwina en lui jouant la Grande Polonaise
et lEtude Révolutionnaire de Chopin.
Lonek est médecin des dirigeants des FTP-MOI, un groupe de résistants
étrangers contrôlé par le parti communiste clandestin.
Dans la résistance, il se nomme Jacques. L'appartement du boulevard
Saint-Marcel sert de cache darmes.
Lonek engage Malwina comme messagère et la baptise Jacqueline.
En décembre 1942, la police démantèle le réseau
(qui renaîtra sous la direction de Manouchian). La brigade spéciale
arrête Malwina et la confie à la Gestapo. Elle passe six
mois au secret à Fresnes. Les personnes qui disparaissaient ainsi
dans la nuit et le brouillard (Nacht und Nebel) ne revenaient
pas souvent. Lonek la croit morte. Il a évité larrestation.
Une de ses clientes, Marie-Louise, lhéberge et devient sa
maîtresse.
Lonek quitte Marie-Louise. Il habite avec ma mère, que les Allemands
ont relâchée, dans une chambre de bonne. Mes parents mont
conçu pendant la nuit de Noël 1943. Une semaine plus tard,
la police arrête mon père, dénoncé par Marie-Louise.
Jai raconté ces aventures dans Une nouvelle vie, Malvina
et Lonek le hussard.
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23 septembre 1944. Je nais à Paris. Ma mère a changé
de chambre de bonne. Elle fait des ménages. Tous les matins, elle
cherche une concierge qui accepte de me garder. Au début de lannée
1945, elle trouve un travail comme secrétaire de rédaction
dun magazine féminin du parti communiste, ce qui prouve quelle
a bien appris le français en sept ans.
Mon père est à Auschwitz depuis le début de lannée
1944. Il a survécu parce quil est vigoureux, débrouillard,
médecin, communiste et très chanceux. Il se cache dans le
camp quand les Allemands lévacuent, en janvier 1945, afin
dattendre larmée rouge. Il passe trois mois à
Lublin, capitale provisoire de la Pologne, à attendre un rapatriement.
Il revient en France par Odessa. Il arrive à Paris le 5 avril.
Jai déjà six mois.
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25 décembre 1945. Naissance de mon frère Michel.
On voit sur la photo quil nest pas content de devoir fêter
Noël et son anniversaire le même jour. De plus, il doit partager
ses cadeaux avec moi car nos parents sont communistes et ne reconnaissent
pas la propriété privée.
Mon père (certains lappellent Jacques, dautres Lonek)
est toujours médecin de quartier au 68, boulevard Saint-Marcel.
Ma mère fait la femme de médecin. Elle prend les rendez-vous,
ouvre la porte, joue au bridge, etc.
3 janvier 1950. Naissance de mon frère Olivier. Alors que
Michel et moi apprenons le piano tant bien que mal, comme les grandes
surs de Lonek, Olivier se révèle un nouveau Mozart
et a vite fait de nous dépasser. Il entre en classe de piano au
Conservatoire de la rue de Madrid, puis en classe de composition.
1950-51. Japprends à lire et à écrire
au collège Sévigné. Dans Sans accent, un roman
dont le héros porte le même nom que moi et parle à
la première personne, je suppose que mon père a conçu
une stratégie pour envoyer ses fils à lécole
Polytechnique. Son patron à la Fondation Curie lui a vanté
cette grande institution française. Lonek sest renseigné
sur la préparation au concours. Il espérait que son neveu,
qui était un lycéen brillant à Sambor, pourrait venir
à Paris et concourir en tant quélève étranger.
Ce projet na pas abouti, car les Allemands ont gazé le neveu
avec les autres.
Toujours est-il que mon père parle souvent de lécole
Polytechnique. Il donne des conseils à ceux de ses amis qui ont
des fils bons élèves. Il insiste sur la limite dâge:
il faut éviter de redoubler. L'école communale du 66 boulevard
Saint-Marcel (aujourdhui: collège Raymond Queneau) accepte
les enfants à six ans, le collège Sévigné
à cinq ans. Au lieu daller à lécole qui
se trouve derrière le mur de notre chambre, nous devons prendre
lautobus. Lannée davance ainsi acquise constitue
une garantie en cas de maladie.
Au bout de deux ans, jachève ma dixième avec un bon
bulletin scolaire. Le lycée Montaigne me prend sans soccuper
de mon âge. De même pour Michel lannée suivante.
(Michel et moi avec notre père vers 1950).
1951-58. Je suis élève au lycée Montaigne.
Ma mère me surveille de près. Elle minscrit aux petits
cours du prof de maths pour augmenter mes chances. Elle me fait
réciter mes leçons. Elle va voir mes professeurs derrière
mon dos. Elle se fâche quand je suis seulement second.
Michel a le droit de ne pas être premier. Ma mère ne peut
pas tout faire. Elle soccupe surtout dOlivier. Il entrera
au Conservatoire vers 1960, mais il prend déjà des cours
une fois par mois avec sa future professeure, Lucette Descaves. Sa professeure
ordinaire, Mme Jamet, vient deux fois par semaine. Une répétitrice,
Mlle Froyard, vient tous les jours. Au lieu daller à lécole
comme tout le monde, il suit des cours par correspondance.
Nous déménageons. Mon père sinstalle dans les
beaux quartiers au 229, boulevard Saint-Germain pour exercer
la neuro-psychiatrie. Il est aussi expert neuro-psychiatre auprès
de lambassade dAllemagne et du ministère des Anciens
Combattants. Il évalue les séquelles de la déportation
et autres persécutions subies par les personnes qui ont droit à
des pensions allemandes ou françaises.
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1958-64. Je suis élève au lycée Louis-le-Grand.
Je ne sais pas ce que je veux faire dans la vie. Comme on maccepte
en classe de Maths Sup, jy vais sans trop me poser de questions.
Je nai pas limpression dobéir à des instructions
tacites de mon père, mais plutôt de suivre une voie tracée
par le système avec les encouragements de mes professeurs.
J'échoue au concours de Polytechnique. Comme on a le droit de se
présenter deux fois, je recommence ma classe de Maths Spé.
Michel me rattrape. Nous sommes dans la même classe, lui trois
demis et moi cinq demis, selon largot des classes
préparatoires.
Nous sommes reçus tous les deux. Mon père est très
content.
1961-1964. En 1961, je passe lété aux États-Unis,
dabord chez un cousin de mon père à Minneapolis, puis
à laventure en Californie. En 1962, je me promène
en Italie, en Grèce et en Israël, où je travaille dans
un kibboutz. En 1963, je vais en Inde en autostop. En 1964, jexplore
le sud des États-Unis et les Antilles. Je raconte ces voyages dans
Le roi de lautostop. (Voir Brigitte Bardot).
1964-66. Je suis élève à lécole
Polytechnique. Je naime pas larmée, ni les anciens
élèves qui viennent nous vanter les métiers de la
banque ou des assurances.
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1967-68. Je dois encore effectuer une année de service
militaire comme officier à la sortie de lécole. Je
suis résigné à perdre une année de ma vie,
mais un heureux hasard me tire daffaire. Un médecin militaire
a décelé une petite irrégularité dune
de mes vertèbres, un trouble de croissance banal, et ma déconseillé
de monter à cheval ou de me faire secouer en camion de transport
de troupes. Je montre mon certificat médical au capitaine qui veut
me faire monter en camion. Le commandant de la garnison naime pas
les tire-au-flanc. Un officier doit pouvoir rester avec ses hommes,
dit-il. Je vous mets en congé. Rentrez chez vous et attendez le
conseil de réforme. Le capitaine est navré. Si
vous êtes réformé, vous ne trouverez jamais de travail.
Jattends pendant un an. Je passe devant le conseil de réforme
trois jours après la fin de mon service. Cela ne sert à
rien de vous réformer, me dit le conseil, puisque vous avez fini.
Pendant mon année de congé, je reçois ma solde de
sous-lieutenant et je nai pas le droit de travailler. Je dessine.
Je demande une permission et je retourne en Inde en autostop. Je vais
jusquau Japon. Je reviens par la Sibérie. Je marrête
à Irkoutsk en souvenir de Michel Strogoff.
Après la fin de mon service, je minscris à lécole
des Langues Orientales pour étudier le japonais. Je retraverse
lUnion Soviétique et je passe lété à
Tokyo. Je fais sérigraphier deux grands dessins. Je franchis locéan
Pacifique et je vends des dessins et des sérigraphies à
Honolulu, puis à San Francisco.
1969. Mes sérigraphies se vendent un peu à San Francisco,
mais pas ailleurs. Découragé, je prends un poste dingénieur-conseil
à Paris. Jappartiens à une équipe chargée
de rénover la société Esso-France. Je trouve ce travail
tellement ridicule que jarrête au bout de trois mois.
Je me marie avec Cathie. Elle me suggère dessayer la publicité. Je deviens
chef de publicité dans lagence Dorland et Grey, située
sur les Champs-Élysées. Je moccupe des comptes des
clients, de marketing, etc. Je suis un jeune cadre dynamique.
1970. Je mennuie. Je naime pas porter un costume et
une cravate. Jai limpression que les créatifs de lagence
samusent beaucoup plus que moi. Je demande à mon chef si
je peux devenir rédacteur. Il me dit que je peux essayer. Jessaie.
Jécris des films pour Camay et Bonux. Ça marche. On
me paie pour écrire des bêtises.
1970-75. Je suis concepteur-rédacteur chez Dupuy-Compton,
puis dans dautres agences. Je ne porte plus ni costume ni cravate.
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1974. Jécris des articles dans un petit journal satirique
du milieu des créatifs publicitaires. Pour un de mes articles,
jinterviouve le directeur artistique du magazine Marie Claire. Il
dit que le rédacteur en chef de Marie Claire lit mes articles et
les trouve drôles, et que je devrais le rencontrer.
En 1975, je deviens journaliste à Marie Claire. De 1975
à 1980, je participe avec le rédacteur en chef et une collègue
à lévolution de Marie Claire vers une ligne féministe
nouvelle en France, comparable à celle du magazine américain
Ms. Jeffectue des enquêtes sur le viol, linceste, la
prostitution, sujets dont on ne mavait pas parlé à
lécole Polytechnique. Japprends beaucoup de choses.
Vers 1980, jentreprends mes premiers reportages à létranger
sur des sujets humanitaires, par exemple les réfugiés
vietnamiens et cambodgiens à Hong Kong et en Thaïlande, etc.
En 1987, je crée une rubrique dentretiens avec des personnes
ordinaires, lectrices du magazine, qui me racontent des moments forts
de leur vie. (Agrandir limage pour lire larticle)
J’ai cessé de travailler pour Marie Claire en 2011.
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1972, 1975, 1984. Naissance de mes trois enfants. Un fils, une
fille, un autre fils.
1975. Mon fils est élève dans lécole
maternelle de mon quartier. Ça ne lui plaît pas. Ça
ne me plaît pas non plus. Je trouve une école qui nous convient.
Cest une petite école Montessori américaine. Au moins,
il apprend langlais.
1978. Trois enseignants de lécole américaine
font sécession. Avec dautres parents délèves
et eux, nous fondons une nouvelle école Montessori maternelle et
primaire, lécole Thomas Jefferson. Elle sinstalle dabord
rue des Ursulines, dans le sixième arrondissement, puis rue de
la Clef, dans le cinquième.
En 1983, nous créons une classe secondaire expérimentale
pour les élèves les plus grands (dont notre fils), qui ne
trouvent pas de collège à leur goût.
1983-88. Jenseigne la physique et le français aux
élèves de la classe secondaire. Jécris des
histoires pour mes élèves. Ils tiennent une rubrique, et
moi une autre, dans Piranha, un nouveau magazine réalisé
par Gallimard et Télérama sur le modèle de Je Bouquine.
Un travail commencé pour mes élèves devient un livre
documentaire pour enfants sur les ordinateurs et les robots, publié
chez Hachette Documents Jeunesse en 1987.
Lécole secondaire Jefferson nous demande beaucoup defforts,
qui sajoutent à ceux que nous consacrons à nos professions
respectives et à nos enfants. Nous la fermons au bout de cinq ans.
Lécole primaire ferme peu après, à la suite
de la faillite de la société qui la gère.
Notre fils aîné part au lycée Louis-le-Grand, notre
fille dans un collège du cinquième arrondissement puis au
lycée Henry IV, notre jeune fils dans lécole
des enfants du spectacle, une école publique dont lenseignement
à mi-temps lui permet détudier le violon et le piano.
1985. Cathie, qui enseigne les mathématiques à luniversité
Paris VII, connaît les ordinateurs depuis longtemps. Elle achète
un Macintosh. Je persuade Marie Claire de passer des machines à
écrire aux ordinateurs.
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1987-95. Des fiches écrites pour mes collègues de
Marie Claire deviennent des petits livres dinitiation à linformatique.
Jécris une vingtaine de livres en français (publiés
par Dunod) et sept livres en anglais (publiés en Angleterre chez
Computer Generation et aux États-Unis chez Peachpit Press).
Je réalise des petits programmes avec le logiciel HyperCard.
Dans mes livres, je donne parfois des exemples dutilisation de lordinateur
sous forme de récits, avec des personnages et des dialogues. Vous
nêtes pas un auteur de livres dinformatique, me dit
mon éditeur américain, mais un romancier.
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Février 1996. Mon premier récit de fiction pour
la jeunesse, De trop longues vacances, paraît dans le magazine
Je Bouquine. Lhistoire se passe pendant la guerre, dans la colonie
de vacances de Mimizan où Michel et moi allions chaque été
dans les années cinquante. Cest Mme Christiane, la directrice
de la colonie, qui ma raconté lhistoire quand jai
recueilli son témoignage pour ma rubrique dans Marie Claire.
Septembre 1996. Premier roman publié à lÉcole
des Loisirs: Le Paradis du Miel. Dix-sept autres suivront. Certains
racontent la vie dune personne célèbre: Marilyn Monroe,
Einstein, Jeanne dArc, Mozart. Dautres évoquent une
personne moins connue: ma mère, par exemple.
Elle est morte en 1978, à soixante-deux ans. Quand la maladie la
immobilisée chez elle, je lui ai suggéré décrire
lhistoire de sa vie pour ses petits-enfants. Par ailleurs, jai
revu à son chevet tous ses vieux amis de Lwów. Jai
pensé quils avaient de belles histoires à raconter,
eux aussi. En raison de ma grande paresse, cest seulement vers 1985
que je me suis mis à recueillir leurs témoignages. Jy
ai travaillé pendant des années. Jai tapé plus
de mille pages. Jai rédigé plusieurs versions plus
ou moins romanesques de lhistoire de ma mère, puis des histoires
de ses amis, sans réussir à convaincre un éditeur.
Après avoir publié plusieurs romans à lÉcole
des Loisirs, jai envisagé décrire une version
pour la jeunesse de la vie de ma mère. Je suis parti
de ma dernière version romanesque et jai écrit un
récit à la première personne, facile à lire,
comportant de nombreux dialogues et un peu dhumour. Jai trouvé
un style qui me convenait, très vivant. LÉcole des
Loisirs a accepté mon texte et la publié sous le titre
Une nouvelle vie, Malvina. Jai rédigé de la
même manière Lonek le hussard, qui raconte la vie
de mon père; Le ring de la mort, inspiré par lhistoire
de lun de ses camarades de déportation; et Kama, un
roman dont la trame ma été donnée par une amie
de mes parents.
Ces livres sont étudiés dans les collèges et les
lycées. Jai effectué de nombreuses visites dans les
classes pour rencontrer mes lecteurs. Des adultes lisent aussi mes romans.
Ils viennent me voir dans les salons du livre. Ils aiment bien les livres
vivants, eux aussi.
La frontière entre littérature pour la jeunesse et littérature
générale est floue. Un bon lecteur est un bon lecteur, quel
que soit son âge. Nine Eleven, un roman-reportage sur les
attentats du onze septembre, est publié en France par lÉcole
des Loisirs, en Espagne dans une collection pour adultes. Deux de mes
livres, Galilée et les poisssons rouges et Albert & Marilyn, appartiennent à
une collection de littérature générale. Jespère
que des adolescents les liront, comme mes autres romans. Je nai pas
modifié mon style pour le rendre plus ennuyeux.
J’ai traduit en anglais plusieurs de mes livres et l’un d’eux, Le ring de la mort, est paru aux États-Unis sous le titre The Fighter. J’ai traduit en français Treasure Island, de Stevenson, qui a été publié en 2018 par Tristram sous le titre L’île au trésor.
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2011. Je me donne beaucoup de mal pour réaliser des applications ludiques destinées aux enfants et grands enfants qui possèdent un iPad ou un iPhone. Jhabite à
Paris.
On peut me joindre par e-mail: greif.jj@gmail.com
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