Premiers éléments donnés par Bertrand Dermoncourt (l'Express.fr, mercredi 19 octobre 2005)


Wagner, seigneur de l'Anneau au XIXème siècle

Quatre opéras, quinze heures de musique, 30 personnages et vingt-cinq ans de sueurs wagnériennes pour un «festival scénique en trois journées et un prologue», dont la complexité musicale et dramatique nécessite un mode d'emploi. Parce qu'il le vaut bien.

Le nom
On dit «le Ring» par contraction du titre entier: Der Ring des Nibelungen (L'Anneau du Nibelung). Les Nibelungen - enfants de la nuit - sont les nains habitant sous terre, dans le monde imaginé par Wagner, peuplé, par ailleurs, de dieux (au ciel) et de géants (sur terre). L'œuvre comprend quatre opéras, dont chacun possède son propre intitulé: L'Or du Rhin, La Walkyrie, Siegfried et Le Crépuscule des dieux. Ainsi parle-t-on de «la Tétralogie». Outre la partition, Wagner a également composé le livret, un long poème en allemand s'inspirant des classiques grecs et des légendes scandinaves, qu'il a adaptés à la mythologie germanique et à ses convictions politico-sociales. L'œuvre fut créée dans son intégralité à Bayreuth, du 13 au 17 août 1876, dans un théâtre bâti pour l'occasion. C'est là qu'a toujours lieu le célèbre festival.

L'histoire reconstruite par Wagner : le résumé du résumé du résumé du résumé du résumé ....
En écrivant le Ring, Wagner cherchait à recomposer l'Histoire du Monde - avec au moins deux majuscules. Les liens très complexes entre les personnages, les arrière-plans narratifs touffus, dévoilés au fur et à mesure et rarement dans un ordre chronologique, la richesse des thèmes abordés: tout concourt à rendre l'œuvre indéchiffrable par le néophyte. Peut-on alors résumer cette partition riche de milliers de pages, qui illustre le long et fatal déclin des dieux pris en des luttes de pouvoir? Non. Mais on peut essayer.

Résumé un peu plus fourni de l'argument de Wagner

Mais... qui est qui dans la chanson de geste du XIIIès, dont Wagner s'est inspiré? Attention, cela se complique!