François Longérinas : Nous avons créé deux filières. La première s'adresse aux rédacteurs désireux d'écrire pour le Web. Pour ces personnes la formation dure entre une semaine et un mois. Une autre filière, plus longue, a vocation de répondre aux évolutions du métier de secrétaire de rédaction et débouche sur le métier de "secrétaire d'édition web" , plus connu sous l'appellation de webmaster. Ce stage dure cinq mois et comprend l'enseignement des méthodes de travail et de conception en édition électronique. A l'issue de cette formation les nouveaux SR sont capables d'écrire pour le Web, de concevoir des dossiers et bien sûr de mettre en ligne les informations produites.

FL : Nos promotions sont extrêmement variées. La moitié des journalistes suivent nos stages au titre de la formation continue. L'autre moitié est composée de pigistes et de demandeurs d'emploi. Actuellement nous avons des journalistes de Ouest-France, de La Gazette du Val d'Oise et de Prisma Presse. De manière générale, les entreprises de presse souhaitent voir leurs salariés se familiariser avec l'outil internet. Dans certains cas, il est aussi question de basculer des personnes vers les activités web du journal.

FL : Les difficultés d'ordre technique ne concernent que les rédacteurs au sens strict. Les journalistes déjà familiarisés avec l'outil informatique, pour prendre l'exemple des SR, s'en sortent en effet très bien. Nous constatons aussi des problèmes d'écriture où la difficulté n'est pas d'ordre stylistique, mais relève très souvent de la construction des sujets car le rapport au lecteur est différent. L'écriture multimédia est une écriture interactive. Il s'agit d'intégrer le lecteur dans le propos, en lui proposant des compléments d'information, en l'invitant à réagir ou à intervenir dans le débat. Même si le principe de la pyramide inversée tel qu'il relève des techniques d'écriture d'agence reste valable, sur Internet le journaliste est obligé de relancer plus fréquemment l'attention de son lecteur, en usant de différents moyens : les intertitres sont plus rapprochés, le rédacteur a aussi tout intérêt à éclater un long papier à la manière de la presse magazine.