par Raoul Marc Jennar, chercheur au service du mouvement social 23 mai 2005 1 - C'est la seule possibilité pour obtenir un autre texte. S'il est accepté, pourquoi les pays qui l'auront accepté accepteraient-ils de considérer qu'ils se sont trompés et qu'il faut le renégocier ? Pour faire plaisir à la direction du PS français ? S'il est rejeté, il faudra nécessairement, une fois le temps indispensable écoulé - et avec des majorités politiques dans chaque pays qui ne sont pas immuables - débattre entre peuples européens d'un texte qui rassemble en lieu et place de ce traité constitutionnel qui divise. 2 - Les aggravations apportées au traité de Nice (voir, par exemple, les articles 314 et 315 qui inscrivent dans le traité les objectifs de l'Accord Multilatéral sur l'Investissement rejeté en 1998 et soumettent davantage les services culturels, d'enseignement, de santé et sociaux à la mondialisation néolibérale) n'entrent pas en vigueur. 3 - Les institutions continuent de fonctionner et les traités existants demeurent d'application sans être scellés dans une Constitution. Les dispositions du traité de Nice relatives au fonctionnement des institutions, (inscrites elles aussi dans le traité constitutionnel) sont d'application et permettent à ces institutions de fonctionner comme elles le font d'ailleurs maintenant sans problème. 4 - La soumission de l'harmonisation sociale aux lois du marché (art. 209) n'est pas inscrite dans un traité constitutionnel. 5 - Un coup d'arrêt sérieux est donné à la transformation de l'économie de marché, régulée, encadrée et limitée telle que nous la connaissons en Europe depuis 1945 en une économie de marché où, sur le modèle des accords de l'Organisation Mondiale du Commerce, « la concurrence est libre et non faussée » (art. 3 et 67 autres). 6 - Le démantèlement des services publics n'est plus planifié (articles 4, 96, 122, 144 à 148). 7 - Le modèle productiviste d'organisation de l'agriculture (art. 227), qui a détruit des dizaines de milliers d'emplois, qui a provoqué des crises sanitaires et qui détruit l'environnement n'est pas constitutionnalisé. 8 - Les droits de propriété intellectuelle (brevets) qui fournissent la base juridique aux OGM ne sont pas constitutionnalisés (art. 315). 9 - La soumission de 21 des 27 Etats membres (si le traité est ratifié, deux mois après son entrée en vigueur nous serons à 27) à l'OTAN, qui n'est pas une institution européenne, n'est pas constitutionnalisée (art. 41) et notre soumission aux USA ne l'est pas davantage. 10 - La position de la France est renforcée comme elle le fut, lors de la négociation du Traité de Rome après qu'elle ait rejeté la Communauté Européenne de Défense. Un peuple ne s'affaiblit pas quand il s'affirme. Il s'affaiblit, quand il se résigne, quand il se couche. L'Histoire n'a jamais démenti cette vérité. |
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