La Samaritaine sous expertise Social


Le comité d'entreprise extraordinaire du grand magasin a confirmé hier sa fermeture pour trois à dix ans 

Employés ou clients, quelque 300 personnes ont refusé hier soir d’évacuer la Samaritaine à l’heure de fermeture. Ultime action des syndicats après la décision dans l’après-midi du comité d’entreprise extraordinaire (CEE) du magasin d’enclencher dès 19 h la procédure de fermeture conservatoire du magasin.
Pendant les deux ou trois prochaines semaines, les experts vont devoir approfondir leur travail afin de proposer différents plans de déroulement possibles pour les travaux de remise en conformité du site. Ceux-ci devraient durer entre trois et dix ans, selon la direction de LVMH, propriétaire de l’enseigne. Fin février, la préfecture de police a remis un avis défavorable à l’accueil du public.
« Je ne jouerai pas avec la vie des gens », a affirmé le PDG, Philippe de Beauvoir, à l’issue du CEE, rappelant l’incendie, en 1967 à Bruxelles, d’un grand magasin à la structure « comparable à celle de la Samaritaine », qui avait fait 325 victimes.
Alors qu’en fin de semaine dernière, la direction ne semblait pas envisager d’autre solution qu’une fermeture totale du magasin, elle propose désormais d’approfondir l’étude d’un chantier en plusieurs phases. « En réalisant quelques travaux urgents permettant l’évacuation du personnel et des clients en cas d’incendie, on peut éviter de fermer complètement le magasin », assure Frédéric Milleret, membre du comité hygiène et sécurité (CHSCT) de l’établissement qui a fait réaliser sa propre expertise.
Avant de quitter les lieux, les syndicats ont invité hier soir les clients voulant les soutenir à se rassembler mardi à 11 h devant le magasin.